Subaru Crosstrek Wilderness 2024 : pour ceux qui préfèrent les petits
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Sedona, Arizona – Cette année, la période du temps des Fêtes est arrivée en avance chez Subaru, du moins pour les automobilistes qui ont arrêté leur choix sur le plus récent membre de la gamme utilitaire.
Le Subaru Crosstrek Wilderness 2024 vient donc prêter main-forte aux deux autres modèles tatoués de cet écusson spécial. Et puisque le constructeur remporte un certain succès avec ces versions un peu plus robustes, l’ajout d’un Crosstrek habillé pour les chemins ardus n’était qu'une formalité. Après tout, le multisegment est LE véhicule le plus vendu de la marque, alors pourquoi ne pas miser sur une plate-forme qui, de toute manière, sert de squelette à tous les véhicules du fabricant?
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Il est toutefois permis de se questionner sur la pertinence d’une variante Wilderness, étant donné la popularité du véhicule, mais aussi en tenant compte des capacités déjà étonnantes de cette Impreza en talons hauts.
En fait, on peut même pousser la réflexion plus loin : est-ce que le constructeur aurait davantage bénéficié d’une version encore plus vitaminée de l’utilitaire? Une sorte d’alternative surélevée – et plus logeable – de la berline WRX? Au moment d’écrire ces lignes, le jeu des spéculations peut commencer, mais pour le moment, concentrons-nous sur cette version « aventurière ».
Le Subaru Crosstrek et sa petite histoire
L’appellation a fait son entrée pour l’année-modèle 2022 à bord de la familiale Outback et s’est propagée en 2023 sur le Forester. Et à moins que Subaru ne décide de dévoiler une variante similaire pour le plus imposant Ascent, on peut presque dire que cette sous-catégorie à l’interne est désormais complète.
Il est quand même ironique d’assister à cette nouvelle mode « hors route » au sein d’une marque déjà réputée pour son côté « plein air ». La première Subaru Legacy Outback au milieu des années 90 était d’ailleurs une représentation plus musclée de la familiale Legacy. Au fil des ans, le penchant plus utilitaire des deux a finalement envoyé la version familiale à la retraite, Subaru continue toutefois d’offrir la berline Legacy encore aujourd’hui.
C’est un peu la même histoire avec le Crosstrek qui a eu comme ancêtre l’Impreza, suivie de l’Impreza Outback Sport au tournant du siècle, avant de voir arriver le XV Crosstrek en 2013. L’histoire récente est un peu une répétition de ce qui s’est produit avec la grande Outback. La berline Impreza est disparue de la gamme et l’Impreza a perdu des plumes face au modèle Crosstrek.
La popularité du modèle est telle que Subaru a même décidé d’ajouter un peu de punch au produit lors de la refonte de mi-parcours de l’ancienne génération, sans tomber dans le même moule que les bolides de rallye de la marque. La livrée Wilderness constitue assurément l’ajout le plus éclatant depuis le lancement du modèle il y a une décennie déjà.
La recette Wilderness
Comme c’est le cas pour les deux autres variantes à saveur « hors route », le Crosstrek Wilderness s’habille d’une robe résolument rehaussée de plastique noir. Si vous trouviez que la refonte du modèle l’an dernier était déjà trop « décorée », cette idée risque de vous déplaire. En revanche, pour ceux qui n’ont pas peur de s’afficher au volant d’un véhicule qui semble jumeler les attributs d’un 4x4 à ceux d’une voiture de rallye, le Crosstrek Wilderness vient s’immiscer dans le même groupe que le Jeep Compass Trailhawk dans le segment sous-compact, et que les Toyota RAV4 Trail (qui n’offre plus l’ensemble TRD Hors route optionnel) et le plus sérieux Ford Bronco Sport Badlands.
Le traitement Wilderness ne s’arrête pas là avec deux couleurs exclusives pour la carrosserie (Vert alpin et Bleu geyser), et d’autres coloris qui s’agencent plutôt bien avec tout cet ajout de plastique. Notez également que la devanture est exclusive, avec une calandre agressive qui, aux dires de Subaru, reprend quelques éléments de la grille standard, mais en plus haute définition. Les antibrouillards à six DEL quant à eux viennent changer la signature éclairée du véhicule.
Les habitués des variantes Wilderness auront peut-être déjà reconnu les quelques détails cuivrés sur les pare-chocs (pour les crochets de recouvrement), les écussons, mais surtout aux extrémités des porte-bagages sur le toit. Derrière, la partie centrale du panneau en plastique noir du pare-chocs rajoute un élément que les nostalgiques de rallye apprécieront certainement : les lettres S-U-B-A-R-U clairement estampillées dans le plastique.
