Porsche Boxster, toujours la référence
Au cours de l’été 2007, j’ai eu l’occasion de conduire des cabriolets exceptionnels comme la Mercedes-Benz SLR McLaren Roadster avec son moteur de 626 chevaux et sa facture de 495,000 $ US, ou encore la Rolls-Royce Phantom Drophead Coupe dont le prix est similaire à quelques dizaines de milliers de dollars près. Après tous ces excès, reprendre contact avec une Porsche Boxster S pourrait paraître sans attrait et pourtant c’est tout le contraire, la petite Porsche demeurant l’une de mes voitures préférées, toutes catégories confondues.
En fait, je considère la Boxster S comme étant la meilleure voiture de sa catégorie, point final. C’est sans doute pourquoi je n’hésite jamais à la recommander à ceux et celles qui ont les moyens de se faire plaisir à ce point. Il n’y a pas de doute, les Porsche sont chères et comme les listes d’options semblent sans fin, il est possible de faire grimper le montant de la facture vers un sommet encore plus élevé. Ajoutez à cela des coûts d’utilisation qui dépassent largement ceux d’une voiture ordinaire, la conduite enthousiaste d’une Porsche entraînant des changements de plaquettes de frein et de pneumatiques à intervalles réguliers, et vous avez le portrait d’une maîtresse qui vous coûte passablement cher…Cela dit, vivre avec une Boxster S est une expérience incroyablement enrichissante qui vaut amplement les dépenses qui lui sont associées.
Une voiture presque parfaite
L’an dernier, Porsche a essentiellement greffé les motorisations légèrement plus puissantes des Cayman et Cayman S à la Boxster et la Boxster S, et c’est la raison pour laquelle ces deux voitures se sont retrouvées avec des moteurs développant 245 et 295 chevaux respectivement. Mais ce n’est pas tant du côté de la puissance comme du couple que la différence se fait sentir puisque les Boxster offrent maintenant une accélération plus vive à partir de la barre des 2000 tours/minute et que la sonorité de leurs moteurs a été largement bonifiée. Mais plus encore que la puissance de son moteur, ce qui séduit chez la Boxster et, à plus forte raison, sur la Boxster S, c’est l’équilibre de son châssis et le fait qu’il s’agit d’une des voitures les plus homogènes qui soit. Il existe des cabriolets plus puissants et d’autres qui tiennent mieux la route, mais aucune de ces voitures ne proposent la conjonction d’un châssis parfaitement équilibré, d’un moteur performant, d’une boîte manuelle aussi précise et d’une direction qui l’est tout autant, sans parler de freins compétitifs. En quelques mots, la Boxster S est une voiture qui est tellement bien conçue qu’elle représente plus que la somme de ses composantes. La localisation centrale du moteur y est pour beaucoup dans l’agrément de conduite, puisque cela donne une répartition optimale des masses à la Boxster qui adopte toujours un comportement très neutre, même à des vitesses très élevées sur circuit.
Une sportive pratique
C’est aussi une voiture qui est facile à conduire de façon plus décontractée en admirant simplement le paysage. Comme elle dispose de deux coffres de volumes égaux, mais de disposition différente, l’un étant localisé à l’avant et l’autre à l’arrière, la Boxster devient une voiture très pratique pour un voyage à deux ou pour la conduite quotidienne. De ce côté, la conduite d’une Boxster dans la circulation dense est très facile puisque la commande de l’embrayage est souple et ne demande pas trop d’efforts. Il faut simplement apprendre à composer avec une visibilité qui n’est pas parfaite puisqu’elle est limitée vers les côtés arrière lorsque le toit souple est en place. Par ailleurs, il m’est arrivé de conduire une Boxster S en plein hiver québécois sans éprouver aucune difficulté, car elle était chaussée de pneus appropriés et que le système de contrôle de la stabilité est toujours redoutablement efficace. Ce qui frise l’hérésie pour certains, conduire une Porsche en hiver, est donc tout à fait possible et agréable, même si la très grande majorité des propriétaires de Porsche préfèrent remiser leur voiture pendant la froide saison.
Cependant, il faut éviter l’erreur suprême de choisir la boîte automatique TipTronic pour cette voiture. Loin d’être l’égale de la boîte S-Tronic de Audi, qui est en fait une boîte commandée électroniquement par le biais de deux embrayages, la TipTronic est une vulgaire automatique avec convertisseur de couple et boutons de commande au volant qui est loin d’être aussi au point sur le plan technique. Le retard accusé par Porsche dans la mise au point d’une nouvelle boîte plus efficace s’explique par le fait que les voitures de la marque se vendent bien et que Porsche est le constructeur automobile dont les profits sont les plus spectaculaires de l’industrie. Puisque les voitures se vendent bien, pourquoi investir dans le développement d’une nouvelle boîte ? En attendant qu’ils se mettent au boulot, commandez la vôtre avec l’excellente boîte manuelle.
Pour 2008, peu de changements ont été apportés à la Boxster dont la carrosserie a été légèrement retouchée. Les modifications les plus évidentes ont été faites du côte du pare-choc avant et des phares. Le modèle 2009 présente également des feux arrière réalisés avec des lumières de type LED. Ces transformations esthétiques seront aussi effectuées sur la prochaine version de la Cayman. La Boxster et sa variante S plus typée poursuivent donc leur route, pour notre plus grand plaisir.
Feu vert
Performances sublimes (S),
équilibre parfait,
direction très précise, valeur de revente
feu rouge
Visibilité réduite avec toit en place,
coûts des options, habitabilité restreinte,
transmission TipTronic dépassée