Ford Bronco Sport - Jouer les durs
Alors que le Bronco était attendu avec impatience et que Ford nous faisait languir, le constructeur américain est débarqué avec le Bronco Sport. Réglons ça d’emblée, il n’a rien de sport. Pas plus que l’EcoSport ou la Windstar Sport. Certes, Ford a eu une idée de génie en ramenant cette marque de commerce fort évocatrice, mais cela a aussi causé beaucoup de confusion dans le public. Rétablissons tout de suite les faits. Le Bronco reprend essentiellement le flambeau de l’ancien… Bronco. Il repose sur un châssis en échelle et c’est un authentique 4X4. Quant au Bronco Sport, il s’agit en fait d’un VUS compact aux prétentions aventurières.
Le Bronco Sport repose sur la plate-forme C2, la même que celle que Ford utilise pour l’Escape. Et techniquement, le Bronco Sport, ce n’est ni plus ni moins qu’un Escape avec une gueule de baroudeur. Cela dit, contrairement à l’Escape, on l’a équipé du rouage intégral de série. Quand on prétend pouvoir s’aventurer plus loin qu’un stationnement asphalté, c’est une caractéristique essentielle. Avec les années, l’Escape est devenu de plus en plus citadin dans son approche. Ainsi, le Bronco Sport se différencie pour ne pas cannibaliser outre mesure les ventes de l’Escape.
Pour 2023, les nouveautés ne sont pas très nombreuses en ce qui concerne le Bronco Sport. Pour la version Big Bend, Ford propose l’ensemble Héritage Standard qui comprend le toit et les jantes peints en blanc, des autocollants décoratifs spécifiques de même que des accents blancs dans l’habitacle. Un ensemble similaire sera aussi offert pour ceux et celles qui opteront pour la version Badlands. Avis aux amateurs de conduite hors route, l’ensemble Black Diamond fait son apparition dans le catalogue. Il comprend notamment des plaques de protection du soubassement.
Le quatre cylindres réservé au haut de gamme
De série, on livre le Bronco Sport avec un moteur à 3 cylindres turbo EcoBoost de 1,5 litre. Voilà sans doute le principal point faible de ce VUS compact à la bouille sympathique. Dans l’industrie, les moteurs à 3 cylindres ont mauvaise réputation, ils ont tendance à vibrer davantage et leur rendement est généralement moins intéressant. Sans parler de la sonorité médiocre de surcroît. Cela dit, ce petit moteur reste suffisant dans un véhicule comme le Bronco Sport. Suffisant, mais sans plus. On irait même jusqu’à admettre que le consommateur moyen qui opterait pour cette mécanique n’y verrait pas forcément d’inconvénient.
En effet, vous remarquerez qu’au sommet de la gamme loge la version Badlands. On déplore que le moteur à 4 cylindres turbo de 2 litres soit réservé à cette version, la plus cossue et la plus coûteuse. Pour l’obtenir, il faudra débourser un peu plus de 45 000 $. Avec cette mécanique, on obtient une puissance pas mal plus intéressante de 250 chevaux. Sur le plan de la consommation d’énergie, le plus petit des deux moteurs n’est pas assez frugal pour justifier sa présence. En effet, Ressources naturelles Canada annonce une cote de 8,9 L/100 km pour le trois cylindres contre 10,2 L/100 km pour le 4 cylindres. Voilà un écart négligeable. En pratique, on constatera que l’étau se resserre puisque le 3 cylindres sera enclin à forcer davantage.
Malgré ses défauts qu’on lui pardonne ou non, le Bronco Sport fait partie de ces véhicules qui sont attachants. Bien sûr, l’approche est radicalement différente de celle du véritable Bronco, mais la personnalité du Bronco Sport n’est pas moins forte pour autant. Alors qu’on est continuellement entouré de VUS gris, noir ou blanc dans les bouchons de circulation, on ne peut que se réjouir de constater que Ford veut ressortir du lot. De plus, les clins d’œil et petites attentions sont nombreux à bord du véhicule. On aime.
L’hybride brille par son absence
On l’a mentionné plus tôt, le Bronco Sport partage bon nombre de ses composantes avec l’Escape. Cependant, on a perdu en chemin deux éléments clés de l’Escape : l’hybride et l’hybride rechargeable. Parce qu’il ne propose absolument rien d’autre d’innovateur, l’Escape brille principalement par ses versions hybride et hybride rechargeable. Or, chez Ford, on n’a pas cru bon d’intégrer cette technologie plus économique dans le Bronco Sport.
À nos yeux, il s’agit d’une erreur majeure. La camionnette Maverick, construite sur cette même plate-forme, y a pourtant droit. C’est à ne rien y comprendre. On avait saisi que Ford ne débarquait pas avec cette technologie au lancement du modèle et qu’on gardait cette carte dans notre manche. Le modèle est arrivé en 2021 et il n’y a aucune trace d’une volonté d’électrification à l’horizon.
Feu vert
- Bouille sympathique
- Moteur 2 litres pertinent
- Habitacle spacieux et bien aménagé
Feu rouge
- Moteur à 3 cylindres décevant
- Échelle de prix élevée
- Absence de version hybride ou hybride rechargeable