122 décès par année: la distraction au volant est un enjeu majeur au Québec
Par Diane Tremblay
La distraction au volant est un véritable fléau, alors que l'on compte 122 décès en moyenne par année depuis cinq ans, selon la Sûreté du Québec.
- À lire aussi: La distraction au volant a causé 73 décès au Québec en 2021
- À lire aussi: Les Canadiens champions de la distraction au volant
Cette cause représente près de 10 500 accidents avec dommages corporels en 2022.
« Il s’agit bien d’un fléau. La distraction au volant est en cause dans 52% des collisions causant des dommages corporels. Cela signifie qu’une collision sur deux est liée à la distraction au volant. C’est énorme, quand on y pense. Ce sont des collisions qui pourraient, mais surtout qui devraient être évitées », a déclaré Sophie Roy, directrice du Service de police de Bromont.
Face à ce portrait alarmant, l’Association des directeurs de police du Québec (ADPQ) part en croisade afin de sensibiliser la population à ce sujet. Pas moins de 77% des titulaires d’un permis de conduire admettent avoir déjà été distraits au volant. Rien de bien rassurant.
Les statistiques démontrent également que le risque augmente selon les saisons.
« Le nombre d’accidents avec blessés en lien avec la distraction au volant augmente plus lorsque la température est clémente », a ajouté Pierre Brochet, président de l’ADPQ et directeur du Service de police de Laval.
Entre mai et octobre, le nombre d’accidents en raison de la distraction est plus élevé que lors des autres mois de l’année.
« Ce sont des chiffres extrêmement préoccupants », a dit M. Brochet.
Il n’y a pas que les téléphones cellulaires qui sont pointés du doigt. Les écrans tactiles sur les tableaux de bord des nouveaux véhicules sont aussi responsables de la distraction au volant, souligne-t-on.
Patrick Bélanger, directeur du Service de police de l’agglomération de Longueuil, estime que les chiffres sont énormes et préoccupants.
« Il y a un grand travail à faire sur la sécurité routière », a-t-il affirmé.
« Certes, il y a le téléphone cellulaire. C’est le premier élément qui nous vient en tête pour une distraction, mais il y a bien plus que ça. Il y a plusieurs autres comportements qui mettent à risque les usagers de la route sur une base quotidienne », a ajouté M. Bélanger.
« Les nouvelles technologies qui équipent les véhicules d’aujourd’hui sont très utiles, mais force est d’admettre qu’elles provoquent aussi des distractions et des pertes de focus sur la route, et ce, de façon répétée », a-t-il dit.
Du 6 au 12 octobre prochains, l’opération nationale concertée Distraction sera déployée sur les routes du Québec, avec la participation de l’ensemble des services de police et de Contrôle routier Québec.
« Qu’elle soit causée par l’utilisation d’un appareil électronique, par le port d’écouteurs, par un objet ou un animal qui gêne la conduite, la distraction prend plusieurs formes et affecte l’ensemble des usagers des réseaux de transport », a indiqué Francis Bernardin, directeur du service de la sécurité routière à la Sûreté du Québec, qui souhaite que cette opération serve à sensibiliser la population à cet enjeu.
Top 5 des régions où l'on dénote le plus de distraction au volant en 2022
- Montréal : 2755 accidents avec dommages corporels
- Montérégie : 1787
- Laurentides : 783
- Lanaudière : 641
- Capitale-Nationale : 625
Source : Association des directeurs de police du Québec (ADPQ)