Nissan Altima - Un dernier essai?
La Nissan Altima est un secret plutôt bien gardé dans l’industrie automobile. Vendue à un prix raisonnable, elle est livrée de série avec un rouage à quatre roues motrices, une panoplie de technologies et un espace généreux dans le coffre et pour les passagers arrière. Malgré ça, ses ventes sont en chute libre au pays.
La raison est fort simple. Les automobilistes canadiens sont de moins en moins nombreux à s’intéresser aux berlines intermédiaires. Ces voitures sont tout de même assez demandées aux États-Unis pour demeurer viables, quoique certains constructeurs comme Ford et Volkswagen ont déjà jeté l’éponge. Nissan pourrait-il être le prochain? Peut-être. Mais visiblement, il n’a pas encore perdu espoir. L’Altima reçoit une cure de rajeunissement pour 2023 avec une allure repensée et une intégration technologique bonifiée.
Nouvelle, mais pas tant que ça
Soyons clairs, on ne parle pas ici d’une nouvelle génération de l’Altima, mais bien d’une version rafraîchie du modèle que l’on connaît déjà, dont le lancement remonte à 2019. L’Altima comprend désormais quatre versions, désignées par les appellations S, SR, SR Premium et Platine. Nissan en profite pour modifier légèrement son apparence avec une calandre encore plus proéminente. On propose aussi quelques nouveaux coloris ainsi que des jantes de 19 pouces pour les moutures SR et Platine.
C’est surtout à l’intérieur que les changements sont notables. On a remplacé l’ancien écran tactile par l’ interface de 12,3 pouces que l’on retrouve dans les modèles les plus récents de la marque comme le Rogue et le Pathfinder. L’affichage est nettement plus clair que par le passé, en dépit de cette continuelle lenteur dans la réponse du système d’infodivertissement. Les applications Apple CarPlay et Android Auto peuvent maintenant être utilisées sans fil (en option).Sinon, l’habitacle de l’Altima reste fidèle à lui-même, avec une présentation assez sobre et ergonomique. On apprécie le confort des sièges, l’espace généreux et le volant qui se prend bien en main.
Sous le capot, aucun changement. Le même moteur à quatre cylindres de 2,5 litres continue de livrer une puissance de 182 chevaux. C’est assez timide, d’autant plus que l’unique transmission offerte est une boîte automatique à variation continue (CVT) qui n’inspire absolument aucune fantaisie. Sans être pénibles, les accélérations sont banales tout au plus, et le plaisir de conduire est relativement absent. Au moins, le mariage de ce moteur à la CVT permet à l’Altima d’enregistrer une cote de consommation combinée ville/route de 7,9 L/100 km (8,1 pour les SR et Platinum). C’est très bien pour une berline de ce format, quoique certaines rivales dotées d’une version hybride (Accord, Camry, Sonata) réussissent à faire beaucoup mieux. L’absence d’une motorisation optionnelle sous le capot de l’Altima, qu’elle soit hybride ou plus performante, fait partie des points faibles de cette berline. Surtout quand on sait qu’un moteur turbo de 248 chevaux est offert en option aux États-Unis…
Passer l’hiver en sécurité
Sur une chaussée asphaltée, les capacités dynamiques de l’Altima nous laissent sur notre appétit. En revanche, la situation est plus rose durant la saison froide car, grâce au rouage intégral de la berline, on prend la route en toute confiance en hiver. Sur chaussée glacée et enneigée, l’Altima que nous avons mise à l’essai a démontré une bonne stabilité. Ses pneus d’hiver flambants neufs y étaient sûrement pour quelque chose, mais le rouage intégral a fait ses preuves en virage et en accélération. Les mordus de VUS répliqueront que même avec quatre roues motrices, une berline n’a pas les aptitudes d’un Rogue ou d’un RAV4 en raison de sa faible garde au sol. C’est vrai, mais en contrepartie, une berline permet une conduite plus réactive grâce à son centre de gravité plus bas.
La sécurité, ce n’est pas qu’une affaire de rouage intégral. L’Altima s’est vue décerner en 2022 la mention Top Safety Pick + par l’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS). C’est la plus haute distinction remise par l’organisme, qui a souligné les bons résultats de la voiture lors des tests de collision, mais aussi le grand éventail de technologies d’aide à la conduite qui permettent d’éviter les accidents avant qu’ils ne surviennent. Cette année, ces technologies sont d’ailleurs appliquées à l’ensemble des versions de l’Altima sans frais supplémentaires. Le système ProPILOT, qui permet une conduite semi-automatique sur autoroute, est quant à lui livré de série sur toutes les Altima à l’exception du modèle de base.
La Nissan Altima est plus moderne et mieux équipée que jamais. Son principal défi sera donc de convaincre les automobilistes qu’ils n’ont pas besoin d’un VUS pour être heureux. Ce n’est pas gagné d’avance…
Feu vert
- Rouage intégral de série
- Présentation intérieure modernisée
- Consommation raisonnable
Feu rouge
- Performances ordinaires
- Boîte CVT aseptisée
- Pas de moteur optionnel