Ferrari fait un retour fracassant aux 24 Heures du Mans

Ferrari a réussi un retour fracassant après 50 ans d’absence aux 24 Heures du Mans, en mettant fin à cinq ans d’hégémonie de Toyota, à l’issue d’une course haletante jusqu’au bout.

Un siècle après la première course sur des chemins boueux en 1923, la 91e édition a tenu toutes ses promesses avec le retour de plusieurs constructeurs historiques et une réelle concurrence dans toutes les catégories.

En Hypercar, la catégorie reine, la Ferrari N.51, pilotée par les Italiens Alessandro Pier Guidi et Antonio Giovinazzi et le Britannique James Calado, s’est imposée devant la Toyota N.8, victorieuse l’an dernier (Sébastien Buemi, Ryo Hirakawa, Brendon Hartley) et la Cadillac N.2 (Earl Bamber, Alex Lynn, Richard Westbrook), reléguée à deux tours.

Photo: AFP

Si les cinq principales écuries — Ferrari, Toyota, Cadillac, Peugeot et Porsche — se sont relayées aux avant-postes dans les premières heures, la course a tourné dans la nuit à un duel palpitant entre Ferrari et Toyota.

Les deux voitures ont rarement eu plus de 20 secondes d’écart et ont régulièrement changé de position, jusqu’à ce que la Ferrari prenne définitivement la tête peu avant 11 h (5 h au Québec).

« Nous avons découvert la voiture en juillet dernier, il y a moins d’un an. Alors nous retrouver ici, c’était déjà quelque chose de fantastique. Et avoir une première ligne toute rouge... », s’est réjoui Giovinazzi.

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« Nous ne nous attendions pas à survivre 24 heures. On revient au Mans après 50 ans et on gagne, on peut être fier ». Ferrari remporte au Mans son dixième sacre — le premier depuis 1965.

Ferrari « plus rapide » 

Longtemps dans le sillage de la Ferrari, la Toyota a décroché 1h30 avant la fin de la course, quand Hirakawa a raté un freinage et percuté une barrière. « On lui avait dit d’attaquer tout ce qu’il pouvait », a expliqué Buemi, expliquant que les Ferrari étaient « un peu plus rapides dès le début ».

À l’arrivée, des larmes de déception ont coulé sur certains visages dans le stand Toyota. D’autant que cette semaine, la balance de performance (BoP), élaborée pour équilibrer les chances des voitures, avait été modifiée en défaveur de la marque japonaise.

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Vainqueur cette année des trois premières manches du WEC, le Championnat du monde d’endurance auto (Sebring, Portimao et Spa), Toyota faisait figure de favorite.

« J’ai l’impression qu’on a dominé le début d’année et là on n’arrivait pas vraiment à se battre, ou alors en prenant d’énormes risques », a fait valoir Buemi. La Toyota N.7, vainqueur en 2021, a d’ailleurs dû abandonner après un accrochage dans la nuit.

 

« Changer les règles avant la finale, ça ne se fait pas », a insisté Pascal Vasselon, directeur technique de Toyota Racing.

Derrière, Cadillac, qui hisse sa N.2 sur le podium et sa N.3, avec Sébastien Bourdais au volant, à la quatrième place, réalise une très bonne opération, tandis que la Ferrari N.50, partie en pole position, a terminé cinquième.

Record d’affluence 

En revanche, déception aussi pour Porsche, qui visait un 20e sacre, mais a trop vite perdu du terrain samedi soir. Les Peugeot ont aussi joué un temps aux avant-postes avant d’être victimes d’une série d’incidents qui les ont reléguées aux 8e et 11e places.

La lutte a également été serrée jusqu’au bout dans la catégorie LMP2 (des prototypes plus standardisés et moins rapides), où l’écurie polonaise Inter Europol Competition l’a emporté avec 21 secondes d’avance.

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En LMGTE Am (pilotées par des amateurs associés à des professionnels), la Chevrolet de Corvette Racing s’est imposée, alors que seules neuf des 21 voitures engagées dans cette catégorie ont terminé la course, dont cinq dans le même tour.

Au total, plus d’un tiers des 62 voitures engagées n’ont pas terminé, victimes d’une série d’accrochages et d’incidents, mais aussi d’une violente averse qui a transformé une partie de la piste en patinoire samedi en fin d’après-midi.

Malgré les prévisions météo pessimistes, au moins pour samedi, quelque 325 000 spectateurs sont venus du monde entier, selon les organisateurs qui ont évoqué un record d’affluence.

« Entre la télévision et ça, c’est vraiment deux mondes », a expliqué Charles-David Rosa-Matton, un Canadien de 30 ans installé à la sortie du virage Mulsanne, alors que le hurlement des moteurs déchirait la forêt environnante.

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