Land Rover Defender - Entre le luxe et l’aventure
Aujourd’hui considérée comme une marque de luxe, Land Rover a pourtant un héritage beaucoup plus rustique. Ses premiers modèles, lancés en 1948, étaient tout ce qu’il y a de plus rudimentaire et se comparaient davantage à un Jeep Willys qu’à une Jaguar ou une Bentley.
La marque anglaise s’est embourgeoisée avec le temps, mais elle a longtemps continué de fabriquer le Defender, héritier direct des modèles d’antan. Celui-ci n’aura tiré sa révérence qu’en 2016, bien que sa commercialisation nord-américaine n’ait été limitée qu’à quelques centaines d’unités dans les années 90. Le Defender actuel se veut donc un retour aux sources pour le constructeur, un clin d’œil au passé qui fait en sorte que ce modèle se dissocie radicalement des autres véhicules offerts par Land Rover en 2023.
Tandis que les Discovery, Range Rover et toutes les déclinaisons qui en découlent intègrent toujours plus de techno et de luxe, le Defender mise plutôt sur son allure aventurière et ses capacités hors route pour se faire valoir. On parle ici d’un vrai camion, bien que l’architecture de châssis en échelle ait été remplacée par une structure monocoque. Voyez donc le Defender comme le mouton noir de la gamme Land Rover, celui qui refuse de grandir et qui préfère jouer dans la boue plutôt que de se pavaner sur Saint-Laurent ou sur Grande-Allée. Land Rover abat d’ailleurs bien ses cartes en proposant une gamme variée d’accessoires que l’on peut ajouter au véhicule, allant d’un support de toit à une échelle sur le côté en passant par le fameux snorkel, lequel permet d’envoyer de l’air au moteur même en traversant un cours d’eau.
Rudimentaire, mais pas trop
Le Defender n’est pas comme les autres Land Rover, mais il demeure un véhicule moderne où la technologie prend beaucoup de place. Moins luxueux et ostentatoire qu’un Mercedes-Benz Classe G, il réussit néanmoins à offrir un prestige supérieur à des 4x4 plus « grand public » comme le Jeep Wrangler et le Ford Bronco. C’est un drôle de mariage que l’on retrouve quand on s’installe derrière le volant. D’un côté, les plastiques sont nombreux et on y aperçoit même plusieurs boulons apparents qui démontrent bien le caractère du véhicule. Mais de l’autre, l’instrumentation entièrement numérique à la qualité d’affichage irréprochable nous rappelle que l’on est dans un véhicule de 2023.
La technologie est aussi mise au profit des performances hors route avec une foule de gadgets, dont un nombre incalculable de caméras qui permettent de recréer le Defender en 3D sur l’écran central avec les objets environnants. Avec ça, c’est presque impossible de frapper une roche (ou un panier d’épicerie) par inadvertance! Au volant du Defender, on sent que l’on a tous les outils en main pour partir à l’aventure au Yukon ou à la Baie-James dans le plus grand des conforts. La visibilité est bonne, tandis que la direction et la suspension surprennent par leur douceur. Pour un camion prêt à gravir une montagne, c’est tout un exploit. Le modèle 90 (deux portes) est bien sûr plus étriqué, surtout pour les passagers arrière. Les acheteurs seront plus nombreux à se tourner vers la version 110 à quatre portes, ou vers la nouvelle version 130 à empattement allongé, capable d’accueillir jusqu’à huit occupants.
De quatre à huit cylindres
Ce n’est pas le choix qui manque sous le capot du Defender. Après l’avoir lancé avec un moteur à quatre ou à six cylindres, Land Rover a poussé l’audace en lui greffant un V8 l’an dernier. Équipé de ce gros moteur, le Defender déploie une 518 chevaux, ce qui lui permet d’accélérer de 0 à 100 km/h en 5,2 s (5,4 avec la version 110). Rendu là, on n’est pas trop loin des performances d’un Mercedes-AMG G 63… pour à peu près la moitié du prix! Reste qu’à 126 100 $, ce n’est pas pour tous les budgets.
Même dans sa mouture de base, le Defender 2023 n’est pas ce que l’on appelle un « véhicule abordable ». Son prix de départ frôlant les 70 000 $ en fait un produit assez haut de gamme. Et à ce prix, il faut se contenter du moteur à quatre cylindres. Remarquez, avec un turbo qui fait passer sa puissance à près de 300 chevaux, ce moteur se défend drôlement bien. Le six cylindres de 3 litres, lui aussi turbocompressé, réalise toutefois des performances plus alléchantes en consommant pratiquement la même quantité de carburant. On le sent moins forcer et il ne semble jamais à bout de souffle. Il s’agit à notre avis de la motorisation à prioriser avec le Defender. Au passage, notez qu’une version hybride rechargeable est offerte en Europe… mais pas chez nous.
Enfin, un mot sur la fiabilité, si souvent mise en cause avec les produits Land Rover. Le Defender en est maintenant à sa troisième année de commercialisation et on ne recense pas de problème majeur à ce jour. Reste que l’entretien à long terme pourrait s’avérer coûteux… tout comme les pleins d’essence!
Feu vert
- Allure inspirante
- Habitacle spacieux
- Prêt à s’aventurer n’importe où
Feu rouge
- Glouton en essence
- Prix élevé des options
- Fiabilité encore mise en doute