Nissan Z - Fidèle à la lettre
Il fut une époque où le portfolio de sportives était bien étoffé chez Nissan. On avait droit à une panoplie de modèles aux lignes séduisantes et aux moteurs performants, munis de boîtes manuelles et de rouages à propulsion. Ces moulins ont fait la renommée du constructeur en matière de sportivité et ont contribué à bâtir une communauté fidèle d’acheteurs. Hélas, dans la dernière décennie, Nissan semble avoir vendu son âme aux petits utilitaires tous plus insipides les uns que les autres sur le plan de la dynamique, mais qui visent des marchés très profitables. Le succès de la marque est mitigé à cet égard, et les difficultés financières la suivent de près depuis.
Renouer avec les passionnés de conduite sportive n'est peut-être pas la stratégie la plus populaire à l'heure actuelle dans l'automobile, toutefois elle ne peut définitivement pas nuire à l'image de la marque. La nouvelle Nissan Z entre en scène pour remplacer la 370Z dont la popularité s’était depuis longtemps essoufflée. Ce nouvel opus a pour mission de réanimer la flamme des passionnés, et aussi de montrer qu’elle peut rendre la performance abordable, ce qui a toujours été la mission de l’emblème Z.
Pour ce faire, il faut minimiser les coûts de conception. Sous sa carrosserie fortement inspirée de la Datsun 240Z des années 1970, on retrouve essentiellement le même châssis que celui de la 370Z sortante auquel on a apporté certaines modifications visant à améliorer sa dynamique de conduite. Ces changements lui permettent aussi de mieux recevoir la nouvelle motorisation. Étant donné que le catalogue de moteurs haute performance de Nissan est un peu dégarni, le constructeur a puisé du côté d’Infiniti avec la mécanique qui anime les Q50 et Q60 Red Sport. Il s’agit d’une version du V6 de 3 litres biturbo qui développe 400 chevaux et 350 lb-pi de couple. Ce V6 a subi quelques modifications, dont une soupape de recirculation pour le système de turbocompression visant à faire grimper la pression de suralimentation plus rapidement, et à la maintenir lors des changements de rapports.
En guise de transmission de base, la Z utilise une boîte manuelle à 6 rapports - une composante essentielle pour regagner le cœur des amateurs de conduite sportive. Pour ceux qui préfèrent déléguer les changements de rapport, le constructeur a conçu une nouvelle boîte automatique à 9 rapports optionnelle. La puissance est canalisée aux seules roues arrière.
Une conduite qui plaira à (presque) tous
Côté dynamique de conduite, la récente Nissan Z balance de manière impressionnante entre le confort de roulement et la conduite agile dans les virages sur la route. Évidemment, la performance développée par le moulin placé à l’avant est livrée avec brio. En revanche, il est dommage que la sonorité du système d’échappement soit quelque peu étouffée.
Il est important de souligner que la 370Z de base avec la transmission manuelle pesait 1 512 kg, contre 1 581 kg pour une nouvelle Z équivalente. Il s’agit d’un bon 69 kg de surpoids. De plus, nous sommes forcés d'admettre que les compromis « confort » choisis pour la Z se font sentir sur la piste. C’est surtout vrai pour sa suspension qui nous a semblé trop molle pour se prêter à l’exercice du circuit. Un bémol à prendre en compte pour la clientèle désireuse de participer à de telles activités. La division Nismo du constructeur pourrait probablement présenter des composantes plus affutées, ou encore une version Nismo à part entière afin de combler ce besoin en particulier.
La direction de la nouvelle Nissan z est assistée de manière électronique – une caractéristique qui rime souvent avec manque de ressenti et déconnexion par rapport à la route. Or les ingénieurs l’ont calibrée pour qu’elle fournisse une bonne pesanteur dans le volant, assortie d’un ressenti réjouissant sur la route.
Un cockpit moderne, avec quelques touches rétro
La Nissan Z propose un cockpit centré sur le conducteur, offrant une bonne visibilité, mais surtout équipé de sièges confortables qui offrent aussi un bon maintien latéral. Cet habitacle est d’ailleurs agrémenté de quelques touches rétro que l’œil aguerri remarquera. Tous les modèles reçoivent un gros bloc d'instrumentation numérique de 12,3 pouces et un écran central de 8 pouces somme toute accessible et intuitif. Certaines touches analogiques sont également présentes, comme les trois cadrans « à la Z » qui trônent tout au haut de la planche de bord. Les commandes pour la ventilation sont quelque peu dissimulées à l'avant du levier de changement de vitesses et celles-ci sont également analogiques.
Avec un prix de départ de 46 498 $, la Nissan Z remplit bien la promesse de performance abordable. Le constructeur prouve donc qu’il n’a pas encore abandonné les amateurs de performance. Nous espérons que la marque saura émuler cette passion dans ses futures Z lorsque viendra l’heure inévitable de les électrifier.
Feu vert
- Style fidèle à la lignée Z
- Performances surprenantes
- Bon compromis entre sportivité et confort de roulement
Feu rouge
- Suspension un peu trop molle sur piste
- Sonorité de l’échappement qui manque de mordant