Le Hyundai Kona électrique 2024 reprend là où il a laissé et même plus

Points forts
  • Confort supérieur
  • Un prix accessible
  • Plus d'espace intérieur
Points faibles
  • Pas plus de puissance
  • Plastiques durs à l'intérieur
  • Fiabilité inconnue
Évaluation complète

Victoria, Colombie-Britannique – Hyundai avait convié quelques membres de la presse automobile à l’autre bout du pays pour leur montrer la nouvelle génération du Kona alimenté aux électrons.

Dès son introduction en sol canadien en 2017 (en tant que modèle 2018), le multisegment de poche s’est rapidement attiré les éloges du public local, notamment grâce à son apparence hors du commun. On peut aussi ajouter que le constructeur n’a pas dérogé à son habitude d’offrir des véhicules riches en équipements à des tarifs qui s’alignent avec le budget de monsieur, madame Tout-le-Monde.

Comme se plaît à le répéter son département des relations publiques, Hyundai est une marque qui écoute sa clientèle. Voilà pourquoi la gamme de la première génération était si étoffée : pour plaire à une majorité. Souvenez-vous, en plus des deux variantes essence à moteur atmosphérique ou turbo, le constructeur a également proposé le premier Kona électrique une année à peine après son arrivée au pays. Puis, comme cadeau de départ, les ingénieurs de la division sportive ont transformé l’utilitaire urbain en machine à brûler du caoutchouc avec le Kona N, fortement inspiré de l’Elantra N.

Nous sommes désormais à l’aube de 2024 et le géant coréen est fin prêt pour passer au deuxième chapitre de son multisegment électrique. Nous avons donc pris le volant d’une variante Ultimate – la plus chère des deux disponibles au Canada, l’autre étant la Preferred – l’instant d’une journée pluvieuse dans la très jolie région de Victoria, en Colombie-Britannique. Outre le Québec, cette province est l’autre endroit où les véhicules électriques connaissent beaucoup de succès au Canada, spécialement parce qu’ils sont aussi sujets à des rabais gouvernementaux.

Photo: Vincent Aubé

Place au Kona électrique 2024!

Une question de design

La nouvelle variante vient donc rejoindre les rangs de la gamme Kona. Rappelons qu’elle sillonne les routes de la Belle Province depuis quelques mois. À l’instar de son équivalent à essence, le Kona électrique 2024 conserve cette silhouette très excentrique qui peut ne pas plaire à tous. Chose certaine, on ne peut pas accuser les designers d’avoir manqué d’audace.

Ce Kona électrique se distingue tout de même un tantinet, que ce soit par la bande noire lustrée qui parcourt sa partie inférieure ou avec le bouclier avant plus fermé, ou encore avec cette abondance de « pixels » plus bas. Les fins observateurs auront déjà remarqué la présence d’une trappe pour le branchement du véhicule, laquelle vient même avec un système de chauffage intégré pour éviter de se bloquer en hiver. Tout comme le modèle sortant, le Kona électrique conserve une position inférieure des phares, logés dans un polygone de part et d’autre, tandis qu’une bande lumineuse pixélisée vient ceinturer la base du capot.

Photo: Vincent Aubé

Sur les flancs, les ailes rebondies se joignent à des arêtes disposées en forme de « Z », ainsi qu’à une fenestration qui se termine en pointe à l’arrière. Cette ligne de fenestration se prolonge avec un petit becquet installé par-dessus la lunette arrière. Derrière, un effet miroir se produit avec une autre bande horizontale et pixélisée, accompagnée de feux de position postés aux extrémités des ailes arrière. Finalement, des jantes aérodynamiques de 17 pouces sont les seules offertes sur les deux livrées électriques.

Ambiance techno à l’intérieur

De plus en plus, les modèles Hyundai sont équipés de panneaux d’affichage digital sur la planche de bord. Et le Kona électrique ne fait pas exception, d’autant plus que la variante à essence était déjà proposée avec une allure proche des récents produits tels l’Ioniq 5 ou l’Ioniq 6. Le volant à base aplatie n’arbore pas l’habituel écusson « H » en son centre, comme les modèles mentionnés plus haut. Et comme dans beaucoup de nouveaux modèles, le levier de la boîte de vitesses est installé à droite de la colonne de direction pour dégager un maximum d’espace sur la console centrale, entre les passagers de la première rangée.

Sous la section pixélisée à deux écrans, on retrouve une série de commandes traditionnelles – merci Hyundai – pour le contrôle de la chaîne audio ou de la climatisation. Plus bas, derrière le plateau de recharge par induction pour appareil intelligent, les concepteurs ont regroupé les commandes des sièges chauffants et ventilés, la commande pour le volant chauffant, ainsi qu’une molette pour la sélection des modes de conduite.

