Mercedes-AMG GLC 63 S E Performance 2025 : débauche technologique

Points forts
  • Performances de haut vol
  • Comportement dynamique surprenant
  • Très belle qualité de finition
  • Consommation raisonnable pour la catégorie
Points faibles
  • Coffre trop petit
  • Sièges sport étroits
  • Poids élevé
  • Prix inconnu et fiabilité à prouver
Évaluation complète

Barcelone, Espagne - Mercedes-AMG poursuit son offensive hybride sportive avec le GLC 63 S E Performance. Ce VUS, qui va se placer au sommet de la gamme dans les mois à venir, mise davantage sur l’électrification que ses concurrents directs. Pas vraiment pour battre des records de sobriété, mais plutôt pour maximiser les performances.

Le constructeur met également en avant la filiation de certaines technologies employées dans les Formule 1 pilotées par Lewis Hamilton et George Russell. Et si l’on pourrait penser qu’il s’agit surtout de marketing, la présentation technique à laquelle nous avons assisté nous a montré combien Mercedes-AMG a misé sur une hybridation poussée pour ses modèles les plus performants.

Une usine à gaz…et à électrons!

Pour son GLC le plus performant, Mercedes-AMG n’a pas lésiné sur les moyens en optant pour des choix techniques complexes. Sous le capot, on retrouve un 4 cylindres de 2 litres. Fort de 469 chevaux, il affiche la plus forte puissance jamais vue pour cette configuration de moteur. Il est gavé en air frais par un énorme turbocompresseur qui prend beaucoup de place dans la baie moteur. Ce turbo diffère du reste de la production grâce à son assistance électrique.

Photo: Julien Amado

Pour qu’un turbocompresseur envoie de l’air sous pression dans le moteur, il faut que les gaz d’échappement tournent suffisamment vite pour entrainer la turbine. Le moment où le moteur n’a pas beaucoup de puissance et de couple et que turbo ne charge pas encore s’appelle le temps de réponse, ou « turbo lag » en bon québécois.

Pour éviter ce problème, Mercedes-AMG utilise un moteur électrique situé entre les deux turbines (admission et échappement). En faisant tourner le turbo à la bonne vitesse, l’assistance électrique permet au moteur à essence de se trouver dans la bonne fenêtre de fonctionnement en permanence. Il s’agit d’une technologie directement dérivée de la Formule 1.

Accolée au 4 cylindres, une boîte de vitesses à 9 rapports se charge d’envoyer la puissance aux quatre roues. Il s’agit d’une transmission automatique conventionnelle, mais dont le convertisseur de couple a été remplacé par ce que Mercedes appelle un « embrayage humide » (wet clutch), ce qui signifie qu’il baigne dans l’huile de boîte de vitesses. Selon le constructeur, ce choix technique permet des passages de rapports plus rapides, notamment en conduite sportive.

Photo: Julien Amado

À l’arrière, le GLC 63 reçoit un moteur électrique, associé à une boîte de vitesses à 2 rapports et un différentiel à glissement limité. Le tout est alimenté par une batterie de 6,1 kWh dont le refroidissement dérive de celui qui est employé en F1. Le liquide de refroidissement spécifique entoure chaque cellule individuellement pour conserver une température de 45°, qui est optimale selon Mercedes-Benz.

La puissance totale combinée de cette usine à gaz électrifiée s’élève à 671 chevaux et la couple à 752 lb-pi. Des valeurs impressionnantes, qu’il faut tout de même tempérer à cause d’un poids de 2 310 kg.

Dernier point important, le rouage intégral du GLC 63 peut répartir le couple à 100% sur le train arrière, et jusqu’à 50% sur chaque essieu si le besoin se fait sentir.

(Très) haute technologie

Le châssis et les trains roulants n’ont pas été oubliés, et bénéficient également d’une bonne dose de technologie. En plus de la traction intégrale, le GLC bénéficie d’une suspension adaptative aux quatre roues. L’amortissement peut-être modifié en changeant de mode de conduite, tandis le véhicule est aussi capable de tenir compte des conditions routières et du type de conduite adopté.

Photo: Julien Amado

Pour améliorer le confort de roulement sans nuire à la tenue de route, Mercedes-AMG a aussi opté pour des barres antiroulis actives. Ces dernières ne sont pas faites d’une seule pièce, mais sont équipées d’un système électromécanique. Cela permet de les désaccoupler dans les lignes droites pour privilégier le confort, puis de les reconnecter dans les virages pour maximiser l’efficacité sur la route.

