Chevrolet Suburban/Tahoe/GMC Yukon - Amendement à la constitution
Des cortèges de dignitaires aux forces de l’ordre, les camions pleine grandeur chez Chevrolet et GMC jouissent d’une réputation de véhicules officiels bien forgée. Ils font également figure d'icônes des banlieues américaines nanties, où la quête de plus d'espace, de puissance, d’audace et de chrome est incessante.
Le duo de marques renchérit alors, génération après génération, avec des camions de plus en plus carrés et de plus en plus cossus. Jadis équipés d’un essieu rigide à l’arrière, ces gros VUS manquaient pourtant de confort et d’agilité. Dorénavant munis d’une suspension indépendante, ils peuvent par conséquent mieux rivaliser avec la concurrence allemande sur ce point.
Un trio de motorisation compétent
Pour propulser ces colosses, GM a opté pour un trio de moteurs bien connus qui œuvrent un peu partout dans le catalogue depuis plusieurs années et qui, malgré leurs cotes de consommation discutables, ont fait leurs preuves à plusieurs égards. Évidemment, on propose toujours un duo de V8. Celui de 5,3 litres développe 355 chevaux, tandis que le 6,2 litres en déballe 420. Le 6 cylindres diesel Duramax de 3 litres est venu s’ajouter à la liste avec ses 460 lb-pi de couple. Il s’agit du seul bloc qui se montre raisonnable en fait de consommation. Mais il n’est malheureusement pas offert dans les variantes Z71 et AT4 pour des raisons techniques.
Peu importe la motorisation choisie, la réponse à l’accélérateur reste toujours prompte et la boîte de vitesse à 10 rapports, bien étagée, gère la puissance d’une main de maître. Notre Yukon d’essai nous a prouvé qu’il était un excellent routier. Sa suspension adaptative, très efficace, dévoile un confort de roulement quasi princier grâce à sa réactivité, s’adaptant aux humeurs par fois changeantes de nos autoroutes. En ville et dans les virages, on ressent le travail acharné des éléments suspenseurs pour minimiser le roulis, un défi qui est bien relevé de manière générale.
La transmission, compétente, envoie les efforts du moteur aux roues arrière, ou au système à quatre roues motrices (4RM). Même si le terrain pour la pratique de soccer est une destination fréquente pour ce type de camion, on se doit de mentionner que ce rouage, de pair avec les multiples caractéristiques robustes des versions AT4 et Z71 en particulier, offre une certaine habileté dans les sentiers pour ceux qui désirent s'y aventurer.
Le Jeep Wagoneer dans le rétroviseur
GMC et Chevrolet ont misé gros sur les habitacles de ces utilitaires, la finition ayant jadis fait l’objet de critiques sévères sur le plan du raffinement dans les variantes cossues. Quoique nous applaudissions les améliorations récemment apportées, il y a encore du chemin à faire (même dans la variante Denali) pour rivaliser avec les concurrents européens, mais également avec le nouveau venu du segment, le Jeep Wagoneer, sur lequel Stellantis a « mis le paquet » en matière d’assemblage.
En contrepartie, on n’a pas raté la cible au chapitre de l’ergonomie. Malgré le format du poste de conduite, toutes les commandes, à portée de main, sont faciles à opérer, en commençant par le système multimédia. L’interface sur laquelle il se base est rapide, bien étoffée et diffusée sur un écran d'une clarté cristalline. En ce qui concerne le confort des passagers, on a encore droit à une bonne note ici. Et le gros boni, c’est que la toute dernière plate-forme a permis non seulement d’élargir l’espace dévolu aux occupants, mais également d’abaisser le plancher. Le résultat : les passagers de la troisième rangée dans les versions Suburban et Yukon XL ne se retrouvent plus en pénitence avec les genoux dans le cou.
Les écologistes aimeraient croire que les VUS grand format gourmands perdront du terrain avec l’augmentation du prix du carburant. Néanmoins, si le passé est garant du futur, le succès de ces camions est quasi garanti. Et même si des rivaux se réinventent, comme le nouveau Sequoia qui a pris le chemin de l’hybridation, aucun n’arrive à la cheville du duo Chevrolet/GMC en termes de choix avec toutes les configurations possibles.
Ces VUS grand format sont comme un amendement à la constitution. Peu importe la conjoncture sociale, économique ou politique, ils semblent toujours gagner du terrain sur le marché nord-américain. La plus grosse menace demeure l’arrivée du Wagoneer, qui affiche une finition intérieure un peu plus sophistiquée ainsi que des performances convaincantes. Il peut aussi tracter jusqu’à 10 000 lb (8 400 lb pour les Tahoe et Yukon). Malgré tout, dérober des parts de marché à ce duo d’enfer bien enraciné ne sera pas une tâche facile!
Feu vert
- Performances surprenantes
- Moteur diesel coupleux
- Habitacle ergonomique et polyvalent
Feu rouge
- Consommation élevée (moteurs V8)
- Finition intérieure à améliorer