Tesla s’expose à payer au moins 23 M$ aux Québécois
Les propriétaires de Tesla du Québec pourraient chacun récupérer quelques milliers de dollars sur l’achat de leur voiture de luxe. La Cour supérieure vient d’autoriser deux actions collectives contre l’entreprise d’Elon Musk.
La première concerne des problèmes de peinture (DPP) et l’autre, le service de connectivité premium. Les deux recours ont été autorisés le 13 septembre dernier.
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Tous ceux qui ont acheté ou loué à long terme une Tesla Model 3 ou Model Y sont concernés par le recours sur la DPP. Le problème touche les jantes arrière du véhicule, qui doit avoir connu une dégradation de la peinture alors qu’il avait 48 mois ou moins.
« C’est arrivé à tout le monde. Presque toutes les Tesla ont un problème de conception et de protection. Il faut juste la préparer pour le Québec et ses hivers, mais Tesla ne le fait pas », assure le garagiste indépendant Éric Bolduc.
Le propriétaire d’Antirouille Bolduc est un des deux spécialistes Tesla au Québec avec Valkyrie PPF Solutions, à Laval. Situé à Saint-Apollinaire, près de Québec, ses clients viennent de partout. Il roule lui-même en Tesla et ne jure que par cette marque de voiture.
Ça ne l’empêche pas d’être réaliste : Tesla a un sacré problème de peinture. « Si tu restes dans un chemin de terre ou même juste dans certaines régions, c’est l’enfer, la différence avec un snowbird qui passe l’hiver en Floride. L’Estrie et les Laurentides sont les pires régions », dit-il.
Tesla a vendu plus de 25 000 Model 3 et Model Y au Québec depuis ses débuts, indique l’avocat au dossier.
« Les dommages se situent entre 3 500 $ et 7 500 $ en moyenne par membre. On parle d’un minimum de 5 000 voitures », indique Benoit Gamache, du cabinet BG Avocats.
De façon conservatrice, on parle donc d’un recours de 17,5 millions $ (3 500 $ multiplié par 5 000 voitures).
Dur à traiter
Jean-François Bellerose, de Sherbrooke, possède une Tesla Model 3 depuis juin 2019. Il l’a payée 63 420 $.
Victime du problème décrit dans la poursuite, il a fait repeindre sa voiture pour 6 500 $ il y a 18 mois. Cinq mois plus tard, le problème est réapparu. « C’est sûr que c’est un problème de conception, rendu là », se désole-t-il.
Il pourrait au moins récupérer son 6 500 $ si l’avocat gagne le dossier.
La LTE dans l’auto
L’autre recours contre Tesla touche le service de connectivité haut de gamme. Il s’agit d’une connexion LTE dans la voiture, qui permet par exemple d’avoir des cartes satellites ou de visionner Netflix.
M. Bellerose a reçu le service premium gratuitement lors de l’achat de sa Tesla, sans qu’on lui dise qu’il s’agissait d’une période d’essai. « Je pensais que ça venait avec la voiture, comme tout le monde », dit-il.
Quand Tesla s’est mis à lui facturer 13,99 $ par mois sans l’avertir, il ne l’a pas trouvé drôle. Il s’est plaint, et Tesla lui a finalement offert le service gratuitement, comme convenu.
Mais ce n’est pas ce qui est arrivé aux autres propriétaires de Tesla au Québec.
« À 13,99 $ pendant 6 mois pour un minimum de 6 000 clients, on parle de beaucoup d’argent. Et on doit ajouter un minimum de 25 $ de dommages punitifs par client », explique l’avocat Benoit Gamache.
De façon conservatrice, on peut estimer la valeur de ce recours à 5,5 millions $. « Ce sera sans doute beaucoup plus que 6 000 clients, car tout le monde peut avoir été touché », assure Me Gamache.
Tous ceux qui ont été facturés pour le service de connectivité premium ou qui ont des problèmes de peinture sur leur Tesla sont invités à s’inscrire aux actions collectives ici.