Ajoutez une direction à démultiplication variable et des roues arrière directrices (2,5° d’angle maximal) et vous obtenez un véhicule très (trop?) techno.

On part!

Au moment de mettre nos bagages dans le coffre, le volume déçoit. Le moteur électrique et la batterie sont hauts et limitent l’espace de chargement (470 litres avec les sièges en place, 1 530 une fois repliés). En prenant place à bord, on retrouve un agencement typique des Mercedes-Benz actuelles, avec une console centrale haute et proéminente ainsi qu’un grand écran central. La grande quantité de boutons sur le volant et les nombreux menus du système multimédia (spécifique aux versions AMG) demandent un peu d’habitude mais on finit par s’y faire.

Photo: Julien Amado

Les sièges sport à l’avant (optionnels) sont étroits et plutôt fermes, surtout le dossier. Ils ne sont pas inconfortables, même pour les longs trajets mais ne conviennent pas à toutes les morphologies. Au moment de partir, nous avons sélectionné le mode électrique en ville. Le silence de fonctionnement et le couple du moteur électrique arrière suffisent amplement pour se mouvoir dans la circulation urbaine.

Une fois rendus sur la route, le moteur à essence finit par se faire entendre. En étant doux avec l’accélérateur sur des routes à 80 et 90 km/h, le combiné d’instrumentation affichait 8,9 L/100 km, ce qui est très correct pour un VUS de 2,3 tonnes.

En sélectionnant le mode confort, nous avons trouvé le roulement agréable et conciliant. Il faut toutefois mettre un bémol à cette remarque, car nous n’avons roulé que sur des routes espagnoles superbement revêtues.

Une fois sortis de l’autoroute, nous avons arpenté des routes très sinueuses où la vitesse maximale de 90 km/h est déjà difficile à atteindre. Dans ces conditions, l’agilité et l’aplomb du GLC étonnent considérant son poids. Le train avant-garde bien son cap, mais jusqu’à une certaine limite. Au-delà, le conducteur ressent un début de sous-virage, à cause de sa masse difficile à cacher. Il y a des limites aux lois de la physiques, même si les roues directrices aident à la manœuvre. Le freinage nous a également convaincus, demeurant puissant et endurant même après des sollicitations répétées.

Photo: Julien Amado

De son côté, la motorisation est surpuissante, les accélérations et les reprises se faisant en un éclair. Le 0 à 100 km/h expédié en seulement 3,5 secondes le démontre clairement. Le problème, c’est que l’on se retrouve vite…trop vite. Il faut donc surveiller constamment son compteur de vitesse pour éviter d’être en infraction. La boîte de vitesses, rapide en mode Sport+ et lorsqu’on utilise les palettes derrière le volant, se montre un peu plus hésitante quand on adopte une conduite plus tranquille en mode confort. Mais considérant l’immense cavalerie disponible sous le pied droit, ce n’est pas un irritant majeur.

Tarif, disponibilité et fiabilité

Comme pour notre essai routier de la C 63 S E Performance l’année passée, Mercedes-Benz a décidé de ne pas dévoiler les prix tout de suite. Nous n’avons donc aucune idée du montant qui sera réclamé pour acheter un GLC 63, mais le tarif devrait logiquement dépasser les 100 000 $, avec la possibilité de grimper encore plus haut en piochant dans le catalogue des options.

Bien que notre essai ait eu lieu en octobre 2023, le plus performant des GLC ne sera pas vendu en tant que millésime 2024 mais 2025. Préférant jouer la carte de la prudence, les communicants de Mercedes-Benz nous ont dit que les véhicules arriveront chez les concessionnaires au dernier trimestre 2024, sans plus de précisions.

Photo: Julien Amado

Enfin, il est impossible de conclure cet essai routier sans évoquer la fiabilité prévue. Comme les autres véhicules de la marque qui utilisent ces technologies, la complexité de tous les systèmes embarqués interroge sur la durabilité d’un tel véhicule. Avec un moteur à essence très poussé, un turbocompresseur à assistance électrique, un moteur électrique avec une boîte à deux rapports, des barres antiroulis actives et des suspensions adaptatives, les risques de problèmes mécaniques, électriques ou électroniques augmentent significativement.

C’est la raison pour laquelle nous vous recommandons une certaine prudence, et d’opter la location plutôt que l’achat si vous avez craqué pour ce modèle. Le temps de laisser la technologie hybride sportive signée AMG de faire ses preuves…

À voir aussi : l'essai vidéo du Mercedes-AMG GLC 63 S E Performance 2025

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