Liteborne Aurium SEV - Patience, patience...

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2023

Selon les plans de cette nouvelle entreprise, le SEV aurait normalement dû toucher le sol canadien en décembre de l’année dernière. Or, les retards d’homologation comme la paperasse administrative ont eu pour effet de retarder son arrivée qui, au moment d’écrire ces lignes, serait repoussée à l’automne 2022. Les premiers IMC SEV devraient donc être millésimés comme modèle 2023, et livrés dans un délai raisonnable aux quelque 1 800 acheteurs qui ont jusqu’ici passé une commande.

Alors oui, le SEV est un VUS 100% électrique d’origine chinoise. Il est commercialisé là-bas depuis déjà un certain temps et fabriqué par une entreprise du nom de Skyworth. Vendu en Chine sous le nom de Skywell ET5, on le rebaptise chez nous puisque IMC (Imperium Motor Company) est l’importateur nord-américain responsable de sa commercialisation. Cette entreprise distribuera d’ailleurs divers véhicules provenant de différents constructeurs chinois, allant de scooters jusqu’à des autobus. Le plan d’IMC est donc d’instaurer un réseau de concessionnaires d’abord à Laval, Longueuil et Québec, pour ensuite prendre la route des régions. Les commandes se feront aussi bien en ligne que chez les concessionnaires, qui devraient ouvrir leurs portes d’ici peu.

Le SEV

À deux reprises cette année, nous aurons eu la chance de conduire des modèles SEV de préproduction. En premier lieu, il s'agissait d'une version homologuée pour la Chine, alors que la seconde était destinée au marché européen. Soyons francs, ce véhicule ne réinvente rien. Il tente plutôt d’offrir les commodités d’un véritable VUS familial, au prix d’une petite voiture. Pour l’heure (parce que le tout pourrait changer d’ici sa commercialisation officielle), IMC compte proposer trois versions, uniquement à roues motrices avant. Un modèle de base à batterie de 55 kWh qui offrirait environ 275 – 300 kilomètres d’autonomie, puis deux versions à batterie de 72 kWh (Premium et Limited), où l’autonomie grimperait à près de 400 kilomètres.

C’est au volant d’une version Limited à spécifications européenne que j’ai pu, au printemps dernier, effectuer un trajet Montréal-Québec alors que la température extérieure oscillait durant le parcours entre 5 et 10 degrés. Affichant 411 kilomètres au compteur lors de mon départ pleinement chargé, le véhicule ne m’aura finalement permis que d’en parcourir 315, après un trajet sur autoroute de 270 kilomètres. Il faut savoir qu’il est muni d’une batterie thermorégulée, mais qu’il n’est pas doté d’une pompe à chaleur, ce qui impactera certainement sur l’autonomie en hiver. Il faut donc s’attendre à ce que l’autonomie de la version de base en saison froide ne dépasse pas les 175 – 200 kilomètres, expliquant ainsi que 95% des commandes passées par la clientèle aient été faites jusqu’ici pour les versions à batterie de 72 kWh.

Anonyme au chapitre du design, le SEV propose un habitacle spacieux et confortable. L’aménagement est simple et efficace alors que certains éléments décoratifs éliminent cette impression d’un véhicule purement utilitaire. Cela dit, plusieurs détails esthétiques sont directement inspirés (pour ne pas dire copiés) de chez Mercedes-Benz. Notamment, le pavé de boutons central, la molette rotative de même que les grilles de haut-parleurs, à travers lesquelles le son ne passe cependant pas aussi bien que dans une Classe S.

Sur la route, le véhicule propose un comportement honnête. Certes, le freinage est un brin spongieux et la direction manque de précision, mais la conduite reste somme toute rassurante. Côté puissance, les 204 chevaux annoncés permettent de tirer son épingle du jeu, sans toutefois offrir la fougue d’une Chevrolet Bolt EV (de puissance équivalente). Comme principal irritant, notons le système de stabilisation de la voie (Limited) dont le fonctionnement est exécrable, et qu’on ne peut désactiver si le régulateur de vitesse est en fonction. Un problème qui se corrigera sans doute sur la version de production.

Une fois chez nous

Les modèles commercialisés chez nous pourront être rechargés sur des bornes de niveau 3, ce qui n’était pas le cas du modèle d’essai. Un incontournable pour l’automobiliste québécois, habitué de parcourir de plus longues distances. Il faudra aussi que le véhicule passe l’épreuve de l’hiver québécois, ce que seul le temps pourra nous prouver. Puis, en cas de pépin, il faudra aussi que l’on puisse adéquatement honorer les garanties, et fournir les concessionnaires en pièces.

Voilà des défis que les stratèges d’IMC semblent prêts à relever, conscients que la clientèle ne leur donnera qu’une seule chance. Chose certaine, avec une facture sous les 35 000 $ pour une version Premium (crédits gouvernementaux inclus), le SEV risque de connaître beaucoup de succès chez nous. N’oublions pas que le Québécois moyen souhaitant passer à l’électrique le fait, entre autres, par souci d’économie.

Feu vert

  • Prix alléchant
  • Format pratique
  • Comportement routier honnête

Feu rouge

  • Qualité et fiabilité à prouver
  • Autonomie qui semble décevante
  • Pas de pompe à chaleur
  • Rendement en hiver à vérifier

Partager sur Facebook

Plus sur le sujet

ÉlectriqueLiteborne : des clients sans réponses et sans remboursements
La frustration et l’incompréhension se font de plus en plus sentir parmi les clients qui ont réservé un exemplaire du nouveau VUS électrique de conception chinoise Liteborne Aurium SEV , anciennement connu sous le nom d’Imperium SEV, en raison de l’absence totale de communication de la part de l’entreprise et …

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires