Toyota Rav4 2010, économie ne signifie pas exclusion
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Lorsqu’on effectue l’essai routier d’un véhicule, on remarque davantage les modèles similaires qui sont sur la route. Et je dois avouer que j'ai été surpris de constater que, des Rav4, il y en avait beaucoup. Je savais que ce modèle était populaire, mais pas à ce point. D'autant plus qu'il avait figuré dans la bonne moyenne de sa catégorie lors d'un match comparatif effectué dans le cadre du Guide de l'auto, mais sans dominer. Il faut de plus ajouter que sa silhouette est relativement discrète de sorte qu'on est moins porté à le remarquer.
Mais les quelques jours passés derrière son volant m'ont permis de comprendre en bonne partie les raisons de sa popularité. Il faut également ajouter que, contrairement à la tendance des constructeurs qui nous fournissent toujours des modèles équipés au maximum, notre véhicule d'essai était une version de base sans aucune option. Il s'agissait donc d'un véhicule propulsé par le moteur quatre cylindres couplé à une boîte automatique à quatre rapports. A priori, rien pour s'exciter.
Anonymement vôtre
Au fur et à mesure que la catégorie des véhicules utilitaires sport compacts monte en popularité, les constructeurs s'efforcent d'offrir des modèles plus dynamiques sur le plan visuel. Par exemple, le Mitsubishi Outlander s'est fait refaire le museau pour être davantage à la mode tandis que les Chevrolet Equinox et GMC Terrain ont fait peau neuve au cours des derniers mois afin d’être au goût du jour. Quant à ce Toyota, il n'est ni joli, laid; il se contente de nous proposer une silhouette correcte inspirée par quelques crédos esthétiques en place chez Toyota. Il faut dire que, chez ce constructeur, la philosophie de design s'appelle « clarté vibrante » ! Et ne me demandez pas pourquoi cela s’appelle comme cela ! Je ne suis pas en mesure de vous répondre. Cette question a même été posée aux stylistes de ce constructeur, et leur réponse a été ni claire, ni vibrante.
Quoi qu'il en soit, une silhouette qui est juste dans le ton et pas trop avant-gardiste vieillit généralement bien. C'est mieux réussi que les premières éditions de ce modèle qui avaient l’air de caricatures. Parmi les éléments les plus typiques, on remarque une calandre quand même assez bien en évidence, les passages d’ailes en relief et surtout des feux arrière en excroissance qui sont la signature visuelle de ce modèle. Comme le veut la tradition sur les Rav4, la portière arrière est à ouverture horizontale avec un ancrage du côté droit du véhicule de sorte que cette porte s'ouvre de gauche à droite. Un élément qui peut être pratique si votre entrée est à la droite de votre maison. Par contre, sur une rue à circulation double, vous devrez vous promener du côté du trafic pour accéder à la soute à bagages. En plus, pour offrir un plus grand espace de chargement, la roue de secours est montée sur la portière arrière. Ce qui rend celle-ci un peu plus lourde à ouvrir et à fermer.
Dans l'habitacle, le tableau de bord ne ressemble à rien d'autre chez Toyota. C'est tourmenté, avec un espace central quasiment en relief surplombant trois gros boutons de commandes qui sont placés à un niveau inférieur et légèrement en retrait. Ce n'est pas tellement élégant, mais cela sort des sentiers battus. Le passager fait face à deux espaces de rangement. Celui de la partie supérieure est actionné par un bouton-poussoir sur lequel il faut appuyer pour ouvrir et fermer. Que l'on soit d'accord ou non avec cette présentation quelque peu tarabiscotée, force est d'admettre que c'est simple, fonctionnel et passablement ergonomique. La qualité des plastiques est moyenne, mais c'est une nette amélioration par rapport aux versions précédentes qui étaient désolantes à ce chapitre. Les sièges sont confortables, offrent un support latéral nettement perfectible, mais c’est correct pour l’usage anticipé. Finalement l’assise de ces sièges est à la bonne hauteur.
Les occupants des places arrière n’ont aucune raison de se plaindre de l'espace qui leur est dévolu et ce autant pour la tête que pour les genoux. Cette banquette est de bonne hauteur et les dossiers peuvent être inclinés. En outre, le siège peut avancer ou reculer grâce à la présence de rails ajoutant ainsi à la polyvalence de ce modèle. Comme notre véhicule d'essai était un modèle de base, il ne propose pas une troisième rangée de sièges qui est offerte sur certains modèles. On s'en est facilement passé et on a fortement apprécié la soute à bagages qui est profonde, carrée et relativement élevée, ce qui facilite le transport d'objets encombrants. Un autre élément positif à souligner : on retrouve sous le plancher un espace de rangement relativement profond et large qui permet la dépose d'objets que l'on veut protéger des regards des cambrioleurs entre autres.
Elle fait le travail
Il est certain que la présence d'un moteur V6 sous le capot aurait été plus excitante en raison d'une puissance de 269 chevaux et d’une boîte automatique à cinq rapports. On aurait pu ainsi effectuer un 0-100 km/h en 6,7 secondes et bénéficier de reprises nettement plus nerveuses que ce que nous propose la version propulsée par le quatre cylindres. En effet celle-ci ne peut compter que sur 179 chevaux et sur une boîte automatique à quatre rapports seulement. Il lui faut un peu moins de 10 secondes pour boucler le 0-100 km/h. Notre modèle d'essai était une traction, mais il est possible de commander une transmission intégrale avec ce moteur tout comme avec le modèle V6.
À prime abord, ces chiffres sont un peu décourageants et on se demande pourquoi Toyota continue de commercialiser une version de la sorte puisque le modèle moteur V6 semble plus éblouissant et plus impressionnant. On peut se poser la question, mais moi j'ai eu la réponse lorsque j'ai conduit la version à moteur quatre cylindres. En bon québécois, ce moteur quatre cylindres fait le travail ou « fait la job » si vous voulez. Ce n'est pas étourdissant en fait de performances, mais c'est bien correct. Dans la circulation, ce petit moteur travaille moyennement fort mais réussit à suivre le flot de la circulation sans aucun problème. Sur la grande route, il suffit de respecter les limites de vitesse affichées, et vous n’aurez aucun problème. Il est vrai par contre que les accélérations sont une opération un peu plus délicate et que le niveau sonore dans l'habitacle est plus élevé qu'avec la version à moteur V6. En fait, le principal reproche qu'on pourrait lui adresser est l'assistance trop généreuse et le manque de feed-back de la direction à assistance électrique. Pour le reste, personnellement, je pourrais vivre avec le ce véhicule sans aucun problème. Il est pratique, agile, tandis que sa consommation de carburant inférieure à 10 litres au 100 km est fort apprécié compte tenu des variations constantes du prix du carburant.
Trop de gens s'imaginent qu'il faut se payer le modèle grand luxe pour obtenir quelque chose de valable. Cette Toyota Rav4 de base et sans aucune option est la preuve qu'on peut se retrouver au volant d’un véhicule plus que convenable sans casser la banque.