Journée Polestar : un aperçu du futur de la marque
Santa Monica, Californie – C’est dans un hangar d’avions que la division Polestar avait convié la presse automobile pour présenter ses deux prochains modèles attendus : d’ici quelques mois dans le cas du Polestar 3 et en 2024 pour le Polestar 4. Outre ces deux modèles très importants, les organisateurs avaient trimballé quelques prototypes et même invité des partenaires de la marque pour illustrer certaines innovations attendues d’ici quelques années.
Cette marque, créée de toutes pièces il y a quelques années à peine, entre sans contredit dans la deuxième phase de son existence. La berline Polestar 2 a déjà conquis quelques irréductibles de l’électromobilité, mais de nos jours, un fabricant automobile n’a pas le choix : il doit obligatoirement investir le segment des véhicules utilitaires sport. En effet, la Polestar 1, première voiture à être vendue par le constructeur, était davantage un modèle d’exception.
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Bref, malgré les origines un brin « camionnesques » de la berline 2 qui partage sa plate-forme avec le tandem C40 Recharge/XC40 Recharge, la seule voiture du groupe d’origine suédoise a besoin de renforts et ceux-ci s’amènent sous la forme du Polestar 3 et du Polestar 4, un multisegment coupé qui, selon la haute direction, se glisse entre la berline 2 et le multisegment 3 en termes de dimensions et de prix.
Polestar 3 : l’option utilitaire tant attendue
Lors de cette première journée Polestar, les dirigeants ont confirmé que le multisegment 3 entrait dans sa phase finale de tests à différents endroits à travers le globe. Le nouveau modèle, plus haut et plus logeable, devrait en principe bonifier les chiffres de ventes de Polestar.
La production de cet utilitaire commencera au premier trimestre de 2024 en Chine et plus tard en Caroline du Sud aux États-Unis, avec les premières livraisons prévues pour le printemps prochain.
Polestar 4, une capacité de production augmentée
La division d’origine suédoise avait aussi une bonne nouvelle pour les sceptiques de la chaîne d’approvisionnement. En plus de l’usine chinoise de Hangzhou Bay où le Polestar 4 est déjà assemblé, le véhicule sera également construit en Corée du Sud, à Busan, suite à une entente de principe avec le groupe Renault Korea Motors (RKM).
Cette initiative permettra la commercialisation du nouveau modèle utilitaire sur le marché coréen, ainsi qu’en Amérique du Nord. L’usine chinoise pourra ainsi se concentrer sur le marché le plus important au monde.
Deux études sur le V2G
En marge de cette introduction statique aux deux futurs VUS – et même à plusieurs concepts hauts en couleurs, Polestar avait aussi une annonce officielle sur son projet pilote planifié pour la Ville de Göteborg, en Suède. En effet, en collaboration avec une kyrielle de partenaires du secteur de l’énergie et de la recherche suédoise, Polestar entend trouver de nouvelles méthodes pour réacheminer de l’énergie au réseau électrique local, le fameux V2G (Vehicle To Grid). Le projet pilote prendra son envol au début de 2024 et durera deux ans.
Parallèlement, Polestar va également amorcer une étude de faisabilité pour implanter ce projet en Californie. Rappelons que l’État le plus populeux des États-Unis a un faible pour les véhicules électrifiés et Polestar veut sans aucun doute profiter de cet engouement. Cette étude va quant à elle s’amorcer au mois de décembre 2023 et durera jusqu’au mois d’octobre 2024.
Par ailleurs, le constructeur a lancé sa propre application pour appareil intelligent, intitulée VPP (Virtual Power Plant). Celle-ci entre en jeu aussitôt que le véhicule est branché pour la recharge et s’assure de répondre aux besoins de l’utilisateur, et au reste des usagers du réseau électrique environnant.
La commissaire de la Commission de l’énergie de la Californie, Patty Monahan, a souligné que cette collaboration entre utilisateurs de la route et résidents d’un quartier pourrait même s’avérer payante pour les propriétaires de véhicules électriques. Il reste maintenant à savoir si cette « contribution » de l’électromobiliste en vaudra réellement la peine, au niveau des économies réalisées sur la facture d’électricité.
Les deux études lancées par Polestar fourniront sans doute des réponses à ces questions.
160 km en cinq minutes
Voilà une facette encore plus impressionnante de cette journée Polestar en sol californien. Le constructeur a montré le potentiel de recharge ultrarapide XFC (Extreme Fast Charging) développé par son partenaire StoreDot, une filiale israélienne fondée en 2012 qui œuvre dans le domaine de la recherche des batteries. L’entreprise a notamment innové dans le secteur des batteries pour appareils intelligents et même celui des scooters électriques pouvant être rechargés en cinq minutes.
Et ce qui est bien avec cette technologie basée sur des cellules au silicone, c’est qu’elle n’oblige pas le consommateur à attendre la prochaine percée technologique dans le monde de la batterie. En effet, la technologie peut simplement être intégrée aux véhicules sans trop de modifications.
L’étape suivante dans ce dossier est prévue pour 2024, lorsque Polestar et StoreDot feront la démonstration de la technologie à bord d’un prototype de la très attendue berline Polestar 5. Le temps de recharge des véhicules électriques demeure un enjeu de taille en 2023. Plusieurs consommateurs préfèrent attendre l’arrivée de véhicules qui pourront se recharger beaucoup plus rapidement que les VÉ disponibles en 2023. Toutefois, si cet obstacle est éliminé, l’adoption de la voiture électrique par les consommateurs pourrait s’accélérer.