Lincoln Nautilus - Dernière chance
L’utilitaire intermédiaire à deux rangées de sièges de Lincoln, lancé en tant que MKX pour le millésime 2007 et renommé Nautilus pour 2019, sera retiré de la gamme de la marque après 2023. L’usine de Ford située à Oakville, là où est assemblé le Nautilus, sera transformée pour construire des véhicules électriques, expliquant pourquoi le constructeur américain mettra un terme à la production de cet utilitaire. On se tourne désormais vers le futur, la marque de luxe ayant annoncé en avril 2022 son intention de commercialiser pas moins de trois modèles 100 % électriques en 2025, et un quatrième en 2026. L’un de ceux-ci sera vraisemblablement le successeur du Nautilus qui concurrence les Jeep Grand Cherokee et Lexus RX, entre autres.
Si les ventes n’avaient rien à voir avec celles de ses rivaux les plus populaires, le Nautilus se maintient quand même bien au sein de la gamme Lincoln. Toute bonne chose a une fin, comme on dit, et l’ère de l’électrification apportera un vent de nouveauté à la marque qui en a grandement besoin pour se mesurer à Cadillac, ennemie jurée qui propose une gamme de véhicules plus complète.
Bonheur tranquille
Ce qui caractérise surtout les Lincoln, c’est la douceur de roulement, l’insonorisation de l’habitacle et la conduite sereine qui nous relaxe et nous fait oublier nos tracas quotidiens. Un éclairage d’ambiance s’illumine à notre approche, et en montant à bord, on apprécie la planche de bord dessinée avec des formes à l’horizontale, créant une impression d’espace. Ladite planche est garnie de véritables boiseries et d’aluminium brossé, alors qu’un choix de plusieurs couleurs est disponible pour les sièges en cuir. Nous recommandons fortement d’ajouter les sièges à 22 réglages en option, dotés également d’une fonction de massage. Avec eux, impossible de ne pas trouver une excellente position de conduite.
Côté technologie, le Nautilus n’offrant cette année qu’une seule déclinaison, on obtient une instrumentation numérique de 12,3 pouces pour le conducteur, de même que le système multimédia SYNC 4 avec écran tactile de 13,2 pouces. Bourré de fonctionnalités, facile à utiliser en conduisant, il se distingue aussi par sa bonne vitesse d’exécution. De série, la chaîne audio Revel profite de 13 haut-parleurs pour étaler sa belle sonorité, au point où la chaîne optionnelle Revel Ultima à 19 enceintes semble superflue.
Le Nautilus étant un VUS intermédiaire à cinq passagers, on a droit à un habitacle logeable et polyvalent, alors que le toit ouvrant panoramique ajoute une belle luminosité. L’aire de chargement a un volume de 1 053 litres avec les dossiers arrière en place, et jusqu’à 1 948 litres lorsqu’ils sont rabattus. On se retrouve avec presque autant d’espace pour les bagages que dans un Grand Cherokee, et avec plus d’espace que dans un Lexus RX.
Puissance et souplesse
Un quatre cylindres turbocompressé de 2 litres figure de série, et bien que ses 250 chevaux soient suffisants pour faire avancer cet utilitaire de quelque 2 tonnes, on opterait plutôt pour le V6 biturbo de 2,7 litres avec ses 335 chevaux. Cette puissance plus abondante et plus amusante convient mieux à la vocation du Nautilus, même si ces effets sonores sont « rehaussés » artificiellement à travers les haut-parleurs.
Autre raison d’opter pour le moteur V6 : il consomme à peine davantage que le quatre cylindres, avec une cote mixte ville/route de 11,2 L/100 km contre 10,7. En sacrifiant quelques chevaux, les deux motorisations fonctionnent sans problème avec de l’essence ordinaire, un atout par rapport à plusieurs utilitaires concurrents qui roulent uniquement au super. La consommation du Nautilus est plus ou moins équivalente à celle de ces concurrents. La suspension réglable représente l’un des points forts du Lincoln, que l’on peut raffermir pour une conduite légèrement plus sportive, ramollir pour éponger toutes les bosses et imperfections de la chaussée, ou permettre un équilibre entre les deux. Pour ceux qui trouvent les utilitaires allemands trop inconfortables avec leurs suspensions rigides et leurs pneus à profil bas, le Nautilus prend le contre-pied avec une conduite feutrée et relaxante.
Par ailleurs, on a droit à un service de conciergerie pendant la durée de la garantie après l’achat, et à l’aide d’une appli mobile, on peut planifier nos rendez-vous pour l’entretien. Un voiturier viendra ramasser notre véhicule à la maison ou au travail, nous en laissant même un de remplacement au besoin. En ajoutant les sièges multiréglables et le moteur V6 biturbo, on se retrouve avec un véhicule dépassant les 70 000 $. Toutefois, ce Nautilus proposera un équipement des plus complets, doté d’une belle finition intérieure, d’un confort absolu et de la puissance nécessaire pour s’amuser un peu. Dernière chance, sinon il faudra passer à l’Aviator, plus gros et plus cher.
Feu vert
- Conduite feutrée
- Sièges très confortables
- Belle polyvalence
Feu rouge
- Sélecteur de vitesses peu intuitif
- Une seule déclinaison
- Puissance juste du moteur de base