Dodge Durango - Abrégez ses souffrances svp
En 1998, Dodge flairait la bonne affaire en s’imaginant que les « VUS » allaient être la prochaine grande tendance. On a visé dans le mille et le temps aura donné raison à ce constructeur américain qui n’a d’ailleurs pas été le seul à emboîter le pas dans cette direction. En empruntant le châssis de la camionnette Dakota, on a bâti ce qui allait devenir le Durango. Au fil du temps, on ne lui a donné que trop peu d’amour. Si bien que 25 ans plus tard, on n’en est qu’à la troisième génération. Celle-ci a d’ailleurs été introduite en 2010 et on ne lui a apporté que de très modestes changements depuis, si ce n’est l’ajout de versions de plus en plus performantes.
L’offre mécanique du Durango pourrait difficilement être plus archaïque. En effet, les déclinaisons SXT, GT et Citadel ont toutes droit au moteur V6 Pentastar de 3,6 litres. Le tout génère une puissance plus que raisonnable, 293 chevaux (295 avec l’échappement double), et amplement suffisante pour le format et la vocation familiale du véhicule. Quant aux versions Citadel, R/T et R/T Plus, elles reçoivent le moteur V8 Hemi de 5,7 litres. En plus de proposer une puissance de 360 chevaux et une sonorité très américaine, elles peuvent se vanter de pouvoir remorquer une charge s’élevant jusqu’à 8 700 lb, ce qui est largement supérieur à l’offre de la concurrence. En ce qui les concerne, on recommande d’opter pour l’ensemble Tow ‘N Go offert à 5 495 $. Il comprend notamment le différentiel à glissement limité, le système d’échappement et la suspension haute performance ainsi que des pneus Pirelli. Disons simplement que cet ensemble vient bonifier l’expérience au volant d’un Durango R/T.
Finalement, au sommet de la gamme loge la variante SRT 392 qui profite, elle aussi, d’un V8 Hemi, mais d’une cylindrée de 6,4 litres. Dans son cas, la puissance passe à 475 chevaux. Voilà de quoi surprendre le conducteur d’un Toyota Highlander arrêté à côté d’elle à un feu rouge. Mentionnons qu’on proposait une version SRT Hellcat immensément plus radicale et puissante les années précédentes, par contre elle ne figure plus au catalogue.
Bien que le Durango partage bon nombre de ses composantes avec le Grand Cherokee de précédente génération, on n’observait pas de cannibalisation entre les deux véhicules. Alors que le Jeep misait sur ses capacités hors route et son allure costaude, le Durango visait davantage les familles avec sa troisième rangée dont était dépourvu le Grand Cherokee. Mais ça, c’était avant l’avènement du Grand Cherokee L, une version allongée qui, elle, est équipée d’une troisième rangée. Une nouvelle donne qui pourrait faire baisser les ventes de Durango au profit de Grand Cherokee. Malgré tout ce qu’on peut lui reprocher, le Durango est un VUS spacieux, logeable et confortable. On apprécie aussi la simplicité du système Uconnect 5 et sa facilité d'utilisation.
Une hypothèque pour faire le plein
À une époque où les électriques sont la saveur du mois et où l'on s’arrache les hybrides de même que les petites cylindrées, le Dodge Durango nage assurément à contre-courant avec ses moteurs dignes d’un autre siècle. En effet, on ne peut évoquer le Durango sans effleurer le sujet de la consommation. Dans le cas du V6, Ressources naturelles Canada annonce une cote de 11,3 L/100 kilomètres en conduite combinée, ce qui est élevé dans l’absolu, sans être indécent.
Si l'on opte pour le plus petit des deux moteurs Hemi, la cote grimpe à 14,1 L/100 km. Et si vous avez le malheur d’être un adepte de la performance, la cote grimpe à 15,6 L/100 km avec le V8 de 6,4 litres. Avec un litre d’essence super facturé à 2,50 $ (octane 91), il vous coûtera pas moins de 37,50 $ pour franchir une distance de 100 km.
Des rabais qui ont disparu
Avec une plate-forme dérivée de celle développée à l’époque par Mercedes-Benz et des mécaniques qui n’ont pas évolué depuis des lunes, le Durango demeure assurément lucratif. Très lucratif, même. Et c’est pour cette raison que le modèle d’affaires de l’entreprise reposait sur des prix de détail suggérés (PDSF) relativement hauts, mais auxquels on appliquait des rabais substantiels par la suite.
Or, alors qu’une pénurie généralisée de véhicules neufs s’observe dans l’industrie au moment d’écrire ces lignes, ces rabais ont soudainement fondu comme neige au soleil. C’est aussi le cas de bien d’autres véhicules chez Stellantis. On pense notamment aux grandes Chrysler 300 et aux Dodge Charger. Hélas, lorsque le consommateur doit payer le plein prix pour ces véhicules, et que les taux d’intérêt ne sont pas subventionnés par le fabricant, il est souvent plus intéressant d’aller magasiner ailleurs.
Feu vert
- Capacité de remorquage élevée
- Souplesse et puissance des moteurs V8
- Habitacle très spacieux
- Confort de roulement
Feu rouge
- Conception dépassée
- Forte consommation des V8
- Prix élevé