Le sport à l'honneur au Japan Mobility Show
Je serai honnête, j’anticipais un salon morne en vue de ma visite de celui que l’on baptise désormais le Japan Mobility Show. Il faut dire que lors de ma dernière visite en 2019, j’avais été amèrement déçu par l’absence de plusieurs constructeurs, même nippons, et par le manque flagrant de nouveautés. Mais cette fois, l’événement s’est montré plus sérieux, plus complet. Il va de soi que les marques japonaises ont été mises en évidence, bien que BMW, BYD et Mercedes-Benz en aient profité pour y dévoiler quelques nouveautés. Cela dit, ce fut une surprise pour plusieurs amateurs de constater l’engouement pour cet événement, où la plupart des grandes marques japonaises en profitent pour présenter études de style, véhicules concepts ou de production, sous le thème de la voiture de sport.
Auriez-vous pu imaginer, dans cette ère de mobilité électrique et où les VUS prennent toute la place, que Daihatsu, Honda, Mazda, Nissan, Subaru et Toyota puissent un à un présenter une voiture sport, où le style et la performance prédominent sur l’aspect pratique et même, l’environnement? Certes, beaucoup de ces modèles exploitent des motorisations électriques ou des énergies alternatives, mais tout l’intérêt de ces véhicules portait sur le design, la passion, la performance.
- À lire aussi: Les concepts Lexus LF-ZC et LF-ZL seront sur le marché en 2026
- À lire aussi: Mazda dévoile l'Iconic SP, un hommage à la joie de conduire
En entrevue, Alfonso Albaisa (le designer en chef chez Nissan) s’est dit lui-même étonné par la multiplication des voitures sport présentes à cet événement. « Cela prouve ainsi que nous arrivons dans une nouvelle ère de l’automobile où le consommateur cherche plus que jamais une façon de se distinguer », affirme-t-il. Selon lui, le consommateur s’identifie au véhicule qu’il convoite et s’en inspire. Il mentionne également que les goûts et allégeances en matière de design varient énormément d’un consommateur à l’autre, ce pour quoi il est primordial d’offrir une diversité esthétique au sein d’une même famille de véhicules.
Toujours d’après M. Albaisa, les constructeurs qui font appel à la formule de la poupée russe pour concevoir leur véhicule le font dans un objectif précis. Celui d’une reconnaissance de marque, mais malheureusement au détriment du désir réel des consommateurs. Les constructeurs coréens, qui se distinguent ainsi avec des designs allant dans toutes les directions, représentent selon lui une réelle concurrence pour Nissan, lequel souhaite aussi se diversifier avec des styles rejoignant différents types de clientèle.
Ce qui pourrait aujourd’hui se qualifier de grand retour de la voiture sport japonaise s’inscrit parfaitement dans cette philosophie, considérant de surcroît l’intérêt soudain de constructeurs aussi conservateurs que Honda et Toyota à une relance de ce segment. Le retour de la Prelude, sous forme d’un coupé, est donc une surprise et vient dynamiser l’image d’une marque qui en a bien besoin. Pareil pour Nissan qui ne peut que compter sur sa Z pour rehausser le degré d’enthousiasme des amateurs de voitures. Et que dire de Toyota qui débarque avec un concept, certes, mais une sportive 100% maison, ce qui n’est évidemment pas le cas des coupés GR 86 et Supra! Quant à Subaru, on s’interroge toujours sur l’origine du design de ce Sport Mobility Concept, pour le moins bizarroïde, mais qui fait certainement jaser.
Terminons en soulignant le travail exceptionnel des designers de Mazda, qui ont accouché de l’une des plus belles sportives des dernières années. Un vibrant hommage à la RX-7, avec l’audace des phares escamotables et une parfaite répartition des masses, bien qu’il s’agisse d’une auto électrique avec génératrice sous forme de moteur rotatif birotor.