Lexus HS250h 2010, une Lexus Facebook
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Il y a les amis, les vrais, ceux qu’on peut réveiller à trois heures du matin pour leur conter nos problèmes sans craindre de se faire rabrouer. Il y a les bonnes connaissances, les connaissances et les connaissances lointaines. À travers tout ça, depuis peu, on retrouve des amis Facebook dont, souvent, on n’attend pas grand-chose…
La nouvelle Lexus HS250h, la première Lexus conçue dès le départ pour être un hybride fait un peu partie de la catégorie de ces nouveaux amis. On ne la voulait pas vraiment et on fait avec sa présence, le temps que ça durera, surtout qu’elle dérange peu… Il y a déjà quelques années, du temps où tout ce que Toyota / Lexus touchait se transformait en or, l’entreprise nippone s’était donné pour mandat, fort noble, de faire de l’hybridation de ses voitures une priorité. Après les Toyota Prius, Camry et Highlander et les Lexus GS450h, LS600h et RX450h, Lexus lançait, l’automne dernier, la HS250h. Dévoilée presque en même temps que la Prius de nouvelle génération, il est facile de penser que la HS250h est, en fait, une Prius de luxe. C’est encore plus facile quand on constate que certains éléments sont partagés par les deux, dont l’empattement. Et ça le devient encore plus lorsqu’on conduit la voiture qui se situe, au niveau des dimensions entre la Prius et la Camry. Selon Lexus, la HS250h est basée sur la Toyota Avensis vendue en Europe.
Terne mais riche
Si, avec la HS250h les designers de Lexus ont voulu créer une voiture anonyme, force est d’admettre qu’ils ont réussi un tour de force… Oh, elle n’est pas laide, loin de là! Elle affiche même une certaine classe avec sa partie avant qui semble formée d’une grille de Ford Fusion et de phares de Camry. La partie arrière est subtilement plus originale. Dans l’habitacle, par contre, aucun moyen de prendre la HS250h pour une autre! Le tableau de bord reprend les thèmes déjà vus dans le RX avec des jauges électroluminescentes, de nombreux boutons et commandes et, surtout, cette souris que j’ai finie par apprécier au fil de mes essais de produits Lexus. Bien entendu, la qualité des matériaux ne peut être prise en défaut, de même que leur assemblage, effectué par des maniaques de la précision. Le système audio Mark Levinson possède une sonorité envoûtante mais il m’a semblé une coche moins compétent que celui d’une LS460. Question de protéger le prestige de cette dernière, sans doute.
Inutile de préciser que tous les sièges sont confortables. Cependant, ceux d’en arrière souffrent d’un manque de dégagement pour certaines têtes plus hautes que d’autres. Puisque la HS250h est un hybride, il fallait bien loger la batterie quelque part et c’est entre le dossier du siège arrière et le coffre qu’elle se trouve, obligeant ainsi les ingénieurs à fixer le dossier en permanence. Le coffre n’est pas très vaste, because la batterie mais, heureusement, son ouverture est grande. Pour une voiture pensée dès le départ pour être un hybride, on ne s’est pas forcé beaucoup…
Motorisation hybride
Le moteur à essence est un quatre cylindres de 2,4 litres déjà vu sur la Camry Hybrid et doté du mode Atkinson (la course du piston est plus longue en détente qu’en admission). La puissance totale n’est pas divulguée mais la combinaison moteur à essence / moteur électrique fait 187 chevaux et 138 livres-pied de couple. La batterie provient de la Camry Hybrid (d’où, sans doute, sa location entre le siège arrière et le coffre). Le système de recirculation des gaz d’échappement est identique à celui de la Prius.
