Infiniti QX50/QX55 - L’élève qui a échoué
Pour les constructeurs de prestige, le nerf de la guerre est évidemment le segment des VUS compacts. Si Audi, BMW et Mercedes-Benz performent bien dans ce créneau, les autres joueurs ont du mal à déclasser le trio allemand. De son côté, Acura nous propose un produit convaincant avec le RDX de troisième génération, présent sur le marché depuis 2019. Quant à Lexus, on bombarde sur tous les fronts en n’offrant rien de moins que quatre motorisations, incluant l’hybride et l’hybride rechargeable, avec la plus récente génération du NX introduit l’année dernière.
Sur notre marché depuis 2019, l’Infiniti QX50 a bien du mal à conquérir les acheteurs. Sur le plan esthétique, l’approche n’est pas vilaine. Il est plutôt élégant et assez chic dans son ensemble. Or, c’est sur le plan mécanique qu’il déçoit principalement. En effet, quand la marque japonaise de luxe est débarquée avec ce modèle, on nous promettait carrément une révolution. Grâce à la compression variable du moteur, on allait tantôt profiter d’une économie de carburant équivalant à celle que permet un moteur diesel, tantôt d’une puissance à couper le souffle. Baptisée « VC-Turbo », cette mécanique turbocompressée à 4 cylindres est, en réalité, tout sauf convaincante. Avec 268 chevaux et 280 lb-pi sous le pied droit, les performances restent correctes sans se monter particulièrement éclatantes. De plus, Infiniti a eu la mauvaise idée de jumeler ce bloc à une transmission à variation continue. Le rendement de celle-ci déçoit assurément et entache complètement le comportement du véhicule.
Contrairement aux rivaux allemands, on ne propose pas non plus de version de plus haute performance. Et avec une offre mécanique aussi pauvre, il ne faut pas s’étonner qu’il s’en vende si peu. D’autant plus que Infiniti n’a toujours pas emprunté le virage vert. Au terme de notre essai routier du QX55, l’ordinateur de bord affichait une consommation moyenne d’un peu plus de 10 L/100 km. Rendons tout de même à César ce qui lui appartient : la sonorité du moteur est fort agréable. Au chapitre du comportement dynamique, le QX50 est loin de pouvoir rivaliser avec ses concurrents. Il se classe parmi les derniers du groupe. Mis à part un niveau de confort tout à fait acceptable, il n’y a pas vraiment de quoi épater la galerie. Par-dessus le marché, rajoutons que nous ne sommes pas friands de la direction assistée électroniquement. À son volant, on a carrément l’impression d’être déconnecté de la route.
Bien que la conception du QX50 ne remonte pas à l’âge de pierre, son système d’infodivertissement nous donne l’impression du contraire. En effet, alors qu’une vaste majorité de manufacturiers concentrent les menus en un seul écran central tactile, les concepteurs de l’habitacle ont cru bon d’insérer deux écrans superposés dans la planche de bord. L’infographie de celui du haut nous rappelle celle d’un téléviseur à tube cathodique du précédent millénaire.
Portion arrière tronquée
C’est avec beaucoup d’enthousiasme qu’Infiniti a bonifié la gamme en 2022 ajoutant une nouvelle déclinaison baptisée QX55. Essentiellement, il s’agit d’une version reconnaissable par sa portion arrière tronquée, donnant ainsi l’impression d’un coupé. Pour 2023, QX50 reçoit de maigres nouveautés : l’assistance à la conduite et des sièges en cuir perforé de série. Tout comme le QX50, sa silhouette n’est pas gênante, mais son design ne passera pas non plus à l’histoire. Forcément, l’espace de chargement est quelque peu amputé (762 litres pour le QX55 contre 880 dans le QX50). Le dégagement des places arrière demeure convenable même avec la partie arrière plus fuyante.
En ce qui concerne les prix, l’écart entre les deux modèles n’est pas géant. En effet, vous paierez 50 805 $ pour une version de base du QX50 alors que le QX55 affiche un prix d’entrée de 54 895 $.
Les temps sont durs
Ce n’est pas d’hier qu’Infiniti connaît des difficultés. Cela dit, rien dans notre boule de cristal ne nous laisse entrevoir un brillant avenir pour elle. Si l'on reprochait à la gamme d’être on ne peut plus vieillissante il y a quelques années, ce n’est plus le cas. En effet, ses deux véhicules les plus importants, les QX50 et QX60, ont été renouvelés ces dernières années. Et pourtant, les acheteurs ne sont toujours pas au rendez-vous.
Le QX50 devrait carrément être la pierre angulaire de la marque. Or, ce produit se trouve lui-même en queue de peloton dans son segment qui, admettons-le, s'avère très compétitif. En 2021, à peine 647 unités du QX50 ont été écoulées dans la province. Au cours de la même période, Infiniti vendait 118 QX55. Voilà des chiffres de vente peu enviables. Pour vous donner un ordre de grandeur, Audi a vendu 2 843 exemplaires du Q5 en 2021.
Feu vert
- Silhouette attrayante
- Roulement confortable
- Bon espace intérieur
Feu rouge
- Absence de version électrifiée
- Rendement de la transmission CVT
- Système multimédia désuet