Action collective de 27 M$: course contre la montre pour faire payer Honda
Par Julien McEvoy
Des propriétaires de Honda Civic et d’Acura CSX pourraient mettre la main sur au moins 850 $ s’ils se dépêchent. Une entente de 27 millions intervenue avec Honda Canada à la suite d’une action collective au sujet de la peinture qui se dégrade (DPP) est sur le point de prendre fin.
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« Si vous avez reçu un avis de rejet, n’attendez pas, contactez les avocats, ils sont là pour vous aider », lance Benoît Gamache, avocat au Cabinet BG.
Ceux qui n’ont rien réclamé peuvent toutefois dire adieu à leur argent, car la période de réclamation est terminée depuis le mois de mars.
Le travail des avocats, lui, n’est pas fini. Ils souhaitent faire autoriser le plus de demandes possible par l’administrateur de l’entente.
Car quand l’administrateur – la firme PricewaterhouseCoopers ici – refuse une demande, la partie n’est pas terminée. Le client a 30 jours pour contester avec l’aide des avocats au dossier.
« C’est pour ça qu’il faut nous écrire, et vite! » lance Me Gamache.
Tous les Québécois qui possèdent une Honda Civic construite entre 2006 et 2013 ou une Acura CSX construite entre 2006 et 2011 et qui ont vu leur demande refusée peuvent ainsi toujours espérer.
« On va être rémunérés sur le nombre de réclamations acceptées. On n’a aucun intérêt à ce qu’une demande soit rejetée », lance un autre avocat au dossier, Eric Bertrand, du cabinet CBL & Associés.
Pour l’instant, ils en sont à 12 M$ de valeur en réclamations acceptées. Honda a déjà payé 15 M$ lors de la signature de l’entente, en septembre 2022.
« On va tout faire pour monter à 15 M$. On travaille jour et nuit, sans exagérer, pour y arriver », assure Benoît Gamache.
Il reste du temps
L’action collective qui a mené à l’entente concerne des problèmes de peinture sur les voitures. Ce vice de fabrication entraîne son lot de complexité une fois les demandes déposées par les membres de l’action collective.
D’où les nombreux refus de l’administrateur, expliquent les avocats.
Parlez-en à Diane Duguay, 70 ans, dont la Honda Civic 2012 s’est mise à montrer des signes de délamination de peinture.
« J’ai rempli le formulaire de réclamation en mars, j’ai reçu un accusé de réception en mai. C’est compliqué depuis le début », raconte la retraitée qui a passé sa carrière comme adjointe administrative pour une entreprise pharmaceutique.
Ferrée en paperasse, elle n’en revient pas du chemin qu’elle a dû parcourir. Et ce n’est toujours pas réglé pour elle.
« Il manquait un papier, je leur ai envoyé, ils l’ont perdu. Bref, j’ai reçu un avis de rejet final le 18 septembre, mais il était daté du 11 septembre », dit-elle.
Ce qui veut dire qu’elle avait jusqu’au 11 octobre pour contester le rejet. « Au pire, si je peux en aider d’autres que moi, ce sera déjà ça. »
Les réclamants peuvent recevoir jusqu’à 2675 $. S’ils souhaitent obtenir un chèque au lieu de faire repeindre la voiture, ils ont droit à un maximum de 1655 $. La réclamation moyenne est de 850 $.
Ceux dont les 30 jours ne sont pas écoulés sont invités à écrire à Me Gamache au bgamache@cabinetbg.ca.
L’ENTENTE HONDA EN CHIFFRES
- 14 400 réclamations accueillies à ce jour, ce qui vaut approximativement 12 M$
- Au 10 janvier 2023, on était à 2,4 M$
- Du 10 janvier au 31 mars 2023, on est passé à 12 M$
- L'administrateur a reçu 11 432 appels et 12 239 courriels
- L’administrateur a communiqué de son chef à 7008 réclamants pour leur demander de confirmer la date d’apparition du problème de peinture
- L’administrateur a communiqué avec 5115 membres pour les aider à remplir leurs dossiers avant l’envoi des avis de rejet
- Les avocats ont traité environ 1000 contestations depuis un mois