Nissan Ariya 2023 : le meilleur… du Japon
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L’offre de VUS électriques sur le marché commence à devenir assez intéressante et diversifiée. Nissan y contribue après avoir finalement lancé au Canada son nouvel Ariya, plus susceptible de répondre aux besoins des consommateurs d’ici que la petite LEAF même s’il s’avère drôlement plus dispendieux.
Bien que les ventes de cette dernière soient en hausse de 42% jusqu’ici en 2023, l’Ariya l’aura bientôt devancée et continuera de rétrécir l’écart avec les meneurs de la catégorie. Mais peut-il espérer grimper sur le podium? Certainement! Malgré ses prix, il a ce qu’il faut pour représenter un bon achat.
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Une merveille?
C’est ainsi que Nissan Canada décrit son VUS « zéro émission » et, malgré une forme plutôt ronde digne d’un haricot, celui-ci trouve des façons de briller à l’extérieur. Sa devanture unique assortie de puissants phares à DEL transpose plutôt bien la calandre V-Motion de Nissan à l’ère de l’électrique, incluant un logo illuminé, tandis que les roues à motif de turbine sont clairement conçues à des fins aérodynamiques. Idem pour l’aileron arrière décollé de la partie supérieure du hayon, qui ajoute une touche sportive.
Le toit noir contrastant est certes à la mode, toutefois les designers ont abusé des garnitures au fini noir lustré au bas de la carrosserie et sur le contour des ailes. Pas certain qu’elles vont rester propres et immaculées bien longtemps. Et tant qu’à faire des reproches ici, disons que l’ouverture des portières se révèle un tantinet étroite.
Spacieux et modulaire
À l’intérieur, le Nissan Ariya nous gâte avec un environnement spacieux, convivial et polyvalent. Le dégagement pour les jambes y est très généreux, surtout à l’avant en raison de l’absence d’un tunnel central, et la pratique console centrale motorisée s’avance ou se recule sur simple pression d’un bouton selon les besoins (reculée au maximum, une troisième personne ne peut s’assoir à l’arrière). Un bémol toutefois : le plateau de recharge sans fil est caché sous l’accoudoir et il n’y a pas vraiment d’autre endroit pour déposer un téléphone.
L’effort de Nissan de créer un décor invitant et propre à l’Ariya est louable. Pensons à l’éclairage ambiant, à la sellerie deux tons et aux garnitures en similibois du plus bel effet. Les sièges sont fermes mais n’en demeurent pas moins confortables (étrange que le filage et les mécanismes en dessous soient exposés à l’avant).
Côté rangement, la planche de bord recèle deux coffres à gants au lieu d’un seul, alors que le coffre arrière possède un plancher amovible sous lequel on peut garder un câble de recharge. Avec 646 litres, cependant, le volume utilitaire n’impressionne personne et ne comptez pas non plus sur un coffre sous le capot comme dans certains véhicules concurrents.
Conduite axée sur le confort
Installé aux commandes, on découvre un volant dont la prise en main est perfectible (du moins quand on le tient à 9 h et 3 h). À travers lui se dessine une jolie instrumentation numérique de 12,3 pouces, claire et configurable, avec au-dessus un affichage tête haute optionnel. De même taille, l’écran central tactile est bien placé et le système multimédia qui l’anime, à défaut d’être le plus attrayant, favorise une utilisation simple à l’exception de la page d’accueil que l’on peut défiler exagérément. La colonne de boutons raccourcis à gauche de l’écran est appréciée.
Dommage que l’intégration d’Apple CarPlay se fasse sans fil mais pas Android Auto, d’autant plus que les ports USB sont enfouis à la base de la console, près du plancher. L’ergonomie est également perfectible : les belles touches de chauffage/climatisation affleurantes sur la planche de bord causent de la distraction en conduisant, et celles pour la sélection du mode de conduite et la fonction e-step sur la console sont encore plus difficiles à trouver sans quitter la route des yeux.
À propos, le dosage du freinage régénérateur de l’Ariya demande de la délicatesse et une vraie conduite à une pédale est impossible. Quoi qu’il en soit, la conduite s’avère douce et coulée. Trop? En raison de la suspension plutôt molle, les transferts de poids latéraux (dans les virages serrés) et d’avant-arrière (départs, freinages, arrêts complets) finissent par agacer. La direction, de son côté, privilégie la légèreté au détriment de la rétroaction.
Par ailleurs, la visibilité ne pose pas vraiment de problème. Oui, elle est réduite vers l’arrière, mais on a déjà vu pire. Le système de caméras à 360 degrés de Nissan apporte une aide précieuse dans les stationnements. Dommage qu’il soit manquant dans les deux versions les moins chères et que le rétroviseur numérique se réserve aux déclinaisons cossues.
Plusieurs configurations
Le Nissan Ariya propose deux batteries et deux rouages afin de satisfaire différents conducteurs. La version de base Engage à traction (66 kWh) laisse grandement à désirer avec ses 214 chevaux et son autonomie de 348 km. Les Venture+ et Evolve+, elles aussi à traction, augmentent la puissance à 238 chevaux, ce qui n’a toujours rien de renversant (le mode Sport devient utile mais, comme mentionné, l’activer ne se fait pas de manière intuitive). Par contre, avec leur batterie de 91 kWh, l’autonomie peut aller jusqu’à 490 km et 465 km, respectivement, selon Nissan.
Notre essai d’un Ariya Evolve+ dans des conditions assez clémentes nous fait dire que ces chiffres sont légèrement optimistes et qu’il ne faut pas trop se fier à l’indicateur de l’autonomie. En termes de consommation, notre moyenne réelle s’est soldée à 19,6 kWh/100 km comparativement à 17,1 kWh/100 km sur l’écran. Le véhicule a une capacité de recharge rapide théorique de 130 kW, sauf que dans la pratique, c’est beaucoup moins : même en ayant préconditionné la batterie, notre séance à une borne de 150 kW nous a donné un maximum de 92 kW. Finalement, passer de 26% à 80% a nécessité 32 minutes.
Si vous désirez un Ariya à rouage intégral, la version Evolve e-4ORCE déploie 335 chevaux, une puissance franchement plus compétitive. En contrepartie, elle utilise la petite batterie et n’atteint que 330 km officiellement. Quant aux déclinaisons Platinum+ et Premiere, leurs 389 vaillants chevaux peuvent parcourir jusqu’à 428 km si l’on en croit le constructeur – le meilleur mélange de performances et d’autonomie. Sauf que…
Un bon achat?
Pour un rendement et un équipement comparables, le Nissan Ariya 2023 coûte plus cher qu’un bon nombre de rivaux. Le moins dispendieux (et intéressant) débute à 55 834 $ en incluant les frais, puis la facture grimpe à plus de 62 000 $ avant de frôler les 73 000 $ au sommet de l’échelle. Oui, on parle bien d’un véhicule Nissan! En passant, tous les Ariya sont admissibles à des subventions totalisant 12 000 $ au Québec, excepté les Platinum+ et Premiere qui n’ont droit qu’à 5 000 $.
Cela dit, le VUS électrique de Nissan reste un produit plus convaincant dans l’ensemble que tous les autres provenant du Japon (Toyota bZ4X, Subaru Solterra, Mazda MX-30). Reste à voir le nouveau Honda Prologue 2024. Il ne bat pas la recette du Volkswagen ID.4, encore moins celle des Hyundai IONIQ 5 et Kia EV6. Les Ford Mustang Mach-E et Tesla Model Y? Ça se compare, mais on parle d’une clientèle bien différente.