Nissan Z NISMO 2024 : le prix de la sportivité
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Avec la nouvelle NISMO, Nissan complète habilement la famille Z. Grâce à cette version plus affûtée placée au sommet de la gamme, le constructeur japonais souhaite se démarquer dans la catégorie des sportives. Alors que la Z normale est destinée à un usage routier, Nissan nous a précisé que le modèle NISMO a pour mission de séduire des propriétaires qui veulent rouler avec une voiture performante sur la route, mais aussi sur la piste.
Une tâche délicate, car une voiture efficace sur la route peut manquer de mordant sur un circuit. Si l’on prend le problème à l’envers, un véhicule développé exclusivement pour la piste risque de devenir désagréable sur la route, surtout au Québec…
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Esthétiquement, Nissan a modifié subtilement la carrosserie afin de différencier la NISMO et améliorer l’aérodynamisme. Parmi les changements dignes de mention, on peut citer le pare-chocs avant revu, avec une lame proéminente portant l’inscription NISMO. Les bas de caisse et les jantes de 19 pouces sont également spécifiques, tout comme la partie basse du pare-chocs arrière. L’aileron plus proéminent ainsi que la ligne rouge ceinturant le bas de la voiture distinguent aussi ce modèle plus sportif.
Dans l’habitacle, on retrouve globalement les mêmes éléments qu’à bord des autres Z, avec cependant quelques ajouts. La jante du volant est recouverte de cuir et d’alcantara et une insertion rouge à son sommet apporte un repère supplémentaire au conducteur. Ce dernier s’installe dans des sièges baquets Recaro spécifiques. Enfin, les graphismes de l’instrumentation face au conducteur sont légèrement modifiés et deux boutons de la console centrale (démarrage et modes de conduite) sont désormais anodisés en rouge.
Plus rigide et plus puissante
Le plus gros du travail fourni par Nissan s’est fait sur le châssis. Plus rigide en torsion, la coque reçoit aussi des suspensions recalibrées. Grâce à des ressorts raffermis, des amortisseurs revus et des barres antiroulis de plus gros diamètre, la NISMO a été développée pour offrir une meilleure tenue de route et davantage d’adhérence dans les virages. Elle est également chaussée de pneus plus adhérents (Dunlop SP Sport Maxx GT600) qui gagnent 10 mm de largeur à l’arrière. Pour ralentir adéquatement cette Z vitaminée, les disques de frein avant ont été agrandis et atteignent 380 mm. Enfin, une direction plus directe a été montée pour apporter un meilleur ressenti au conducteur.
La voiture a pris un peu de poids (70 kg de plus qu'une Z Sport automatique) notamment à cause des suspensions et des freins renforcés, mais cela ne l’empêche pas d’être plus rapide sur la piste selon Nissan.
Pour différencier cette version NISMO, le constructeur japonais a aussi apporté quelques améliorations au groupe motopropulseur. La pression des turbocompresseurs a été légèrement augmentée, de même que leur vitesse de rotation maximale (227 000 tr/min au lieu de 222 000). Avec un refroidissement de l’air d’admission revu ainsi qu’une combustion améliorée, Nissan annonce 420 chevaux et 384 lb-pi, sachant que la Z normale revendique 400 chevaux et 350 lb-pi.
Du côté de la transmission, certains clients potentiels seront déçus d’apprendre que seule la boîte automatique est disponible pour la NISMO. Nissan a fait ce choix pour maximiser la performance sur la piste. Dans la même optique, le constructeur annonce des modifications internes afin d’accélérer le passage des rapports. Mais le fait que la boîte demeure une automatique classique (à 9 rapports) et pas un modèle à double embrayage ne l’avantage pas sur papier.
Pour ce qui est de la disponibilité d’une manuelle, Nissan n’est pas fermé à l’idée de l’offrir éventuellement car aucune contrainte technique ne l’en empêche. Le constructeur japonais ne changera d’avis que si la demande des clients est suffisamment forte. Amateurs de la conduite à trois pédales, vous savez ce qu’il vous reste à faire!
Plus ferme mais pas inconfortable
Alors que l’on pouvait craindre que la suspension plus ferme rende la voiture inconfortable sur la route, nous avons trouvé la Z NISMO très conciliante. Il est important de préciser que l’essai a eu lieu dans la région de Sonoma en Californie, où la chaussée est nettement moins raboteuse que chez nous... Nous avons néanmoins rencontré quelques portions routières mal revêtues, et la NISMO, bien que plus ferme que la Z normale, ne nous a pas malmenés. Rien à voir avec la fermeté d’une Honda Civic Type R par exemple.
