Kia Sportage - Peut faire mieux
À la veille de son vingt-cinquième anniversaire chez nous, Kia a renouvelé l’utilitaire sport compact qui est là depuis les débuts et qui continue de défendre ses couleurs dans la catégorie la plus populaire du marché actuel. Plus grand et plus raffiné, on propose ce nouveau Sportage avec trois groupes propulseurs, dont deux électrifiés. On doit malgré tout se demander encore s’il a ce qu’il faut pour s’imposer face à des concurrents aussi nombreux que coriaces.
Chose certaine, le deuxième constructeur coréen a fait ses devoirs en mettant à jour le doyen de ses modèles. En choisissant d’abord de le construire sur l’architecture N3 qui sous-tend déjà des séries aussi différentes que la fourgonnette Carnival, la berline K5 et l’utilitaire sport Sorento. Le nouveau Sportage est le plus menu des quatre, mais désormais de taille quasi identique à celle de ses rivaux les plus sérieux, dans une catégorie où tous ne cessent de grandir. Plus long de 17,5 cm et plus haut de près de 3 cm, il est posé sur un empattement allongé de 8,6 cm qui lui vaut un habitacle plus spacieux et confortable. Surtout aux places arrière.
La soute cargo du Sportage a profité elle aussi de cette poussée de croissance. C’est maintenant l’une des plus vastes de la catégorie, avec une ouverture large et un seuil presque parfaitement plat. La soute des versions hybrides est un peu moins grande parce que leur plancher est un peu plus haut. Il fallait bien mettre leurs batteries de propulsion quelque part.
Style et confort
La carrosserie de ce Sportage tout neuf a été sculptée sous la direction de Karim Antoine Habib, patron du design chez Kia et Montréalais de cœur. Les lignes ciselées, les flancs galbés et la calandre frondeuse, cintrée par de grands phares de jour en forme de boomerang, marquent un changement radical par rapport aux formes rondouillardes de la version précédente. La calandre et la portion inférieure du bouclier avant diffèrent selon le modèle. L’influence du multisegment électrique EV6 se reconnaît également à l’arête retroussée qui surplombe les feux arrière effilés, au milieu du hayon.
Bravo aux designers qui ont marié avec bonheur le numérique et l’analogique dans l’habitacle inédit du Sportage. La planche de bord est occupée, pour presque les deux tiers de sa largeur, par un immense trapèze où logent les écrans de contrôle. Les versions LX et X-Line sont dotées d’un écran tactile central de 8 pouces alors que tous les autres modèles profitent d’un écran HD de 12,3 pouces. On a réservé l’écran central aux menus qui permettent la sélection et le réglage de nombreux systèmes et accessoires qui coexistent dans l’harmonie.
Les SX hybride et X-Line Limitée ont droit, de surcroît, à un écran configurable de 12,3 pouces pour le pilote. Les couleurs et le graphisme de ses cadrans changent selon qu’on choisit le mode de conduite Éco, Normal ou Sport. Les cadrans rouge et argent sur fond noir du dernier sont du plus bel effet. Les commandes physiques sont nombreuses et efficaces. On s’habitue également sans peine à la barre numérique qui permet d’alterner entre les réglages de la climatisation et une rangée de touches pour la chaîne audio, la navigation et divers autres systèmes. La qualité des matériaux est louable et la finition, soignée. Il y a cependant trop de ce plastique noir luisant qui se couvre trop vite d’empreintes.
Au poste de conduite, la position est excellente et le siège moulant est muni d'une assise dont l’angle se règle aisément. On se glisse facilement sur une banquette arrière dont les places extérieures sont accueillantes, avec des dossiers dont on peut changer l’angle sur une vingtaine de centimètres. La place centrale est étroite mais utilisable, avec une paire de buses d’aération aux genoux et des prises USB-C sur le côté des sièges avant.
Le minimum vital
Kia offre six versions du Sportage équipé du très placide quatre cylindres de 2,5 litres et 187 chevaux, mais deux seulement du Sportage HEV dont le groupe hybride à moteur turbo de 1,6 litre produit 227 chevaux. Quant au Sportage PHEV rechargeable qui promet 261 chevaux et 50 km d’autonomie électrique, on l’attend toujours. Le X-Line Limitée à moteur thermique accélère de 0 à 100 km/h en 10,27 longues secondes et en met 7,6 à passer de 80 à 120 km/h. Sur la route, il file en douceur et sa tenue de cap est correcte. En virage, il est stable et s’exécute presque sans roulis. Et sans grande inspiration. En ville, sa direction est linéaire et la modulation de ses freins, progressive. C’est toujours ça de gagné. En somme, il fait tout correctement. Sans plus.
Malgré ses qualités, le Sportage ne battra donc aucun record de vitesse ou de ravissement. Sans doute, aucun de vente ni de frugalité non plus dans la catégorie coupe-gorge où il évolue. Pour ça, ses créateurs devront se surpasser, la prochaine fois.
Feu vert
- Silhouette élégante et moderne
- Habitacle confortable, pratique et spacieux
- Commandes et affichages réussis
- Motorisation variée
Feu rouge
- Performances médiocres (2,5 litres)
- Profusion de plastique noir luisant
- Plaisir de conduite absent
- Version PHEV en retard