Grève aux États-Unis : voici les usines et les véhicules touchés
Contrairement à 2020, les constructeurs automobiles américains n’ont pas réussi cette fois à s’entendre à temps avec le syndicat des travailleurs de l’automobile aux États-Unis (UAW) en vue du renouvellement de leurs conventions collectives, si bien qu’une grève a été déclenchée dans trois usines au cours de la nuit de jeudi à vendredi.
Dans les jours précédents, Ford avait qualifié sa dernière offre « d'historiquement généreuse avec d'importantes hausses salariales » et d'autres avantages. Or, le syndicat UAW réclame des salaires augmentés de 40%, des semaines réduites et de nouveaux bénéfices de retraite, ce que le grand patron de Ford, Jim Farley, qualifie d’irréaliste, estimant que cela conduirait l’entreprise tout droit à la faillite.
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Bref, les parties semblent être loin d’un accord à l’heure actuelle. Selon le cabinet de conseil Anderson Economic Group (AEG), une grève de dix jours pourrait représenter pour l'économie américaine une perte de revenus de plus de 5 milliards $US.
Quelles sont les usines et les véhicules touchés?
Bien que seulement trois usines employant quelque 12 700 travailleurs syndiqués soient à l’arrêt présentement, celles-ci assemblent toutes des véhicules prisés des consommateurs. Il s’agit de :
- GM – Wentzville, Missouri : Chevrolet Colorado et Express, GMC Canyon et Savana
- Stellantis – Toledo, Ohio : Jeep Wrangler (incluant Wrangler 4xe hybride) et Gladiator
- Ford – Wayne, Michigan : Ford Ranger et Bronco
Trois de ces véhicules (Colorado, Canyon et Ranger) sont des modèles fraîchement redessinés. Deux autres (Wrangler et Gladiator) viennent de recevoir une importante mise à jour pour 2024.
Le président du syndicat UAW, Shawn Fain, a clairement laissé savoir que le mouvement de grève pourrait s'étendre, enjoignant les 146 000 membres de son organisation qui travaillent pour les trois géants de Detroit à se tenir prêts à débrayer en fonction de l'évolution des négociations.
Grève imminente au Canada
Chez nous aussi, un conflit de travail apparaît de plus en plus probable. Les conventions collectives signées en 2020 entre le syndicat Unifor et les trois constructeurs américains expireront avant minuit le 18 septembre. Les usines d'Oakville (Ford), d'Oshawa (GM) ainsi que de Brampton et Windsor (Stellantis) sont concernées.
« Les travailleurs canadiens (NDLR : ils sont environ 18 000) ont envoyé un message clair aux trois constructeurs de Detroit qu’ils sont unis derrière nos comités de négociation en vue d’améliorer les régimes de retraite, d’augmenter les salaires et d’assurer de bons emplois syndiqués dans la construction des futurs véhicules électriques, avait déclaré la présidente d’Unifor, Lana Payne, à la fin d’août. Comprenez bien que notre syndicat est pleinement préparé à prendre toutes les mesures nécessaires pour atteindre nos objectifs d’ententes collectives. »
Interrogé à l’ouverture du Salon du véhicule électrique de Québec vendredi matin, le PDG de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec, Ian P. Sam Yue Chi, s’est fait à moitié rassurant. Il a affirmé que les inventaires du côté des fabricants américains sont assez bons dans l’ensemble en ce moment pour encaisser le choc initial. Toutefois, une grève qui se prolonge entraînera inévitablement de plus longs délais de livraison et exercera une pression sur le marché qui fera augmenter les prix.
Selon la firme J.D. Power, après deux semaines d’éventuelles grèves dans les usines, les prix des véhicules neufs pourraient monter de 2%, soit 1 000 $ pour un modèle de 50 000 $.