Hyundai Venue 2023 : l'Accent déguisée
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La porte d’entrée du monde utilitaire s’appelle Hyundai Venue, le multisegment coréen qui supplante tout juste — au niveau du prix, du moins — son principal rival, le Nissan Kicks. À une autre époque, cette même porte d’entrée — destinée aux premiers acheteurs et à ceux qui préfèrent les petits formats — aurait fièrement porté l’écusson Accent. Mais cette période où le Québec engrangeait la moitié des ventes de petites voitures au Canada est bel et bien révolue.
Certes, les automobilistes québécois ont encore cette attirance pour les petits pots, mais le rouleau compresseur utilitaire se montre inarrêtable. L’offre sous-compacte est pratiquement disparue, tandis que la catégorie juste au-dessus, celle des compactes, a elle aussi perdu des plumes. Il faut donc se rabattre sur ces VUS aux dimensions réduites comme le Hyundai Venue, sujet de cet essai routier.
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L’aile canadienne de Hyundai nous avait confié une livrée Ultimate fortement équipée afin de rouler quelques centaines de kilomètres en ce début de saison (très) chaude.
C’est un camion, ça?
Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, le Hyundai Venue repose sur les mêmes bases que sa devancière, la Hyundai Accent. Bref, le multisegment urbain reprend la plateforme, mais également le moteur 4 cylindres de 1,6 litre, d’une puissance de 121 chevaux et 113 lb-pi de couple. D’ailleurs, malgré son look de véhicule à vocation utilitaire, le Venue se contente des deux roues motrices avant pour se mouvoir. Voilà une configuration assurément moins outillée pour affronter les grosses tempêtes de neige, mais qui peut tout de même se débrouiller avec de bons pneus d’hiver.
Cette livrée Ultimate se distingue de ses pairs par ses jantes de 17 pouces, son toit ouvrant, ses phares à DEL et sa calandre aux motifs triangulaires. Le multisegment urbain n’a presque pas évolué depuis ses débuts, mais cette situation pourrait changer en 2024, le constructeur ayant déjà dévoilé les modifications cosmétiques prévues pour cette refonte partielle sur d’autres marchés.
À ce sujet, la devanture du modèle redessiné est mieux réussie, à mon humble avis, le Venue ayant reçu un traitement similaire à l’imposant Palisade. Mentionnons également que le Venue se montre un peu plus logeable que l’Accent, notamment au dégagement pour la tête des occupants.
Habitacle funky
Le groupe cible du Venue est plus jeune que celui qui lorgne du côté des grosses cylindrées. Voilà certainement pourquoi il règne cette ambiance « un peu » plus colorée à bord de cette variante Ultimate. Par exemple, les buses de ventilation sont cintrées par une bande en plastique blanc, tandis que le tissu des sièges reçoit cette autre décoration courbée.
Par ailleurs, les plastiques durs et les molettes souvent associés aux modèles d’entrée de gamme sont légion. La beauté de la chose, c’est que l’ergonomie est très bonne. Les commandes du quotidien sont judicieusement disposées, tandis que le volant multifonction demeure simple. Si le système d’infodivertissement pâlit quelque peu devant celui réservé aux bolides de l’aile Genesis, il reste facile d’utilisation, en raison de sa proximité avec le conducteur.
Le caractère économique du Venue s’observe aussi au chapitre de l’insonorisation... C’est donc de dire que le moteur chante haut et fort lorsque la pédale s’enfonce dans le plancher. Heureusement, tout redevient plus calme quand le régime moteur redescend à un niveau acceptable. C’est là l’un des avantages d’une boîte de vitesses à variation continue.
S’il est clair que la suspension est calibrée pour résister aux imprévus du quotidien, tels que les nids-de-poule, ce n’est pas aussi reluisant du côté de la sellerie. Encore une fois, le fait que le Venue soit un véhicule d’entrée de gamme est une excuse pour justifier des sièges à l’assise trop courte et au confort correct sans plus. C’est déjà mieux à bord d’un Tucson ou d’une Elantra, par exemple. La position de conduite est cependant plus verticale que dans la défunte Accent qui, rappelons-le, appartenait à la catégorie des voitures.
Confiné à la ville?
Le moulin à 4 cylindres de 1,6 litre travaille de concert avec cette boîte de vitesses IVT (Intelligent Variable Transmission) pour acheminer toute sa cavalerie à l’essieu avant. Pour l’automobiliste qui cherche un véhicule capable de se faufiler dans la jungle urbaine sans nécessairement être très puissant, le Venue peut fort bien se tirer d’affaire au quotidien. Il faut par contre prévoir les manœuvres de dépassement, avec des reprises un peu plus pénibles sur l’autoroute quand quatre adultes sont à bord, car l’unité à variation continue rend ces manœuvres très « élastiques ».
Pour les promenades sur de jolies routes sinueuses, le Hyundai Venue n’est pas un très bon candidat. En revanche, en ville, il profite de son court rayon de braquage, de sa consommation de carburant raisonnable et de son agilité digne d’une MINI Cooper… ou presque.
Toutefois, avec une direction légère et peu précise, le multisegment coréen perd des points au chapitre de l’agrément. Qui plus est, les suspensions ont clairement été conçues pour le confort avant tout. Un virage abordé à trop vive allure fait tanguer la caisse et ce n’est pas comme si un système de rouage intégral pouvait venir sauver les meubles, puisque le Venue est limité à sa motricité à roues avant.
Le talon d’Achille
Là où le bât blesse, c’est au moment de passer à la caisse. Le Hyundai Venue Ultimate, qui n’est qu’une Accent maquillée en VUS, coûte plus de 30 000 $ lorsque les frais et autres taxes en vigueur sont appliqués. Souhaitez-vous réellement payer cette somme dans les circonstances? C’est bien ce que je croyais.
D’une importance capitale pour la marque, le Venue a le mandat d’attirer les jeunes acheteurs et de les garder dans le giron de Hyundai par la suite. S’ils sont satisfaits après quelques années de possession, ils risquent de revenir pour passer au niveau supérieur (Kona, Tucson, Santa Fe, etc.). Certes, le prix demandé fait réfléchir, mais ce commentaire s’applique à n’importe quel véhicule neuf ou usagé de nos jours...