Finalement, l’aspect hors route est bonifié avec des pare-chocs aux extrémités arrondies, ce qui donne à cette variante Wilderness plus d’angle d’attaque lorsqu’un obstacle se dresse devant elle, tandis que les jantes de 17 pouces peintes en noir mat - et exclusives au Crosstrek robuste - chaussent des pneus tout-terrain Yokohama Geolandar A/T G015. La garde au sol est surélevée de 15 mm. Et n’oublions pas la capacité de remorquage bonifiée : le Crosstrek Wilderness peut tracter jusqu’à 3 500 lb.
L’habitacle résiste mieux aux journées hors route avec une sellerie recouverte d’un tissu résistant et facile à laver. Les appuie-têtes revêtent le logo Wilderness et les surpiqûres cuivrées complètent l’ambiance aventurière, quoique les tapis de sol en caoutchouc devraient rassurer les gens qui n’hésitent pas à salir leur véhicule à l’occasion.
Sur route avec le Limited
Cette journée dans la région de Sedona s’est amorcée derrière le volant d’une livrée Limited, certes moins nantie que le Wilderness en matière de capacités hors route, mais quand même richement équipée. En plus des routes au revêtement aussi lisse qu’une table de billard, le trajet prévoyait aussi une section sur un chemin de gravier.
La variante urbaine a été égale à elle-même en s’avérant étonnamment silencieuse – merci à la boîte de vitesses à variation continue (CVT) –, mais également très agile. Le Crosstrek prend naissance à partir d’une Impreza après tout et le rouage intégral à prise constante n’a pas pris une seule ride au fil des ans. Il est permis de critiquer l’unité de transmission pour son fonctionnement, surtout lors des départs, par contre, une fois lancé, le Crosstrek répond présent lorsque le pied droit en redemande. Certains dépassements devront être soigneusement planifiés, les reprises du multisegment n’étant pas sa grande force. En revanche, la tenue de route et la stabilité du véhicule rassurent, y compris à haute vitesse.
Loin de la route avec le Wilderness
La deuxième portion de cette journée se concentrait donc sur le nouveau Crosstrek. Déjà, avec quelques millimètres de plus en hauteur et des pneus tout-terrain, la livrée Wilderness s’annonçait prometteuse pour s’attaquer à ce chemin hors route de niveau 3 où les VTT et les Jeep Wrangler sont légions, pas nécessairement les multisegments de poche comme le Crosstrek.
Le nouveau venu de la famille a beau avoir reçu des ajustements de suspension à l’avant, un différentiel arrière à glissement limité doté d’un ratio plus enclin à la conduite en terrain accidenté (3.700 pour le Crosstrek ordinaire contre 4.111 pour le Wilderness), ça ne fait pas de lui un rival direct des authentiques 4x4 du moment.
Et pourtant, en respectant les limites de ce VUS, ce trajet de 5 km loin des routes asphaltées n’a jamais posé problème. C’est vrai que les organisateurs de l’événement avaient identifié quelques rochers tranchants à éviter, la garde au sol du Crosstrek n’étant pas la plus haute de l’industrie. Mentionnons également que la suspension, malgré les ajustements à l’avant, était assez ferme pour absorber les nombreuses bosses de ce chemin rocailleux.
Quant au système de gestion d’adhérence X-Mode, la sélection de la fonction SNOW/DIRT (Neige/Poussière) s’est occupée du reste, faisant intervenir le contrôle de stabilité à quelques reprises, sans trop se montrer intrusive dans la conduite. Est-ce qu’un Crosstrek équipé d’une boîte automatique conventionnelle aurait été plus sportif, voire mieux adapté à une conduite hors route?
C’est probable, mais l’unité CVT du véhicule n’a jamais rouspété durant le trajet accidenté, tout le contraire des fortes accélérations sur la voie rapide où le 4 cylindres à plat atmosphérique de 2,5 litres de 182 chevaux et 178 lb-pi s’est exprimé haut et fort, avant de se taire une fois la vitesse de croisière est atteinte.
Et alors, ce Crosstrek Wilderness?
Sur route, le plus récent produit Subaru destiné aux aventuriers respecte la philosophie de la famille Wilderness. L’apparence est clairement plus « m’as-tu-vu », en privilégiant la fonction avant le style, l’habitacle est bien ficelé et confortable, tandis que l’environnement du conducteur est facile à vivre, à l’image des autres véhicules de la marque.
Loin du bitume, le Crosstrek Wilderness peut se débrouiller, surtout si son conducteur fait attention aux obstacles et aspérités, mais en tenant compte de cette réalité, il est clair que n’importe quelle autre livrée du VUS japonais aurait très bien pu réussir là où le penchant Wilderness a brillé dans le désert de l’Arizona.
Voilà pourquoi il aurait été intéressant que les ingénieurs de Subaru proposent un Crosstrek Wilderness plus radical que celui qui est déjà disponible au pays. Un tel bolide se vendrait assurément plus cher, mais au moins, il se détacherait du lot. En attendant ce fantasme (qui n’arrivera pas), le Crosstrek Wilderness 2024 est là pour les personnes qui préfèrent les petits formats.