Mazda Mazda3 - L’étoile qui s’est fait rattraper
Mazda a réussi un sacré coup d’éclat en redessinant sa compacte pour l’année-modèle 2019. Récipiendaire d’un prix du Design mondial de l’année décerné par le jury des World Car of the Year Awards, puis élue Meilleur achat de la catégorie par Le Guide de l’auto pendant deux années de suite, la Mazda3 brille comme une étoile dans le paysage automobile, surtout aux yeux des journalistes. Pour les consommateurs, c’est autre chose, visiblement.
Certes, il s’agit encore du deuxième véhicule le plus populaire de la marque au pays, derrière le CX-5, mais ça ne lui vaut que la sixième place sur les huit voitures compactes d’entrée de gamme qui restent sur notre marché. Maintenant en fin de génération, la Mazda3 actuelle ne se démarque plus autant qu’à ses débuts et, en termes de produit, il faut reconnaître qu’elle s’est fait rattraper par celle qui est la reine des ventes depuis maintenant près de 25 ans, la Honda Civic.
La beauté qui masque les défauts
En fait de design, la Mazda3 demeure la plus susceptible de faire tourner les têtes, quoiqu’à sa cinquième année sur le marché, certaines personnes commencent à avoir envie de changement. Pour notre part, nous continuons de la trouver sexy et distinguée – certainement plus que ladite Civic – et solidement construite. Par contre, les roues disponibles laissent à désirer et il faut se tourner vers le catalogue d’options pour en obtenir qui ont fière allure.
À bord de la Mazda3, bien que le niveau de raffinement demeure supérieur à la concurrence, l’écart n’est plus aussi grand qu’autrefois. On a toujours l’impression d’être assis dans une voiture plus chère que son prix réel, notamment en version GT. L’environnement reste silencieux, le volant se prend bien en main, l’écran central est orienté vers le conducteur et l’accoudoir coulissant, judicieusement rembourré comme la plupart des autres points de contact.
Les sièges, un peu trop serrés au niveau des épaules, ne sont toutefois pas conçus pour les plus grands gabarits, même si l’on apprécie leur confort. Puis, on revient toujours à l’une des principales faiblesses de la Mazda3 : son manque d’espace en général, particulièrement aux places arrière et dans le coffre.
Mazda continue de faire la guerre aux écrans tactiles dans le but avoué de réduire les distractions au volant, mais ça ne sert pas à grand-chose quand la molette et les boutons sur la console gouvernent un système multimédia qui demande trop de manipulations pour obtenir ce que l’on cherche, par exemple pour changer de station de radio ou jouer dans la navigation. Il s’agit d’un irritant majeur. Apple CarPlay et Android Auto exigent un fil chacun et il n’y a que deux ports USB pour tous les passagers.
Une belle gamme de moteurs
Sous le capot, les deux moteurs atmosphériques de 155 et 186 chevaux correspondent à ce que monsieur et madame Tout-le-Monde recherchent en matière de rendement. Cela dit, notre coup de cœur est bien sûr le moteur turbocompressé de 2,5 litres qui génère jusqu’à 250 chevaux et un couple de 320 lb-pi, pourvu qu’on l’abreuve d’essence super. Ses performances sont fougueuses et bien senties, dignes des voitures de luxe d’entrée de gamme allemandes. Néanmoins, la concurrence a rattrapé, voire dépassé Mazda. On peut penser aux nouvelles Hyundai Elantra N et Toyota GR Corolla.
La boîte manuelle à six rapports s’avère précise et plaisante à manier. L’option offerte n’est pas une transmission à variation continue comme proposent la plupart des rivales, mais bien une automatique conventionnelle à six rapports. Un choix que l’on félicite pour la douceur et l’agrément de conduite qu’elle procure. Éventuellement, par contre, la compagnie devra lui greffer deux autres rapports afin de réduire la consommation, une lacune de la Mazda3. Ou alors, ajouter une version hybride.
Sur la route, on trouve difficilement une voiture plus amusante à conduire dans cette catégorie. Sa direction se veut franche et communicative, permettant un diamètre de braquage court, tandis que la tenue de route reste stable en tout temps. C’est d’autant plus vrai dans les modèles équipés du rouage intégral i-Activ. Il y a aussi le contrôle de vecteur de la force G Plus qui ajuste subtilement la distribution du couple lorsque l’on tourne le volant pour négocier les virages plus facilement. En contrepartie, la Mazda3 impose des angles morts plus importants (surtout dans sa variante à hayon), la poutre de torsion arrière se traduit par un roulement plus dur sur les chaussées endommagées et les freins manquent de mordant.
Bref, la Mazda3 demeure une voiture attrayante, solide, sécuritaire et raffinée qui possède de très belles qualités dynamiques. Sa gamme de prix reste sous contrôle et sa valeur de revente, très bonne. Toutefois, on a l’impression que ses points faibles ressortent maintenant davantage face à la concurrence, nommément la Civic.
Feu vert
- Agrément de conduite au sommet
- Design et décor raffinés
- Rouage intégral et version Turbo disponibles
Feu rouge
- Interface multimédia à revoir
- Espace plus restreint
- Consommation au-dessus de la moyenne