Mitsubishi Endeavor, pas de pub, pas de clients !
En faisant l’essai de l’Endeavor, je me mettais dans la peau du vendeur Mitsubishi, peaufinant son pitch de vente afin que les quelques rares clients qui entrent chez le concessionnaire puissent en sortir avec un contrat sous le bras. Pauvre gars ! Si seulement Mitsubishi l’aidait un peu ! Car il faut le dire, le principal défi avec ce véhicule, et ce, depuis le début, est d’attirer la clientèle. On a réussi avec les nouveaux Outlander et Lancer, mais l’Endeavor demeure comme la Galant, un produit ignoré. Y a-t-il quelque chose à faire pour contrer ce problème ?
Certainement, car si l’Endeavor ne connaît pas de succès, ce n’est pas parce qu’il s’agit d’un mauvais produit. Au contraire, je vous avouerais même qu’à trois reprises depuis son introduction en 2004, ce véhicule m’a agréablement surpris. Mais lorsque le constructeur ne fait pas les efforts nécessaires pour peaufiner son image et que les concessionnaires semblent davantage souhaiter vendre des voitures d’occasion que les produits de leur bannière, on peut s’attendre à des résultats de ventes comme ceux du Endeavor. Ainsi, pendant que Nissan et Honda écoulaient en 2006 plus de 5 000 Murano et Pilot, Mitsubishi parvenait tout juste à vendre 800 Endeavor…
En se concentrant sur le produit, on constate néanmoins que ce VUS est mur et de grande qualité. Sa ligne originale, qui constitue son premier attrait, se démarque par des flancs latéraux musclés et une galerie de toit tubulaire que l’on associerait davantage à un véhicule lunaire. Le résultat peut ne pas plaire à tous, mais à tout le moins, il est audacieux. Rappelons au passage que ce véhicule est maintenant âgé de quatre ans et que son style est toujours actuel.
Chaque fois que je monte à bord de l’Endeavor, je n’ai que de bons mots pour ces sièges qui offrent un excellent confort. Celui du conducteur est également appréciable pour la position de conduite qu’il procure, et ce, malgré l’absence d’un volant télescopique. Bien installé, le conducteur profite d’une planche de bord au design original, qui s’apparente en fait très bien aux lignes extérieures. Les gros boutons servant à la chaîne audio et au système de ventilation sont faciles à utiliser et donnent du même coup une impression de solidité rassurante. À ce propos, mentionnons que la qualité d’assemblage est relevée, même si certains matériaux font un peu bon marché.
Pas de troisième rangée de sièges
En concevant son VUS en 2004, Mitsubishi n’a pas cru bon de le doter d’une troisième rangée de sièges, comme le proposent aujourd’hui plusieurs rivaux, ainsi que son petit frère l’Outlander. Certains se plaindront sans doute de cet aspect, mais l’absence d’un tel élément n’empêche pas Ford de connaître beaucoup de succès avec le récent Edge. L’acheteur intéressé pourra donc en contrepartie profiter d’un espace de chargement extrêmement généreux, qui peut bien sûr être agrandi en abaissant la banquette arrière.
Mitsubishi propose sous le capot de l’Endeavor son réputé V6 de 3,8 litres à simple arbre à cames en tête. Il ne s’agit pas du plus puissant ni du plus raffiné, mais son rendement est sans reproche et son couple généreux permet d’exploiter plus facilement la puissance disponible. Je vous dirais également qu’il affiche une grande douceur en vitesse de croisière et ne semble aucunement forcer pour trimbaler les quelque 1 890 kilos que pèse l’Endeavor. En revanche, j’admets que l’ajout d’un cinquième rapport à la transmission permettrait d’écourter le ratio de chacun d’entre eux, de façon à réduire les secousses au passage des vitesses ainsi que la consommation. Ne vous en faites toutefois pas, l’Endeavor consomme raisonnablement si on le compare à ses rivaux. En moyenne, il faut calculer environ 13 litres aux 100 kilomètres.
Amenez-en des tempêtes !
Je me souviendrai toujours de cette solide tempête de neige qui s’abattait sur nous au moment où j’effectuais le classique trajet Montréal-Québec, histoire de me rendre au Salon de l’auto de notre capitale. Mitsubishi m’avait alors confié un Endeavor chaussé de pneus d’hiver Bridgestone Blizzak, ce qui m’avait permis d’affronter Dame Nature sans trop difficulté. En fait, je dirais plutôt que ce trajet a été une vraie partie de plaisir, car rares sont les véhicules de cette trempe qui m’ont semblé aussi stables en de pareilles conditions. Non seulement la direction et le rouage intégral efficace parvenaient-ils à assurer une excellente tenue de cap, mais les sièges et la suspension contribuaient également à ce que tout se passe dans un confort de première classe.
En conduite de tous les jours, je vous accorderais que l’Endeavor est un peu mou, mais il n’est certainement pas pire que les Highlander, Tribeca et Pacifica de ce monde. Tout de même, le roulis en courbe demeure important, ce qui nous rappelle parfois à l’ordre. Mais côté confort, il n’a rien à envier à personne. Un essai de quelques kilomètres vous le prouvera.
En terminant, sachez que l’Endeavor est couvert par une excellente garantie et que son taux de satisfaction et de fiabilité est supérieur à la moyenne. Et comme son prix est aujourd’hui plus compétitif, puisqu’il n’a pas vraiment augmenté en quatre ans, l’Endeavor est plus intéressant que jamais. Trouvez-vous seulement un concessionnaire digne de satisfaire vos attentes en matière de service après-vente, car certains d’entre eux manquent franchement de sérieux.
Feu vert
Confort étonnant
Véhicule stable et maniable
Moteur V6 très doux
Fiabilité rassurante
Excellente garantie
Feu rouge
Pas de troisième banquette
Véhicule mal publicisé (donc méconnu)
Dépréciation importante
Certains concessionnaires amateurs
Boîte automatique à seulement quatre rapports