Les performances n’ont rien d’enlevant (0-100 km/h en 9,7 secondes et le 80-120 en 6,8 secondes selon nos mesures manuelles effectuées en hiver). Il faut cependant avouer que ce genre de voiture s’adresse à une clientèle beaucoup plus soucieuse d’être verte que sportive. Malgré tout, j’aurais aimé avoir un peu plus de pep sous le pied droit. D’ailleurs, il y aurait suffisamment d’espace sous le capot pour y insérer un V6. Toutefois, pour les énervés, il y a un bouton Power au tableau de bord. Lorsqu’il est enfoncé, l’accélérateur offre une meilleure réponse et la voiture demeure moins longtemps en mode électrique. J’allais oublier! Oui, la HS250h peut rouler sur le seul mode électrique. Et pour profiter davantage des bienfaits de l’électricité, la nuit dans un quartier résidentiel, par exemple, il existe un mode EV. Cependant, il faut apprendre à être d’une infinie douceur avec l’accélérateur, une douceur que la nature n’a malheureusement pas distribué également… Lors de notre semaine d’essai, nous avons obtenu une moyenne de 7,8 litres aux cent kilomètres, ce qui s’avère une très bonne moyenne… sans être exceptionnelle. Lexus recommande de l’essence super mais la voiture s’accommode de régulier. En passant, la transition entre le moteur électrique et celui à essence est à peine perceptible.
La transmission à rapports continuellement variables (CVT) est, contrairement à plusieurs de ses collègues, transparente. Le fait que l’habitacle de la HS250h soit bien insonorisé y est sans doute pour quelque chose. Ainsi, on n’entend pas le moteur monter dans les tours en pleine accélération. Le levier peut être placé en position « B » (pour « Brake »). À ce moment, on remarque que le frein moteur est beaucoup plus présent.
Petit nuage ira loin
Sur la route, quiconque a déjà pris le volant d’une Lexus connaît déjà son expérience à bord de la petite nouvelle. On y retrouve cette même sensation de conduire un nuage tant la direction est insensible. La tenue de route est passablement relevée… à condition de ne pas brusquer la voiture! À ce moment, on note un certain roulis et dès que les pneus glissent le moindrement, un « bip » plus stressant qu’informatif indique que les systèmes de contrôle de la traction et de la stabilité latérale veillent au grain. Heureusement, on peut tout désactiver (vraiment tout, oui, oui!) pour, par exemple, se sortir d’un banc de neige. Assurément pas pour aller sur une piste de course. Curieusement, j’ai trouvé les suspensions de la HS250h un peu dures. On peut peut-être mettre le blâme sur la température ou sur les pneus de notre voiture d’essai (Toyo Observer Garrit 225/45R18). Quoiqu’il en soit, elles assurent une bonne tenue de route à défaut d’être sportive.
Notre HS250h était un modèle Ultra Premium, rien de moins! À peu près tout ce que peut trouver sur une voiture moderne y était, du GPS au volant ajustable électriquement en passant par les phares à DEL adaptatifs. La version de base (?), la HS250h Premium peut être dotée, en option, de suspensions plus sportives. Le fait de n’offrir ce type de suspensions uniquement sur le modèle de base, et en option en plus, en dit long sur ce qu’on attend de cette automobile! Et croyez-le ou non, dans cette version de base, on ne retrouve pas de sièges chauffants à l’avant, ce qui est, à mon avis, impardonnable pour une Lexus! Il faut opter pour le groupe Premium Sport de 1 500$ pour y avoir droit. Par contre, peu importe la version, dix coussins gonflables protégeront les occupants au cas où.
Question de $$$$$
Le modèle Premium est vendu 39 900$ tandis que l’Ultra Premium commande 48 750$. Ce dernier prix me semble trop élevé pour ce que la voiture a à offrir. Certes, on y retrouve beaucoup de luxe et de confort, un emblème de prestige et une fiabilité somme toute encore au-dessus de la moyenne. Le fait qu’il ne s’agisse pas d’une voiture puissante et sportive ne doit pas influencer notre jugement puisque les gens à la recherche d’une hybride veulent plutôt montrer leur côté vert. Et c’est là que le bat blesse. La HS250h n’est rien d’autre qu’un hybride luxueux. Une Prius, moins dispendieuse et dont l’image écologique est établie me semble une meilleure option que la livrée Premium même si elle s’avère moins confortable. Et si vous lorgnez vers une Ultra Premium, vous pourriez aussi regarder du côté de la BMW 335d (diesel). Peut-être moins fiable mais drôlement plus intéressante à conduire tout en étant économe en carburant!