Photo: Vincent Aubé

Cette ambiance très techno, n’empêche pas la présence de plastiques durs sur la planche de bord, la console centrale et les panneaux de portière... Il ne s’agit pas d’une faute grave, même s’il est permis de critiquer ce choix compte tenu du tarif demandé. En revanche, ce type de revêtement est facile à nettoyer.

Un Kona plus gros

Basé sur une nouvelle plate-forme, le Kona électrique 2.0 a, contrairement à son prédécesseur, a tout d’abord été conçu pour accueillir un groupe motopropulseur électrique. La variante thermique a par la suite été adaptée pour les deux motorisations à essence. Au-delà de ce détail de conception, c’est au chapitre des dimensions que le Kona se montre plus intéressant que celui qu’il remplace. Si le gain est évolutif à plusieurs égards, le coffre du Kona est plus vaste que par le passé. Le constructeur parle même d’une augmentation de 33%. À l’œil nu, on voit immédiatement que plus de choses peuvent être avalées par l’espace de chargement. Quelques litres supplémentaires sont disponibles sous le plancher afin d’y dissimuler des objets qui doivent rester à l’abri des regards.

Photo: Vincent Aubé

Au volant

Doté d’une « mécanique » presque identique à celle du précédent Kona électrique, le nouveau modèle ne promet pas d’être plus véloce : 201 chevaux et un couple de 188 lb-pi, soit moins que le couple de l’ancienne version (291 lb-pi). Un simple test a confirmé le manque de couple au départ arrêté. Sur une route détrempée et froide, le Kona électrique 2024 n’a presque pas fait patiner ses roues avant, tout le contraire de l’ancienne version qui pouvait facilement réduire en fumée ses pneumatiques avant. Bien entendu, ce test n’a été possible qu’en désactivant l’antipatinage.

Avec une puissance inchangée et un poids un peu plus important, le Kona électrique 2024 n’est pas un marchand d’adrénaline, contrairement aux versions cossues des Ioniq 5 et 6. En revanche, sa mission n’est pas d’offrir des performances ahurissantes, mais bien de se faufiler dans la circulation lourde sans émettre aucune émission. La seule musique qui sort du Kona électrique est similaire à celle émise par plusieurs VÉ sur le marché, un son très « électronique », qui ne dérange pas trop le voisinage.

Sur les belles routes sinueuses de la région de Victoria, le multisegment a démontré une fois de plus que sa nouvelle plate-forme est plus confortable que l’ancienne. Le Kona électrique est franchement douillet pour un utilitaire compact, et ce, peu importe le mode de conduite sélectionné. La direction, elle, est assez précise pour que le conducteur n’ait pas à trop travailler dans les situations plus corsées. Malgré tout, le fait que le véhicule soit limité à deux roues motrices avant – et que ses pneus soient à faible résistance au roulement – s’est avéré problématique dans certaines situations où la chaussée était glissante. Dans ces virages, nous avons dû réduire la cadence pour permettre à l’essieu avant de mordre dans l’asphalte frais en ce début de décembre.

Photo: Vincent Aubé

Bien entendu, nous n’avons pas pu tester l’autonomie du véhicule, mais sachez que l’écran affichait une distance de 330 km en cette matinée où le mercure indiquait 5°C. En revanche, la moyenne de consommation s’est arrêtée à 17,3 kWh/100 km, soit exactement 1 kWh de plus que la moyenne urbaine calculée par Ressources naturelles Canada. Une conduite plus douce et l’omission du mode Sport auraient probablement eu des effets bénéfiques sur la consommation. Cependant, cette moyenne est déjà fort acceptable, compte tenu des nombreuses accélérations accumulées pendant la journée.

Le verdict

À un PDSF de 46 399 $ pour la livrée Preferred ou de 51 199 $ pour l’édition Ultimate, le Kona électrique est déjà plus attrayant que l’Ioniq 5, ne serait-ce que pour le prix demandé. L’Ioniq 5 dans sa plus simple expression débute à 54 999 $. Le Kona électrique le moins onéreux demeure une excellente affaire à nos yeux, notamment parce qu’il profite des mêmes bénéfices que la deuxième génération : pompe à chaleur, jantes et écrans identiques, chauffage pour la trappe avant et cette suite de dispositifs de sécurité.

Photo: Vincent Aubé

Quant au Kona électrique Ultimate, il ajoute quelques nouveautés que nous n’avons pas pu tester lors de ce premier contact, dont une clé digitale pouvant même être partagée à distance.  Autre innovation à bord du Kona électrique 2024 : un système de préconditionnement de la batterie lors des journées très chaudes ou très froides, un dispositif permettant d’accélérer le processus de recharge.

Avec le retrait de certains modèles électriques abordables – Chevrolet Bolt EV ou Kia Soul électrique par exemple –, Hyundai pourrait fort bien gonfler ses parts de marché dans ce créneau.

À voir aussi : Combien coûte... le Hyundai Kona 2024?

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