Nissan Frontier - Du neuf avec du vieux
Pour le millésime 2023, ça brasse dans le segment des camionnettes intermédiaires alors que de nouvelles générations du Chevrolet Colorado, du Ford Ranger et du GMC Canyon arrivent sur le marché. Nissan s’est toutefois bien préparé à cet assaut avec son Frontier, profitant enfin d’une refonte l’an dernier après avoir été largement inchangé depuis son introduction au Salon de l’auto de Detroit en 2004.
Avec son design extérieur modifié, son habitacle modernisé et sa mécanique à la fois plus puissante et moins énergivore, les propriétaires de Frontier ont finalement une bonne raison d’échanger leur vieux camion contre un nouveau modèle. Même si certains aspects n’ont pas changé.
Conduite plus raffinée
Le Frontier repose sur la même plate-forme que la génération précédente, mais les ingénieurs de Nissan ont tenu à préciser qu’elle a été lourdement transformée et améliorée. Cet effort a permis de rehausser les qualités routières de la camionnette sans perdre de ses capacités. Elle est encore proposée en carrosseries à cabine allongée et cabine double, cette dernière étant disponible avec deux longueurs de caisse. Sous le capot, on a droit à un moteur V6 de 3,8 litres, introduit au Canada en 2022 au moment où la concurrence passe lentement, mais sûrement, à des mécaniques à quatre cylindres turbocompressés. On peut toutefois apprécier la douceur et le raffinement de cette cylindrée, d’autant plus qu’elle développe 310 chevaux, un sommet dans la catégorie au moment d’écrire ces lignes. Chaque Frontier vendu au Canada est équipé d’un rouage 4x4.
Grâce à l’apport d’une boîte automatique à neuf rapports, elle aussi introduite l’an dernier, le bloc de 3,8 litres affiche une cote mixte ville/route de 12,3 L/100 km, une nette amélioration par rapport aux 13,9 L/100 km de l’ancien V6 de 4 litres. En fait, le nouveau moteur consomme autant que le quatre cylindres de 2,5 litres autrefois monté dans les versions de base du Frontier, expliquant facilement sa disparition. Hélas, presque tous les rivaux du Nissan présentent des cotes plus basses, surtout en conduite urbaine.
La capacité de remorquage maximale du Frontier s’élève à 6 490 lb kilogrammes pour la configuration à cabine allongée, et à 6 260 lb pour la cabine double. On surpasse celle du Honda Ridgeline, on se retrouve ex æquo avec celles du Toyota Tacoma, mais les Jeep Gladiator, Colorado, Canyon et Ranger peuvent traîner des charges plus lourdes. En ce qui a trait à la charge utile, s’élevant à un maximum de 1 440 lb, seule celle du Tacoma est plus basse. La plus grande amélioration du Frontier par rapport à la génération sortante, c’est au chapitre du comportement routier. La suspension est moins sautillante, la direction est plus précise et la conduite est plus raffinée. Le diamètre de braquage demeure cependant important, compliquant les manœuvres de stationnement au centre commercial.
Habitacle toujours étriqué
Malgré le châssis retravaillé et la refonte de l’habitacle, les dimensions de celui-ci n’ont pas changé. On se retrouve donc avec un espace restreint à l’avant, néanmoins convenable, mais les occupants arrière se frotteront les genoux sur le derrière des sièges avant, et la tête au plafond. Les banquettes arrière du Ridgeline et du Gladiator sont beaucoup plus accommodantes.
Au moins, l’habitacle est bien insonorisé, la présentation est moderne et de belle facture, et le système multimédia de Nissan, relativement facile à utiliser en conduisant, mise sur un écran tactile de huit ou neuf pouces, selon la déclinaison. Les systèmes de sécurité avancés tels que le freinage autonome d’urgence, la surveillance des angles morts, l’alerte de trafic transversal arrière et le régulateur de vitesse intelligent font également tous partie de l’équipement de série. On aime d’ailleurs la version PRO-4X pour ses caractéristiques de conduite hors route, incluant les amortisseurs Bilstein, les plaques de protection de sous-carrosserie et la garde au sol plus élevée, mais aussi pour son niveau d’équipement complet et son excellente chaîne audio Fender, en option. C’est la seule mouture pouvant être munie d’une sellerie en cuir, d’une recharge de téléphones par induction, d’un système de caméras à 360 degrés et d’un toit ouvrant (avec la cabine double).
Malgré une gamme de déclinaisons et de motorisations assez simple, les prix du Frontier ne sont pas plus abordables que ceux de ses rivaux. De plus, l’habitacle n’est pas plus spacieux qu’avant, la consommation pourrait être plus basse, et l’on n’a pas apporté d’innovations mécaniques ou technologiques dans un segment en plein renouvellement. Au moins, on obtient un camion jouissant d’une réputation de fiabilité et d’une bonne valeur de revente, même si la refonte récente n’a pas corrigé tous les défauts de la génération précédente.
Feu vert
- Conduite raffinée
- Version Pro-4X intéressante
- Équipement de sécurité complet.
Feu rouge
- Consommation élevée
- Diamètre de braquage important
- Habitacle peu logeable