Porsche 911 - Discrètement impériale
À la veille du 60e anniversaire de sa précieuse 911, Porsche complète la série 992 actuelle avec quelques versions exclusives de la plus intemporelle des sportives. En oubliant les surprises qui marqueront sûrement cet événement, la famille 911 compte actuellement trente déclinaisons. De quoi satisfaire tous les goûts, à défaut de correspondre à tous les budgets. Il s’agit sans doute des dernières nouvelles 911 à moteur thermique. Parce que les versions électrifiées de cette icône approchent rapidement. Les premières seront hybrides, les suivantes, carrément électriques. Grands dieux, où allons-nous, en effet!
Porsche prend le plus grand soin du joyau de sa couronne et gère la série 911 avec une rigueur et une prévisibilité redoutables. Pour la quatrième année de cette 8e génération que constitue le type 992, la marque de Zuffenhausen présente ainsi deux versions qui seront tirées en nombre très limité. Et les deux rendent hommage à des voitures qui ont jalonné la longue histoire de Porsche.
Pour collectionneurs passionnés
La première est le coupé 911 Sport Classic dont le trait distinctif est assurément le gros aileron en queue de canard (ducktail), qui salue le 50e anniversaire de la mythique Carrera RS 2.7 lancée en 1973. Cette variante unique, dont 1 250 exemplaires seront produits, est dérivée de la 911 Turbo S. Rien de moins. La puissance de son six cylindres à plat biturbo de 3,7 litres est cependant ramenée à 543 chevaux parce que la Sport Classic reste une propulsion, pas une intégrale. C’est également la 911 à boîte manuelle la plus puissante. La Sport Classic dispose en outre de freins en composé de céramique, de roues arrière directrices, d’un antiroulis électronique, d’un échappement sport et d’une suspension pilotée qui abaisse sa carrosserie de 10 mm.
Le second modèle sera plus rare encore puisqu’on livrera seulement 15 copies au pays, contre 100 aux États-Unis. Ce cabriolet 911 Carrera GTS édition America évoque d’abord la 356 America Roadster de 70 chevaux, dévoilée en 1952. Cette version allégée de la première Porsche à rouler en Amérique a été créée à la suggestion de Max Hoffman, l’importateur qui fut d’ailleurs le père spirituel de la Mercedes-Benz 300 SL Gullwing et de la splendide BMW 507.
Le roadster édition America salue également la 964 America Roadster, présentée en 1992. Animée par le boxer biturbo de 3 litres et 473 chevaux de la GTS, elle profite aussi d’une suspension qui abaisse sa carrosserie de 10 mm, de freins en composé céramique et de roues arrière directrices. Elle se distingue surtout par sa couleur unique bleu Azur 356, ses jantes RS Spyder blanc et argent à filigrane rouge et par une abondance de surpiqûres rouges ou gris pâle dans l’habitacle, en plus d’un pommeau avec des inscriptions rouge pour sa boîte manuelle à sept rapports. Avis aux intéressés, le prix de cette Carrera GTS édition America est de 206 190 $ ou 214 750 $ avec les touches additionnelles dans l’habitacle…
Toujours fermes et solides
La Porsche 911, c’est surtout des performances et un comportement exceptionnels, livrés à doses savamment mesurées, selon la vocation du modèle choisi. Bien qu’elle ait gagné en polyvalence et en civilité depuis deux décennies, la 911 demeure effectivement une sportive, avant toute chose. La magie de l’électronique et sa myriade de réglages permettent simplement d’adoucir son caractère et ses réactions, en conduite normale.
Il suffit de faire pivoter la molette au volant et d’invoquer les modes de conduite Sport ou Sport+ pour que la bête sorte de sa tanière. Ce dernier mode, surtout, devrait être réservé aux circuits et aux routes parfaitement désertes tellement la 911 devient alors intense, précise et directe. Sans oublier le hurlement fabuleux de son moteur boxer en trame sonore. À plus forte raison au volant d’une GT3 ou GT3 Touring, dont le groupe atmosphérique peut toucher les 9 000 tr/min.
Si la chose paraît évidente pour une Turbo S, sachez que l’on retrouve essentiellement les mêmes sensations au volant d’une Carrera 4 GTS Cabriolet. On aurait grand tort de la prendre pour une boulevardière, à cause d’une capote qui se rétracte en 12 secondes et d’un poste de conduite qui semble taillé sur mesure. Parce que son roulement est toujours ferme et sa direction demeure ultra nette et précise. Sans compter que cette svelte décapotable atteint 100 km/h en 3,4 secondes avec le mode départ-canon de sa boîte à double embrayage. Dire que ce bolide et ses sœurs sont considérés comme les plus fiables de tous, selon l’étude la plus sérieuse.
Il faut voir comment Porsche réussira à insuffler l’âme de la 911 aux versions hybrides qui sont annoncées pour bientôt. Sans parler du modèle tout-électrique qui viendra ensuite. Je ne parierais pas contre les sorciers de Weissach qui nous offrent déjà la Taycan.
Feu vert
- Silhouette élégante et classique
- Performances et comportement d’exception
- Ergonomie, maniabilité et visibilité
- Qualité, solidité et fiabilité
Feu rouge
- Roulement toujours ferme
- Console centrale dénudée
- Lunette arrière minuscule (cabriolet)
- Museau très bas et vulnérable