«Il mouille dans le char»: une demande d'action collective déposée contre Volkswagen et Audi
Par Dominique Scali
L’eau s’infiltre dans votre voiture quand il pleut? Il se pourrait qu’elle fasse partie de la quinzaine de modèles des marques Volkswagen et Audi qui font l’objet d’une demande d’action collective déposée cette semaine.
- À lire aussi: Recours collectif contre des fabricants de pièces d'autos : un règlement de 78 M$
- À lire aussi: En studio : quels sont vos recours quand un concessionnaire refuse d’appliquer un rabais?
« Il mouille dans le char. Il y a des champignons qui poussent entre mes tapis », témoigne Pascal Juneau, 25 ans, résident de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, dans les Laurentides.
M. Juneau est le représentant d’une demande d’action collective qui a été déposée au palais de justice de Montréal lundi. La requête vise le Groupe Volkswagen Canada et Audi Canada.
En juin, M. Juneau a acheté une Golf SportWagen 2017 d'occasion chez un vendeur qui offre des véhicules de différentes marques. Ni l’inspection du vendeur ni l’inspection indépendante payée par M. Juneau n’ont révélé de problème particulier, peut-on lire dans la requête.
Même sans toit ouvrant
Sachant que certains véhicules de la même marque pouvaient présenter des problèmes d’infiltration d’eau par le toit panoramique, il a choisi un modèle sans toit ouvrant. Malgré cela, des cernes sont rapidement apparus sur le plafond de sa voiture.
« Chaque fois qu’il pleut, il faut que je roule avec le chauffage à fond, explique M. Juneau en entrevue. Il y a de l’eau qui coule sur le filage », illustre-t-il.
En décembre, il a payé près de 400 $ pour une inspection par son concessionnaire Volkswagen. On lui a alors appris que le problème était fréquent. On lui a suggéré de changer les quatre enceintes du véhicule... à ses frais, la garantie étant échue. Cela reviendrait à débourser plus de 2100 $.
« Si le problème est [fréquent], c'est qu'il y a un vice quelque part », s'indigne M. Juneau, qui a l'impression d'avoir été floué.
Le problème est pourtant connu de Volkswagen. «Il peut occasionner, entre autres, des problèmes de moisissure, de rouille, de mauvaises odeurs ainsi que des défectuosités au système électrique ou audio», énumère-t-on dans la demande.
Une autre action collective a d’ailleurs été intentée aux États-Unis au sujet du même problème, qui serait dû à une « défectuosité prématurée des joints », détaille la poursuite québécoise, qui parle de « vice caché ».
Rejeter la responsabilité
Dans ce dossier, les constructeurs « ne font que rejeter leur responsabilité », alors qu’ils auraient pu effectuer un rappel ou prendre en charge les réparations pour corriger le défaut, explique Jimmy Lambert, l'avocat à l'origine de la demande.
Dans la requête québécoise, on indique souhaiter que toutes les personnes ayant acheté ou loué un véhicule faisant partie d’une liste de 15 modèles allant de 2015 à 2023 puissent être indemnisées et remboursées pour les réparations à effectuer.
Au moment de publier, ni Volkswagen ni Audi Canada n’avait répondu à notre courriel.
La demande d’action collective n’a pas encore été autorisée par un juge et pourrait donc ne pas aller de l’avant. Les membres potentiels peuvent toutefois se renseigner à www.lambertavocats.ca/recours-collectif-volkswagen/
À voir aussi : 10 véhicules qui ont connu plus de succès au Canada qu’aux États-Unis