Toyota Crown - La royauté nippone de retour au Canada
Toyota voit grand pour 2023, littéralement. En plus d’avoir complètement redessiné son plus gros utilitaire, le Sequoia, le constructeur fait plaisir à ceux qui préfèrent la conduite d’une voiture en trouvant une remplaçante aussi surprenante qu’intéressante à sa défunte berline pleine grandeur, l’Avalon.
Voici donc la toute nouvelle Toyota Crown, la réinterprétation d’un classique nippon lancé en 1955 et commercialisé chez nous à partir de 1965 jusqu’à son retrait du marché nord-américain en 1972. Un demi-siècle plus tard, Toyota nous ramène la Crown en espérant connaître plus de succès dans un créneau que les consommateurs semblent fuir comme la peste.
Qui ne risque rien n’a rien
Si la Crown partage sa plate-forme TNGA-K avec d’autres voitures et multisegments de Toyota, on arrive difficilement à la catégoriser, car elle ne ressemble à rien d’autre sur le marché. Elle s’éloigne aussi royalement de l’Avalon et des autres produits de la marque. À la différence du Sequoia en question, qui est conçu spécifiquement pour notre continent, la Crown est le fruit d’un design bien japonais et se veut destinée à plusieurs dizaines de pays à travers le monde. Cette audacieuse berline adopte un profil surélevé, des roues surdimensionnées (19 ou 21 pouces selon la version) ainsi que des éléments contrastants sur les ailes et au bas de la carrosserie, comme si elle voulait montrer ses muscles et convaincre les amateurs de robustesse autrement attirés par les VUS. La garde au sol plus généreuse facilite l’accès à bord et rehausse la position de conduite, deux aspects importants pour la clientèle visée. Dommage qu’il n’y ait qu’un simple couvercle de coffre au lieu d’un hayon, par contre.
On aime l’extérieur sportif et aérodynamique à la fois, avec de belles courbes et un long toit fuyant. À l’arrière, les feux se présentent telle une mince ligne continue et les embouts d’échappement sont bien dissimulés. Pour se démarquer davantage, la version haut de gamme Platinum propose un traitement noir du capot à la partie arrière dont l’effet est discutable. Idem pour cette teinte appelée « Âge de bronze » qui s’ajoute à la palette. Mais bon, les goûts ne se discutent pas!
À bord, vous découvrirez que les concepteurs de Toyota ont beaucoup insisté sur le confort et l’insonorisation, à commencer par du verre acoustique et des sièges avant chauffants à huit réglages électriques de série. Les Limited et Platinum remplacent le cuir synthétique par du cuir véritable, puis reçoivent un toit panoramique, un éclairage ambiant ainsi que des sièges ventilés à l’avant et chauffants à l’arrière. L’instrumentation numérique de 12,3 pouces est fort jolie et s’annexe d’un écran central tactile de même taille sur la planche de bord. Bien sûr, le nouveau système multimédia de Toyota est au rendez-vous, incluant un assistant vocal, la navigation par infonuagique, des mises à jour à distance et plusieurs services connectés… qui deviendront malheureusement payants après leur période d’essai de 3 ou 5 ans. L’intégration d’Android Auto et d’Apple CarPlay se fait sans fil.
Deux options hybrides et c’est tout
À l’instar des Prius, Sienna, Venza et Sequoia, la Toyota Crown se veut exclusivement hybride. Et pour une voiture qui souhaite rivaliser avec les utilitaires, le rouage intégral (électronique et non mécanique) est judicieusement inclus de série. Dans les déclinaisons XLE et Limited, le système jumelle un moteur atmosphérique à quatre cylindres de 2,5 litres avec deux moteurs électriques et une boîte de vitesses à variation continue. La puissance de 236 chevaux n’est pas si mal, mais c’est surtout la consommation d’essence moyenne de seulement 6,2 L/100 km qui nous plaît.
De son côté, la Crown Platinum exploite le système hybride MAX combinant un nouveau moteur turbocompressé à quatre cylindres de 2,4 litres avec deux moteurs électriques et une boîte automatique à six rapports. Les performances sont beaucoup plus convaincantes grâce aux 340 chevaux, sans parler du fait qu’au moins 30% du couple est toujours acheminé au train arrière. Ici, attendez-vous à brûler environ 8,4 L/100 km. Autre avantage : aux modes de conduite EV, Éco, Normal et Sport s’ajoutent les modes Sport+, Confort et Custom, ce dernier permettant d’ajuster les différents réglages à notre guise. Cerise sur le gâteau, c’est la seule mouture de la Crown qui bénéficie d’une suspension adaptative favorisant un meilleur comportement routier.
Cette berline nouveau genre compte de plus sur la série d’aides à la conduite la plus avancée du constructeur (Toyota Safety Sense 3.0) et un système de stationnement assisté en option prenant en charge les manœuvres perpendiculaires et parallèles. Tout compte fait, la Crown apporte un bon vent de fraîcheur parmi les Charger, Stinger et 300 de ce monde.
Feu vert
- Design unique
- Intérieur spacieux et silencieux
- Cotes de consommation imbattables
Feu rouge
- Pas la plus performante ni stimulante à conduire
- Système hybride MAX pas encore éprouvé