Hydrogène vert : quel potentiel pour le transport lourd?
Par Amélie Simard-Blouin
Alors que le gouvernement et des experts misent sur l'hydrogène vert pour décarboner le Québec, des chercheurs se sont intéressés à la faisabilité et l'efficacité de cette énergie dans le transport lourd et de longue distance.
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Propulsion Québec et InnovÉÉ ont dévoilé les conclusions de leur étude lundi.
Selon les experts, l'hydrogène vert fait partie de l'équation pour atteindre les cibles du gouvernement en matière de réduction d'émissions de gaz à effet de serre. « Une grosse partie des GES qui sont émis proviennent du transport lourd au Québec et au Canada. Vraiment, le secteur à décarboner très, très vite, c'est ce secteur-là. L'hydrogène fait partie de cette solution-là. Ce n'est pas la solution, mais une des solutions », a expliqué le co-directeur à l'Institut de recherche sur l'hydrogène à l'Université du Québec à Trois-Rivières, Bruno G. Pollet.
C'est que les chercheurs croient que l'hydrogène devrait être une solution complémentaire aux véhicules électriques à batterie pour la décarbonation du Québec. Toutefois, ce type d'énergie soulève bien des questions chez les transporteurs.
La principale appréhension pour les entreprises est le prix de cette transition énergétique. Le coût d'acquisition des camions à piles à combustible fonctionnant à l'hydrogène a été évalué, en 2022, à 2,5 fois plus élevé que son homologue au diesel.
« Ce qu'on essaie de faire, c'est de décider des prochains pas avec discernement, donc être capables de voir si c'est économiquement viable », a souligné la vice-présidente-directrice générale du Groupe Morneau, Catherine Morneau.
« Donc c'est de voir, est-ce que cet hydrogène-là pourra être à un prix raisonnable qui va pouvoir fonctionner pour le transport », s’est questionné le directeur développement stratégique d'InnovÉÉ, Alex Champagne-Gélinas.
Les bornes d'hydrogène se font rares dans la province. Pour une transition réussie, les chercheurs recommandent de développer un réseau de stations de ravitaillement.
D'ailleurs, le projet Trans-Québec 1, qui consiste à développer sept stations de ravitaillement en hydrogène vert pour permettre de faire du transport interrégional sur un territoire représentant près de 97% de la population québécoise, devrait être complété d'ici 2027.
Pour assurer le développement de la filière, il sera nécessaire de mettre en place un financement gouvernemental pour soutenir les projets-pilotes, disent les experts. Des projets essentiels pour l'adoption de la technologie. Un support financier auprès des entreprises est aussi attendu pour qu'elles se tournent vers l'hydrogène, malgré les coûts plus élevés.