Volkswagen Golf eTSI : si seulement les Américains la voulaient
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Voyager à l’étranger est un bon moyen de conduire des véhicules qui ne sont pas vendus chez nous. Nous vous avons déjà parlé de modèles qui nous font envie, comme l’Alpine A110, la Toyota GR Yaris ou le Suzuki Jimny. Au cours d’un séjour en Italie, le hasard a bien fait les choses car ma voiture de location était une Volkswagen Golf de huitième génération. Une version « ordinaire » que nous étions curieux de conduire, puisque ce modèle se refuse à nous depuis que Volkswagen a décidé de remplacer sa célèbre compacte par le Taos. Une décision imposée par les acheteurs américains, qui n’ont jamais aimé les voitures à hayon et préfèrent les utilitaires sport. Tout le contraire des Québécois, qui ont toujours apprécié la Rabbit puis la Golf.
Bien que j’ignore l’année modèle de la voiture qui m’a été confiée, je sais qu’il s’agit du modèle d’entrée de gamme. L’appellation eTSI apposée sur le hayon fait référence au système d’hybridation légère qui équipe la voiture. Elle abrite un 3 cylindres turbo de 1 litre développant 109 chevaux et 148 lb-pi. Des valeurs courantes pour un modèle d’entrée de gamme européen, mais trop limitées pour notre marché. Deux transmissions sont disponibles, une manuelle à 6 vitesses et une automatique DSG qui compte un rapport de plus. C’est cette dernière qui était montée dans le véhicule.
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Dans l’habitacle, on retrouve la même disposition que les Golf GTI et R vendues chez nous, les touches de sportivité en moins. La qualité de finition donne satisfaction, les sièges fournissent un bon maintien et la position de conduite est facile à trouver. L’espace est amplement suffisant pour quatre adultes, et le volume de chargement adéquat pour une famille. Avec deux valises de grand format et un bagage de cabine, nous avons pu emporter beaucoup d’affaires et le hayon fermait encore.
Malheureusement, cette Golf partage son système multimédia avec les GTI et R, et a donc une ergonomie catastrophique. Peu intuitif, obligeant à quitter la route des yeux et souffrant de nombreux bogues, l’infodivertissement de Volkswagen s’est montré aussi désagréable à utiliser que d’habitude…
Il manque quelques chevaux…
Au démarrage, la sonorité boiteuse et les claquements dignes d’un moteur diesel ne sont pas vraiment doux à l’oreille, surtout à froid. Volkswagen Europe annonçant 1 302 kg à vide, le moteur a donc fort à faire pour mouvoir la compacte allemande. Reconnaissons au 3 cylindres un caractère volontaire, même s’il manque de coffre sous les 2 500 tr/min et qu’il s’essouffle au-delà de 5 000 tr/min. Pour dépasser ou se lancer sur l’autoroute, mieux vaut appuyer fort sur l’accélérateur pour obtenir une réponse correcte.
Dans l’optique d’une commercialisation au Canada, Volkswagen aurait évidemment opté pour une motorisation plus performante. Cela dit, ce tout petit moteur possède au moins l’avantage de brûler très peu de carburant. Selon le standard européen WLTP, la voiture consomme entre 5,2 et 6,3 L/100 km. Avec une moyenne relevée de 5,8 L/100 km au terme d’un périple d’a peu près 1 000 km, cela semble réaliste. Et vu le prix élevé de l’essence en Italie (environ 2 euros par litre, soit 3 $ CAD) cet avantage était loin d’être négligeable.
La boîte DSG se manie comme celle des GTI et R vendues chez nous. Elle passe vite au rapport supérieur sauf lorsque l’on actionne le mode Sport. Par ailleurs, notre modèle d’essai donnait des à-coups désagréables en passant de la marche avant à la marche arrière. Mais quand on sait à quel point les autos de location sont maltraitées et le kilométrage conséquent de notre Golf (78 000 km), il est difficile de dire si cet irritant est dû à Volkswagen ou à des utilisateurs indélicats.
Un châssis à la hauteur
Lorsque la Golf de septième génération était encore vendue chez nous, sa tenue de route rivalisait avec les meilleures compactes de la catégorie. Les Golf GTI et R actuelles, de huitième génération, font également figure de références dans le domaine des capacités dynamiques.
J’étais donc curieux de conduire une version moins radicale pour pouvoir juger de sa tenue de route. Dotée d’une suspension prévenante, la Golf profite aussi de pneus aux dimensions raisonnables (205/55R16). Cela permet d’isoler efficacement les occupants lorsque la route se dégrade. Sur les longues portions autoroutières de la Toscane et du Latium, la voiture s’est montrée impériale, alliant silence de fonctionnement et excellent confort. Cependant, la question de son efficacité sur des routes sinueuses demeurait. C’est en Basilicate, dans les environs de Potenza, que j’ai enfin pu pousser la voiture. Et je n’ai pas été déçu!
En dépit d’une monte pneumatique moins adhérente qu’une GTI, la Golf « ordinaire » fait preuve de capacités dynamiques de haut niveau. Si les montées de col sont pénalisées par le manque de force du moteur, les descentes vous en donnent pour votre argent! La direction permet d’inscrire le train avant avec précision tandis que l’arrière suit sans le moindre temps mort. En augmentant la vitesse de passage en courbe, les pneus laissent fuiter un léger sifflement. Mais cela n'empêche pas la Golf de garder son cap, se jouant des virages sans aucune difficulté. Et en dépit d’une suspension plus souple, les mouvements de caisse restent bien maîtrisés. Le freinage, évidemment moins puissant que celui des modèles sportifs, est demeuré efficace même après plusieurs grosses sollicitations.
Avec un moteur un peu plus dynamique, il ne fait aucun doute que cette Golf ferait partie des meilleures compactes vendues au Québec. Quel dommage que les Américains n’aiment pas les voitures à hayon!