Pour une utilisation routière, la légère hausse de puissance et de couple n’est pas palpable. Mais ce n’est vraiment pas un problème, le V6 biturbo de 3 litres ne manquant pas de coffre. Coupleux dès les plus bas régimes, il devient rageur dans le haut du compte-tours. La sonorité, plus présente que dans les autres Z, rehausse l’ambiance sportive.
Sur des voies rapides, on entend les mêmes bruits de roulement qu’à bord des autres versions. La Z NISMO se rattrape avec une consommation raisonnable lorsque l’on reste sage avec l’accélérateur. Sur des routes dont la limite oscille entre 80 et 110 km/h, l’ordinateur de bord indiquait seulement 7,7 L/100 km. Sachez toutefois qu’en écrasant la pédale droite comme s’il n’y avait pas de lendemain, l’afficheur a tout de même grimpé jusqu’à 18,5 L/100 km de moyenne!
Sur les routes sinueuses serpentant dans la forêt et entre les vignobles, la Z NISMO fait preuve de prétentions sportives de haut niveau. Les modifications apportées au châssis prennent tout leur sens ici, avec une direction plus tranchante que la Z normale. Le train avant, bien mieux guidé, permet des entrées de virage musclées. Les pneus plus adhérents autorisent aussi une excellente vitesse de passage en courbe. Et en enclenchant le mode Sport+ (spécifique à la NISMO), la pédale d’accélérateur devient plus sensible. Nous avons apprécié ce réglage, mais ce sera peut-être un peu trop réactif au goût de certains conducteurs. De son côté, le freinage se démarque grâce à un mordant et une puissance impossibles à prendre en défaut. Le ressenti à la pédale, dont l’attaque est un peu plus immédiate que la Z normale, nous a également séduits.
En conduite sportive, le seul défaut notable est la relative lenteur de la boîte de vitesses. Bien qu’elle fasse son travail de manière honorable, elle demeure plus lente qu’une boîte PDK de Porsche par exemple.
À l’épreuve de la piste
Lors d’un précédent essai de la Z, nous vous avions expliqué que la relative mollesse des suspensions aidait la voiture sur nos routes défoncées, mais risquait de la pénaliser sur un circuit. Le rideau de pluie qui s’était abattu sur le Circuit Mont-Tremblant nous avait hélas empêchés d’en avoir le cœur net.
Par contre, c’est sous un soleil radieux que nous sommes arrivés sur le Sonoma Raceway pour conduire une Z normale et une Z NISMO. La première session de conduite avec une Z Performance confirme que la souplesse de l’amortissement complique la conduite sur circuit. La voiture prend trop de roulis et les mouvements de suspension rendent le train arrière trop baladeur à la remise des gaz. Il faut dire qu’avec ses changements d’élévation brutaux et ses virages rapides, la piste de Sonoma est un sacré juge de paix!
Tout change au volant de la NISMO, qui se montre bien plus efficace. Mieux assise sur ses suspensions, la voiture vire à plat, éliminant une grande partie du roulis qui caractérise la Z normale. La direction plus directe et les suspensions plus efficaces permettent des entrées de virage plus rapides ainsi qu’une stabilité supérieure. Les pneus plus adhérents (et plus larges de 10 mm à l’arrière) font également la différence. Et plus d'une vitesse de passage en courbe augmentée, le conducteur profite d'une meilleure motricité en sortie ainsi que d'une vitesse de pointe plus élevée. Au bout de la ligne droite, la NISMO arrivait environ 25 km/h plus vite que la mouture normale, ce qui est loin d’être négligeable. Nous n’avons pas chronométré les temps, mais au ressenti, il ne fait aucun doute que la Z performance est plus lente de plusieurs secondes comparée à la NISMO.
Le freinage est resté efficace et constant dans son fonctionnement sur le circuit. En revanche, avec seulement 3 tours rapides effectués consécutivement, il est difficile de juger l’endurance du système. Dernier point digne de mention, la boîte de vitesses fonctionne correctement, mais pourrait là encore se montrer plus rapide.
Au moment de conclure cet essai, nous avons trouvé les prestations dynamiques de la Z NISMO très convaincantes. Plaisante à conduire, plus efficace sur la piste sans se montrer désagréable sur la route, elle cumule les qualités. C’est en regardant la facture que l’on tousse un petit peu. Affichée à 75 998 $, auxquels il faut ajouter 1 950 $ de frais de transport et de préparation, la NISMO 2024 n’est pas donnée.
À plus forte raison quand on sait qu’une Z Sport coûte 50 998 et une Z Performance 61 998 $. Donc si vous prévoyez de rouler souvent sur un circuit et qu’une tenue de route affûtée est au sommet de vos critères d’achat, investir dans une Z NISMO se justifie. Dans le cas contraire, un modèle Sport ou performance se débrouillera très bien sur la route pour un prix nettement inférieur.