États-Unis : le syndicat automobile annonce une nouvelle phase dans la grève
Le syndicat United Auto Workers (UAW) a annoncé vendredi que le mouvement de grève engagé chez les constructeurs automobiles mi-septembre entrait dans « une nouvelle phase », n'augmentant pas le nombre de sites grévistes mais prévenant qu'une extension pourrait intervenir « n'importe quand ».
« Aujourd'hui, je n'annonce pas d'arrêt de travail supplémentaire. A la place, j'annonce une nouvelle phase dans la grève », a indiqué Shaun Fain, lors de son point hebdomadaire sur les négociations portant sur les prochaines conventions collectives avec les trois grands constructeurs américains -- les Big Three -- Ford, General Motors et Stellantis.
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Ce sont désormais près de 34 000 employés des trois constructeurs qui sont mobilisés, sur leurs 146 000 salariés encartés à l'UAW.
« A partir de maintenant, nous mobiliserons les usines quand nous en avons besoin, où nous en avons besoin et avec un préavis très court, a lancé M. Fain, accusant les trois groupes de faire traîner les choses. Ils pensaient avoir décrypté les règles du jeu. Donc nous changeons les règles. »
Le syndicat a créé la surprise cette semaine en appelant à la grève dès mercredi ses 8 700 membres dans la Kentucky Truck Plant (KTP), la plus grande usine de Ford qui génère 25 milliards de dollars de chiffre d'affaires par an.
« Les groupes commençaient à attendre le vendredi pour faire des progrès importants dans les négociations », a justifié Shaun Fain, élu en mai.
Selon lui, Ford a déposé mercredi après-midi exactement la même offre que deux semaines plus tôt, « sans argent supplémentaire ». En sortant de la réunion, « nous n'avons pas attendu une minute (...) et j'ai appelé moi-même pour dire (à KTP) de débrayer. »
« C'en est terminé de jouer en défense, nous partons à l'offensive », a-t-il prévenu.
Kumar Galhotra, un haut responsable de Ford, a fait part jeudi de la surprise du groupe après cette décision, affirmant que Ford négociait « de bonne foi » et avait adressé une offre « incroyablement positive » qui hisserait le personnel de Ford parmi les 25% des meilleurs emplois aux États-Unis en termes de salaires horaires et d'avantages.
M. Fain a assuré à ses adhérents que le syndicat se trouvait « dans une position très très solide" et qu'il avait déjà obtenu des hausses salariales supérieures au cumul de celles octroyées depuis quinze ans.