Nissan 350Z, imprimante à contraventions !
Je me souviens encore du prototype « Z » que Nissan nous avait dévoilé au début du présent siècle. À l’heure où la nostalgie était à la mode, elle nous remémorait les beaux jours de la Datsun 240Z, tout en arborant un aspect futuriste spectaculaire. La réaction favorable du public aura ainsi convaincu les stratèges de Nissan d’en faire la production, en ne modifiant que peu d’éléments par rapport au prototype. C’est donc en 2003 qu’on nous l’aura définitivement présenté, créant dès son arrivée un engouement à ce point fort que les listes d’attentes chez les concessionnaires s’allongeaient de semaine en semaine.
Six ans plus tard, la 350Z constitue le plus vieux modèle de toute la gamme Nissan/Infiniti. Et même si la ligne de cette voiture est encore aussi spectaculaire, l’effet « wow ! » du début n’est plus le même. Mais quoi qu’on dise, la 350Z demeurera toujours une superbe automobile sur le plan esthétique. Son long museau, sa ceinture de caisse élevée, sa partie arrière tronquée et ses ailes bombées lui procurent une force de caractère indéniable. Voilà sans doute pourquoi plusieurs la qualifient de Corvette à la sauce japonaise.
D’abord lancée sous la forme d’un coupé, la 350Z est aussi déclinée un peu plus tard en roadster. Et c’est normal, puisque dans le segment de la voiture sport, le roadster est probablement le seul à connaître une remontée depuis environ dix ans. Je dois cependant admettre que cette version néanmoins intéressante est drôlement moins réussie sur le plan esthétique. Certes, lorsque décapotée, un panneau moulé vient recouvrir la capote de façon à conserver la finesse des lignes, mais quand le toit est en place, la voiture est aussi peu attrayante que dangereuse en raison d’une très mauvaise visibilité.
L’habitacle trahit son âge
Ceux qui suivent le domaine automobile de plus près se rappelleront à quel point la finition intérieure des Nissan du début du siècle été mauvaise. Le constructeur a heureusement vite fait de corriger ces lacunes en augmentant la qualité d’assemblage et des matériaux. Mais il reste néanmoins un véhicule qui n’a pas été amélioré à ce niveau. Et vous aurez bien sûr deviné qu’il s’agit de la 350Z.
On explique mal pourquoi Nissan a omis de régler ce problème dans ce bolide, car il m’apparaît ridicule d’exiger une telle somme pour ce piètre niveau de qualité. Vous retrouverez donc à bord un habitacle très « plastique » et austère. L’instrumentation orangée qui a été reprise sur plusieurs autres modèles de la marque pour ensuite être remplacée n’est pour sa part pas vilaine, mais mériterait aussi d’être revue. Et que dire de ce vide-poche planté en plein milieu de la console centrale, ou de ces panneaux de porte sans relief aucun, aussi froids que disgracieux ?
Fort heureusement, la voiture propose aux deux occupants des sièges qui eux, sont bien adaptés, parce que fermes, enveloppants et confortables. Vêtus d’un cuir de qualité, ils sont également chauffants, pour un meilleur confort. On aurait seulement souhaité que celui du passager soit réglable verticalement, ma conjointe, toute petite, avait peine à voir à l’extérieur !
Comme son nom l’indique, la 350Z bénéficie toujours du V6 de 3,5 litres tant exploité chez Nissan, qui déballe dans ce cas-ci une puissance de 306 chevaux. Très performant, souple et offrant beaucoup de couple peu importe le régime, il procure des accélérations et des reprises époustouflantes. Et que vous optiez pour la boîte manuelle ou l’automatique, vous aurez droit à un rendement tout aussi exceptionnel. Mais comme les amateurs de performances en veulent constamment plus, il semble que Nissan modifiera d’ici peu le groupe motopropulseur de cette sportive pour lui greffer le V6 de 3,7 litres de 330 chevaux de la dernière Infiniti G37 coupé. De ce fait, vous aurez compris que la nomenclature sera changée à 370Z.
Sélecte sportive
Propriétaire de 350Z, il ne vous faut en fait qu’une belle route et un peu de temps pour aller jouer. Car prendre le volant de cette bagnole, s’est se faire vraiment plaisir. Le bonheur ressenti est à ce point élevé qu’il parvient à nous faire oublier toutes les déceptions engendrées par son habitacle morbide. On tourne la clé de contact, on se fait bercer par le magnifique son du moteur, et on appuie sur le champignon pour revivre à chaque fois une expérience de conduite exceptionnelle. Je sais, mes propos frisent la romance, mais je vous garantis que rares sont les voitures sport affichant un tel agrément. Oh, le dernier coupé de Série 3 et la Porsche Cayman S font aussi partie de ce club sélect, mais croyez-moi, il faut conduire une 350Z dix minutes pour comprendre !
Son comportement sportif nuit évidemment au confort, mais la rigidité de son châssis contribue en revanche à assurer ce sentiment de solidité qui nous laisse croire que la bagnole est capable d’en prendre. Contrairement à certaines voitures sport, la 350Z n’est pas désagréable en conduite urbaine. C’est une voiture maniable et facile à conduire. Toutefois, elle démontre toute son aisance sur de belles routes sinueuses, où elle peut s’exprimer de tous ses feux. L’ensemble de ses éléments mécaniques lui permet par conséquent d’avoir une tenue de route stupéfiante et une grande stabilité. Le freinage est également digne d’une grande sportive, étant aussi puissant qu’endurant. Bref, voilà une sportive de premier rang qui mérite malgré ses lacunes, de grands éloges. Mais gare aux contraventions, car avec elle, c’est simplement trop facile de se laisser aller !
Feu vert
Excellentes performances
Voiture très agile
Ligne toujours magnifique
Excellent châssis
Sièges confortables
Feu rouge
Finition intérieure insultante
Visibilité précaire (décapotable)
Suspension très ferme
Renouvellement bientôt prévu