La construction de l’usine de batteries de Stellantis à l’arrêt faute d’argent d’Ottawa
Ce qui était censé devenir la première usine de batteries pour véhicules électriques au Canada est maintenant à l’arrêt en raison d’une dispute entre Stellantis et le gouvernement canadien.
Les travaux de construction, qui avaient débuté l’été dernier, sont en effet suspendus jusqu’à nouvel ordre.
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Stellantis, le géant qui regroupe notamment les marques Chrysler, Jeep, Dodge et Ram, s’est associé avec l’entreprise sud-coréenne LG Energy Solution pour cette installation située à Windsor, en Ontario. L’objectif était de démarrer les activités à l’hiver 2024, avec une capacité annuelle d’au moins 45 GWh, faisant ainsi du site l’une des plus importantes usines de batteries en Amérique du Nord.
Le projet, évalué à plus de 5 milliards $, doit se faire avec un appui financier des trois paliers de gouvernement, dont environ 500 million $ d’Ottawa. Or, Stellantis prétend que l’administration de Justin Trudeau n’a pas livré ce qu’elle avait promis, sans donner plus de détails.
Des plans de rechange sur la table
Citant la directrice des communications du ministre de l'Innovation, François-Philippe Champagne, Radio-Canada rapporte que des négociations se poursuivent de « bonne foi » entre les deux parties. Le constructeur a cependant laissé entendre qu’il travaille en même temps sur des plans de rechange.
Le maire de la ville de Windsor, Drew Dilkens, a aussi pointé du doigt Ottawa qui, par le non-respect de ses engagements, « met en péril non seulement le parachèvement de l’usine de batteries mais aussi nos efforts pour attirer d’autres investissements dans la région. »
L'effet Volkswagen
Le tout survient quelques semaines après que Volkswagen ait annoncé sa future méga-usine de batteries à St. Thomas, en Ontario, évaluée à 7 milliards $. Le gouvernement fédéral lui accordera 700 millions $ ainsi que des incitatifs qui pourraient totaliser 13 milliards $ sur 10 ans.
Les dirigeants de Stellantis sont certainement jaloux de cette entente, qui a été motivée par la volonté du Canada de battre les Américains à leur propre jeu depuis l’adoption de la Loi sur la réduction de l’inflation aux États-Unis.
En passant, il n’a pas encore été spécifié pour quels véhicules les batteries produites par Stellantis à Windsor seront conçues, mais on sait que Ram (1500 REV), Jeep (Recon) et Dodge (Charger Daytona SRT) se préparent à commercialiser des modèles très attendus l’an prochain.