Land Rover Discovery Sport - La fiabilité est-elle une compétence ?
Derrière les grands ténors allemands du très contingenté segment des utilitaires compacts de luxe se trouve une brochette de modèles plus effacés, comme le Land Rover Discovery Sport. Arborant un style qui tente de calquer celui de ses confrères plus cossus, il est l’une des portes d’entrée dans le prestigieux monde Land Rover. Or, un sombre nuage flotte toujours au-dessus de ce modèle et, par le fait même, de la marque Land Rover en général : une fiabilité incertaine.
Et pendant que les grands concurrents offrent un menu rempli de motorisations de tous genres, le Discovery Sport n’en offre qu’une seule. Pourtant, le catalogue de la marque anglaise regorge de moulins qui pourraient l’animer. En Europe, on a même un hybride rechargeable possiblement capable de rivaliser avec les homologues allemands. Mais comme Thierry Bolloré, PDG du groupe Jaguar Land Rover, l’a admis l’an dernier, les problèmes de fiabilité et de qualité de la marque passent par la simplification du catalogue et des composants mécaniques.
Il s’agit d’un pas dans la bonne direction. Parce qu’il est très difficile pour nous, experts du monde de l'automobile, de recommander un produit qui vient de ce constructeur à la lumière de sa piètre performance en fait de fiabilité, même s’il est compétent. Et le Land Rover Discovery Sport affiche certaines qualités en ce qui concerne la conduite hors route, l’espace dans son habitacle et une certaine singularité.
Cheval solitaire
Sous le capot du Land Rover Discovery Sport, on retrouve la motorisation P250 du géant Land Rover, soit un 4 cylindres de 2 litres turbocompressé qui développe 246 chevaux et 269 lb-pi de couple. Ce bloc est marié à une transmission automatique à 9 rapports qui envoie la puissance aux quatre roues.
Les performances de ce petit moteur semblent justes sur le plan des accélérations et des reprises. Néanmoins, sa capacité de remorquage est tout de même élevée avec 2 200 kg, ce qui se situe tout de même dans la partie supérieure du segment lorsqu’on compare avec des motorisations similaires.
À défaut d’avoir un comportement routier aussi précis que celui de ses rivaux sur la route, le Discovery Sport est armé d’un coffre à outils bien garni en matière de technologies hors route. Le cerveau derrière ce talent : le système Terrain Response 2, qui s’adapte automatiquement aux différents types de surfaces sur les sentiers, en ascension ou en descente, et qui peut également extirper le Discovery Sport de situations périlleuses.
Habitabilité à deux rangées et demie
Le Land Rover Discovery Sport offre une présentation soignée et un habitacle bien assemblé. La qualité de finition est bonne, et le confort des sièges, appréciable. Bien que le système d’infodivertissement puisse sembler complexe à première vue, on s’accoutume rapidement à ses multiples fonctions. Même s’il est plus petit que son grand frère Discovery à trois rangées, il vante un habitacle hautement polyvalent pour le segment, avec une configuration 5+2 places possible. Mais attention, comme le constructeur le décrit si bien par cette formule mathématique, ce n’est pas un vrai véhicule à 7 places. Vos passagers à la « troisième rangée » ne vivront pas l’expérience Land Rover dans ce qui semble davantage être un petit coin pour les enfants en pénitence, avec très peu d’espace pour les jambes et la tête. En plus, derrière cette rangée étriquée, il ne restera que 157 litres de volume de chargement pour transporter les effets personnels des passagers, ce qui rend impossible le transport des bagages pour sept personnes. Une fois cette rangée rabattue par contre, c’est beaucoup plus logeable.
Alors, la fiabilité est-elle une compétence? D’une part, le Land Rover Discovery Sport présente des habiletés que ses rivaux n’ont pas. Force est d’admettre cependant que toutes ces compétences hors route qui permettent notamment de visionner les obstacles à travers le capot, de traverser des routes inondées ou encore de réguler la vitesse en sentier escarpé sont des technologies impressionnantes d’un point de vue technique, mais inutiles pour l’acheteur type citadin/banlieusard. Et tout compte fait, elles s’ajoutent à la pile d’éléments qui peuvent briser et influencer négativement la cote de fiabilité de la marque.
La marque Land Rover demeure complexe. Land Rover, Land Rover Range Rover, des motorisations à en perdre la carte et des déclinaisons aux désignations toutes plus longues les unes que les autres, tout ça peut bénéficier de la bonne idée de simplification du grand manitou chez Jaguar Land Rover et peut-être, au passage, rendre la marque plus attrayante. Parce que malgré les problèmes de fiabilité, Land Rover surfe toujours sur la vague de son savoir-faire en conduite aventurière reconnue mondialement.
Feu vert
- Habitacle confortable et bien ficelé
- Capacités hors route intéressantes
Feu rouge
- Fiabilité toujours problématique
- Forte dépréciation
- Une seule motorisation offerte