McLaren GT - L'exotique au quotidien
Le constructeur britannique McLaren connaît actuellement une période de transition. La 720S est en fin de carrière, la production en série limitée des 765, déclinée en Coupés et Spyders, est terminée, et tous les efforts sont déployés vers la commercialisation de la nouvelle Artura à motorisation hybride rechargeable, dont les premiers exemplaires ont été livrés à leurs clients à l’été 2022.
Toutefois, la McLaren GT, née en 2019, demeure au catalogue et se démarque par son concept d’exotique utilisable au quotidien, du moins dans les régions qui ne connaissent pas l’hiver… Avec la GT, McLaren élargit son champ d’action. Spécialiste de la sportive exotique pure et dure, la marque anglaise se permet ici de tempérer, un tant soit peu, la fougue caractéristique de ses voitures d’exception. Bref, de domestiquer un peu la bête en conjuguant dynamique de pointe et aptitudes à couvrir de longs trajets.
Après avoir collaboré avec des constructeurs comme BMW et Mercedes-Benz pour le développement de voitures exotiques comme la McLaren F1 et les Mercedes-McLaren SLR, la célèbre écurie de F1 est devenue un constructeur automobile à part entière, en 2011, avec le lancement de la MP4-12C que j’ai eu le plaisir de découvrir sur le Dunsfold Aerodrome, piste d’essai de la populaire émission Top Gear. À cette occasion, Ron Dennis, alors patron de la marque et de l’écurie McLaren en F1, m’a dit que toutes les McLaren à venir allaient être fabriquées avec une structure monocoque réalisée en composite de carbone, ce qui s’est avéré véridique, même dans le cas de la GT dont la vocation n’est pourtant pas aussi radicale que celle des autres modèles.
Structure carbone
Cette construction carbone jumelée à l’usage de matériaux ultralégers explique pourquoi la McLaren GT n’affiche que 1535 kilos à la pesée, malgré le fait qu’elle mesure près de 4,7 mètres en longueur. Par rapport aux autres modèles de la marque, la garde au sol est plus élevée en vue d’éviter de racler le bouclier avant sur le bitume à la croisée d’obstacles comme des ralentisseurs, et cela facilite un peu l’accès à bord. La GT conserve les magnifiques portières en élytre qui font toujours un bel effet, et sa carrosserie, toute en courbes et galbes, est dépourvue d’éléments mobiles, l’aérodynamique étant assurée par le fond caréné se prolongeant jusqu’à l’extracteur arrière. On remarque également les grandes prises d’air latérales, nécessaires au refroidissement du moteur localisé en position centrale.
L’habitacle de style cockpit fait preuve d’un grand raffinement avec des cuirs naturels et des insertions d’aluminium. Le volant ne comporte aucune touche et, comme sur les autres modèles de la marque, les paliers de changement de vitesse sont reliés entre eux par un basculeur, ce qui permet de tirer pour monter les rapports ou de pousser pour rétrograder, peu importe le palier que l’on actionne. La boîte automatique à double embrayage à sept rapports est donc commandée par ces paliers, et c’est par le biais de trois boutons que le conducteur sélectionne Drive, Neutral et Rear pour la marche arrière.
Si l’on peut relever un bémol majeur, c’est le fait que l’écran central monté à la verticale est très petit et que le système de télématique est rapidement devenu désuet par rapport à la concurrence. Le coffre, aménagé autour du compartiment moteur, adopte une forme irrégulière et il faut éviter d’y placer un contenu susceptible d’être affecté par la chaleur. Prière donc de remiser le champagne dans le coffre avant de 150 litres.
Un cœur de 612 chevaux
Contrairement à la 720S, la GT n’est pas dotée de la suspension hydraulique interconnectée reliant en diagonale les roues opposées, ses liaisons au sol étant plutôt assurées par des ressorts dont le tarage a été modifié afin d’améliorer le confort de roulement et par des amortisseurs adaptatifs, permettant ainsi de paramétrer le comportement. La direction est plutôt vive au centre, ce qui demande une certaine attention, particulièrement lorsque la chaussée présente des sillons. En conduite normale, le V8 biturbo se montre souple et discret, mais sa vraie personnalité se révèle en conduite sportive. Le moteur V8 biturbo de 4,0 litres qui anime la GT est une version évoluée du moteur de 3,8 litres provenant de la Sports Series. La course a été allongée, et le moteur est gavé par des turbos en titane/aluminium à faible inertie. Résultat : 612 chevaux, 465 lb-pi de couple et un 0-100 en 3,2 secondes.
Si l'on a la chance de vivre dans une région du monde où le climat est clément à l’année, on peut certainement envisager de vivre au quotidien avec elle. Au Québec, malgré sa vocation, elle restera cloîtrée en hiver pour ne redécouvrir le bitume qu’à la belle saison.
Feu vert
- Légèrement plus docile que les autres modèles de la marque
- Performances et dynamique relevées
- Style ravageur
Feu rouge
- Système multimédia désuet
- Usage au quotidien impossible en raison de notre climat
- Couvercle de coffre transparent et pas de pare-soleil pour le toit