Rimac Nevera - Superstar trop discrète
Il était une fois Mate Rimac, un jeune passionné d’automobile et d’électronique qui se mit à bricoler des voitures électriques dans son garage, en Croatie. Douze ans plus tard, Rimac (il faut prononcer Ri-matss) s’associait à Porsche pour fonder Bugatti/Rimac et créer des bolides électriques qui vont porter ce nom légendaire, et le sien. Entre-temps, ce jeune prodige et ses complices auront aidé une kyrielle de constructeurs à s’électrifier tout en développant une deuxième hypervoiture électrique d’une puissance de 1 888 chevaux. Les premières seront livrées bientôt.
Le Groupe Rimac compte déjà plus de 1 000 employés et 500 ingénieurs, venus de 40 pays différents. Ce nombre va plus que doubler lorsque l’immense complexe que Rimac est en train de construire, aux abords de Zagreb, sera complété en 2023. L’actionnaire principal du groupe est son fondateur et PDG Mate Rimac, suivi de Porsche, Hyundai et quelques autres investisseurs. Le groupe contrôle la division Rimac Technology en entier et 55% de Bugatti/Rimac, dont les 45% restants appartiennent à Porsche.
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Le groupe mène simultanément une multitude de projets avec de nombreux constructeurs. Le plus impressionnant est, sans contredit, la splendide Pininfarina Battista dont Rimac fournit le groupe propulseur électrique et les trains roulants. Une partie de ces voitures seront fabriquées par Rimac dans ses ateliers, aux côtés de celle qui va succéder à la Rimac Concept One, sa première fusée électrique, produite en 2013 et 2014.
Des formes d’abord efficaces
La Nevera est une version longuement perfectionnée du prototype Rimac C_Two, dévoilé au Salon de Genève 2018. Son nom évoque des tempêtes qui montent soudainement de l’Adriatique pour balayer la côte croate. Tous les éléments de la Nevera ont été développés par Rimac et sont fabriqués pour la plupart dans ses ateliers. Seules exceptions : les pneus, freins et autres composantes universelles. La carrosserie est l’œuvre du styliste Adriano Mudri, associé à Rimac depuis le début. Moins spectaculaire ou baroque que certaines bagnoles exotiques italiennes, elle a été conçue et soigneusement retouchée pour maximiser à la fois la performance et l’efficacité, selon les volontés du pilote. À cette fin, la Nevera est dotée d’un aileron et d’un extracteur à l’arrière, d’un becquet et d’un plancher à l’avant et d’un grand volet de capot. Tous sont mobiles et réglables, en temps réel.
D’après Rimac, la pièce maîtresse de la Nevera est sa coque en fibre de carbone, la plus grande et la plus rigide jamais fabriquée pour une voiture. La portion la plus importante (et massive) de la batterie en forme de H se retrouve derrière la cabine à deux places, en position transversale. Comme dans une grande sportive. Ce qui vaut à la Nevera une répartition avant/arrière des masses idéale de 48/52%. C’est également une pièce structurelle qui ajoute 37% de rigidité à l’ensemble. L’habitacle de la Nevera regorge de cuir surpiqué et de fibre de carbone. On y accède en soulevant d’immenses portières papillon en forme de coquille. La portion supérieure du tableau de bord, réservée à la conduite, comporte trois molettes. Elles permettent, entre autres, de choisir un des sept modes de conduite ou de régler la part de couple destinée à chacun des essieux.
Deux écrans TFT affichent des données distinctes pour le pilote et le passager. Un troisième écran plus grand et une série de touches contrôlent l’interface multimédia, la navigation, la climatisation et les systèmes complémentaires. Y compris 12 capteurs ultrasoniques, 13 caméras et 6 radars qui enregistrent tout et nourrissent le Driver Coach, un système inédit qui conseille le pilote à l’aide de l’intelligence artificielle.
Douce ou foudroyante
La batterie de la Nevera, d’une capacité de 120 kWh, est composée de 6 960 cellules au lithium manganèse nickel refroidies par liquide. Elle promet 550 km d’autonomie, conformément à la norme WLTP. On en profite pleinement en choisissant le mode Range. Sinon, il y a les modes Sport, Drift, Confort, Circuit et deux modes programmables. Tous assurent une répartition optimale du couple entre les quatre roues, selon les conditions.
Chacune des roues avant est animée par un moteur de 295 chevaux et celles d’en arrière par des moteurs de 644 chevaux. Rimac promet un sprint de 0 à 100 km/h en 1,97 seconde, le quart de mille en 8,6 secondes et des pointes à 412 km/h. Quatre disques Brembo en carbone de 390 mm, pincés par des étriers à 6 pistons, effacent ensuite toute cette vitesse. Et le freinage en récupération génère à lui seul 300 kW. Rimac ne produira que 150 exemplaires de la Nevera. Chacune sera unique, selon les goûts et préférences d’un propriétaire qui aura quand même déboursé au moins 2 millions d’euros.... C’est franchement la moindre des choses.
Feu vert
- Puissance et performances hallucinantes
- Qualité et raffinement exceptionnels
- Technologie de pointe
- Détails ingénieux
Feu rouge
- Silhouette discrète pour une voiture exotique
- Elle pèse plus de deux tonnes
- Prix pharaonique