Ford Mustang 2024 : plus divertissante, plus prévisible
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L'idée derrière le Pony Car n'est peut-être pas né avec la Ford Mustang - la Plymouth Barracuda est historiquement arrivée en premier - mais c'est celle-ci qui est à l'origine du nom. On pourrait aussi argumenter longtemps sur le fait que la Mustang aurait gagné des proportions et des performances qui s’apparentent plus à un Muscle Car. Peu importe, tous peuvent s’entendre pour dire que les deux termes sont remis en question à l’ère de l’électrification.
Pour l’instant, il est toujours possible de mettre la main sur une bonne vieille Mustang qui carbure exclusivement au jus de dinosaure. Et pour sa septième génération, Ford a amélioré son meilleur vendeur en presque tous points. Le Guide de l’auto s’est rendu en Californie afin de mettre les versions EcoBoost et GT à l’essai.
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Des gadgets à go-go!
Mis à part sa nouvelle silhouette à la fois nostalgique et controversée, la Mustang 2024 a subi une batterie de changements technologiques dans l’habitacle qui ont malheureusement écarté ce côté nostalgique. Elle a en effet adopté la configuration à écran double qu'on peut voir dans tant de véhicules modernes, délaissant ainsi un bloc d’instruments au look classique et des commandes manuelles autrefois bien appréciées.
Malgré notre légère aversion pour ce type de configuration, nous sommes forcés d’admettre que ses qualités sont nombreuses. La clarté limpide de l'affichage, le système entièrement configurable et fort intuitif ainsi que le fait que tout soit centré vers le conducteur ont rendu l'expérience de conduite fort agréable tout au long de notre essai. Pour se faire pardonner leur manque de nostalgie, les designers ont ajouté de nombreuses options dans le bloc d’instruments, comme la possibilité de lui donner l'aspect de celui qui équipait jadis la Mustang Fox Body de 1987 à 1993!
Même si les sièges avant pourraient offrir un peu plus de soutien, l’habitacle de la Mustang 2024 procure un bon confort en général. Par contre, les places arrière sont toujours exiguës.
Dans le but de rendre la voiture plus divertissante, les concepteurs de Ford ont ajouté une panoplie de gadgets visant à charmer une clientèle jeune. Soulignons le caractère égayant du frein de dérapage (drift brake) qui vous permet de faire déraper la voiture de manière ridiculement facile. La fonction remote rev est également digne de mention, elle qui permet de faire tourner le moteur à distance en utilisant la télécommande. Bon matin, les voisins!
Une EcoBoost étonnamment suffisante, une GT toujours aussi belligérante
Le moteur à quatre cylindres turbocompressé est rendu une norme sur la route vers l’électrification dans pratiquement tous les segments. Cette configuration a longtemps été boudée à cause de son manque de capacité à livrer un couple franc à bas régime. Toutefois, grâce aux avancées technologiques sur plusieurs plans de la turbocompression, l’époque du no remplacement for displacement n’a plus le même sens qu’auparavant. Avec ses 315 chevaux et 350 lb-pi de couple, l'EcoBoost de 2,3 litres s'avère plus performant que le V8 de 4,6 litres qui prenait jadis place dans la 5e génération de la Mustang jusqu’en 2010.
Ce moteur reçoit un nouveau turbocompresseur à double volutes et un système de refroidissement amélioré. Hélas, la seule transmission disponible avec l’EcoBoost est l'automatique à 10 rapports qui, à défaut d’offrir un caractère aussi interactif que son pendant manuel à six rapports, revendique des cotes de consommation améliorées de 10,8 L/100 km en ville et 7,1 L/100 km sur l’autoroute.
Pour profiter d’un sage compromis entre docilité, performances et efficacité, le moteur EcoBoost livre ses services autant sur les accélérations que sur les reprises sur l’autoroute, et c’est en partie grâce à la transmission avec laquelle il fait très bon ménage. On semble ne jamais être perdu entre les rapports. De plus, les changements de vitesses se font avec une grande fluidité.
Aussi honnête et efficace qu’il puisse être, ce moteur manque cependant un je-ne-sais-quoi qui fait d’une Mustang une Mustang…
Le caractère bagarreur, le grondement et la pétarade de l’échappement, la livraison linéaire des performances, voilà quelques éléments qui composent ce je-ne-sais-quoi, lui qui ne peut qu’être fourni par le V8 de 5 litres portant le nom de Coyote. Évidemment, sa réputation n’est plus à faire, et ses performances paraissent encore plus aiguisées pour cette dernière génération. C'est grâce à plusieurs améliorations mécaniques, comme une nouvelle configuration des papillons des gaz et un nouvel échappement actif, qu'il peut maintenant déployer jusqu’à 486 chevaux et 418 lb-pi de couple.
Le V8 peut être jumelé à la boite manuelle à six rapports ou à la boite automatique à 10 rapports. Si la première offre le summum au chapitre de l’interaction, la seconde ne laisse pas sa place en matière de rapidité dans les montées et les rétrogradations.
Une dynamique de conduite prévisible, mais pas moins réjouissante
Les Mustang d’antan s’apparentaient à des missiles : compétentes en ligne droite, aléatoires dans les virages. Or, les ingénieurs de Ford ont travaillé sur le raffinement de la conduite au fil des dernières générations, notamment lorsqu’ils ont troqué l’essieu rigide pour la suspension indépendante à l’arrière avec la génération S550.
Depuis, la sportive de l’ovale bleu continue de se démarquer. La Mustang 2024 détonne par son comportement agile et sa tenue de route appréciable pour le poids, peu importe la motorisation choisie. Nos cobayes étaient équipés de l’ensemble performance, qui ajoute entre autres la suspension dynamique Magneride, des barres anti-rapprochement, un différentiel à glissement limité Torsen et des freins surdimensionnés Brembo qui nous ont sauvé la peau à quelques reprises en piste. Au final, la nouvelle Mustang est plus prévisible et facile à conduire que jamais, sans pour autant perdre son caractère amusant et bestial.
Profitez-en!
Tout constructeur automobile a intérêt à constamment améliorer le produit le plus populaire de son catalogue. On peut critiquer son look extérieur polarisant ou encore son habitacle peu nostalgique, mais on ne peut nier le fait que la Mustang s’améliore constamment sur le plan de la conduite.
Hélas, même si elle incorpore beaucoup d’éléments qui font d’elle un bon Pony Car, c’est le côté abordable qui brille par son absence avec un prix de départ de 37 000 $ pour le modèle de base EcoBoost et de 48 500 $ pour une GT. Par exemple, une Mustang GT équipée des options désirables dépassera les 60 000 $, et ce, sans les frais de transport de 2 095 $ ni les taxes applicables.
Quoi qu'il en soit, si tous les facteurs mesurables dans l'univers pointent vers le fait que la prochaine Mustang sera inévitablement électrifiée, l'occasion de mettre la main sur la dernière Mustang animée d’un V8 atmosphérique se présente à vous, chers puristes!