Volvo S60 et V60 Cross Country : des véhicules d’exception à leur façon
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En 2022, moins de 20 % des acheteurs de véhicules neufs ont choisi une automobile au Canada. Pourtant, les VUS et les camionnettes ont beau dominer nos routes, cela ne signifie pas pour autant qu’ils répondent aux besoins et aux attentes de tous les consommateurs. Pour bien des gens, aujourd’hui encore, une automobile convient parfaitement.
Encore faut-il les trouver, car il est clair que les tendances actuelles du marché (la mode, diront certains) n’incitent pas les concessionnaires à en avoir beaucoup en stock. C’est à ce point vrai que certaines automobiles tendent à devenir des véhicules d’exception en étant aussi peu vendues que certains modèles haut de gamme, voire exotiques. C’est le cas de la berline S60 et de la familiale V60 Cross Country, deux Volvo dont nous avons fait l’essai plus tôt cet hiver.
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L’an dernier, la marque suédoise a vendu tout juste 888 voitures de sa Série 60, une gamme comprenant les deux modèles dont nous avons fait l’essai, de même qu’une familiale V60 ordinaire (la V60 Cross Country étant une sorte de Subaru Outback à la sauce Volvo).
Or, ces ventes ne représentent que 8,6% de l’ensemble des véhicules livrés par Volvo au pays l’an dernier, soit 10 289 unités. Fait à noter, 34% des voitures de la série 60 ont abouti au Québec, car les automobilistes de la Belle Province sont friands de ces modèles suédois. De plus, les familiales de la série 60, la V60 et plus encore la V60 Cross Country, sont de loin les favorites de cette gamme. Dans l’ensemble, elles sont le choix de trois acheteurs sur quatre.
Devrait-on en conclure que ces automobilistes les préfèrent pour leur aire à bagages modulable qui les rend polyvalentes, plus que la berline qui a un coffre moins volumineux et moins pratique à utiliser ? Ou serait-ce parce que ces voitures constituent une alternative plus logique (moins volumineuse et un peu plus écoénergétique) que la plupart des utilitaires ? Poser ces questions c’est y répondre. Qui plus est, une fois assis au volant de ces deux voitures, on découvre un réel agrément de conduite et un aménagement intérieur confortable qui justifient l’attrait qu’elles dégagent toujours.
V60 Cross Country, l’Outback de Volvo
Volvo les propose aux acheteurs de voitures compactes de luxe, un créneau qui est largement dominé par le trio allemand composé par la BMW Série 3, la Mercedes-Benz Classe C et l’Audi A4. À cela s’ajoute une petite ribambelle de modèles avec lesquels les constructeurs rivaux tentent de se tailler une place dans un créneau qui tend à rétrécir. Je pense, par exemple, à la Lexus IS, l’Acura TLX et la Cadillac CT4. Parmi cet éventail de modèles, Volvo a l’avantage d’offrir des familiales, ce qui contribue clairement au succès de sa Série 60, tout relatif qu’il soit.
Parmi ces voitures de luxe, la Cross Country est celle qui rejoint le plus l'engouement actuel pour les VUS, sans en être un. Comme la V60 ordinaire, elle est assemblée en Suède, mais son châssis a des voies avant et arrière qui sont marginalement plus larges, de même qu’une garde au sol plus élevée (197 mm au lieu de 138). Ces deux différences lui procurent un rayon de braquage plus serré et de meilleures capacités de franchissement.
L’intérieur, par contre, est essentiellement le même. On y découvre une planche de bord au design sobre dominée, dans sa partie centrale, par un écran tactile vertical de 9 po orienté vers le conducteur. Un écran dont l’interface n’a pas une logique si facile à assimiler et dont certaines touches sont plutôt petites. Mieux vaut être avertis.
La finition est soignée et les matériaux de belle qualité. De plus, l’élégant pommeau en cristal d’Orrefors qui sert au levier de vitesses électronique suscite invariablement des réactions de toutes les personnes qui montent à bord. Ces « oohhhh ! » et ces « aaahhh ! » aident sans doute à oublier les irritations engendrées par l’écran tactile.
Un confort princier
Comme tous les produits Volvo, la Cross Country est un véhicule confortable, à l’avant surtout. Ses sièges baquets enveloppent et soutiennent le corps de manière exemplaire. On souhaiterait trouver ces sièges dans tous les véhicules. De plus la suspension offre un niveau idéal de rigidité, alors que la direction est précise à souhait.
Ce modèle « haut sur pattes » est animé par le moteur B5, un 4-cylindres à turbocompresseur et hybride (non branchable). Fort de ses 247 ch, ce moteur produit ses 258 lb-pi de couple de 1 800 à 4 800 tours, ce qui lui donne une grande souplesse, en plus d’offrir des accélérations vives, mais linéaires. Il permet à la Cross Country d’accélérer de 0 à 100 km/h en 6,9 secondes, ce qui s’avère plus que satisfaisant compte tenu de la vocation familiale de cette... familiale.
La consommation moyenne du B5 se chiffre à 9 L/100 km selon Ressouces naturelles Canada, une cote attrayante pour un véhicule de près de 2 tonnes qui a quatre roues motrices. En ajoutant les conditions hivernales de notre essai, nous avons relevé une moyenne de 10 L/100 km pour un parcours totalisant environ 1 400 km. Pas si mal! Ce moteur présente cependant le désavantage de devoir être nourri de carburant super. Oui, les performances ont un prix.
D’action discrète, la boîte de vitesses automatique à 8 rapports contribue à rendre les accélérations linéaires. Avec autant de rapports, son mode manuel de changement des rapports est cependant difficile à maîtriser, si bien qu’on tend à l’oublier.
Certains conducteurs apprécieront la capacité de remorquage de la V60 Cross Country, qui se chiffre à 900 kg (1 984 lb). Elle conviendrait, disons, à une petite roulotte. Pour remorquer de plus lourdes charges, la familiale V60 ordinaire donnerait plus de latitude, sa capacité de remorquage étant de 1 588 kg (3 500 lb).
La S60, l’alternative à la Série 3
À côté d’une familiale comme la Cross Country, la S60 passe plus inaperçue, il faut l’admettre. Et c’est simplement parce qu’elle est une berline. Elle n’a pas, non plus, un intérieur aussi spectaculaire qu’une BMW 330i ou une Mercedes-Benz C300. Des berlines pour lesquelles les constructeurs exploitent avec plus de succès les formes, les couleurs, les textures des matériaux et l’ampleur des écrans numériques pour épater la galerie.
En revanche, la berline, qui a les mêmes cotes d’habitabilité généreuse que les familiales, offre des places arrière plus accueillantes que ses deux rivales allemandes.
Assemblée dans la nouvelle usine de Volvo en Caroline du Sud, la berline S60 offre un choix plus étoffé de motorisation. Elle peut être livrée avec le même moteur B5 hybride (non branchable) qu’une Cross Country avec des roues motrices avant ou la même transmission intégrale.
À cela s’ajoute la motorisation T8 hybride branchable qui livre 455 ch. Cette motorisation offre le double avantage d’être remarquablement performante tout en étant moins gourmande en carburant. Sa horde de chevaux lui permet d’abattre les 100 km/h en tout juste 4,5 secondes, soit deux de moins qu’avec le B5 de la S60, ce qui demeure honorable.
Avec une consommation moyenne de 7,6 L/100 km selon Ressources naturelles Canada, la T8 est naturellement d’autant plus attrayante. Mais c’est sans compter le fait que sa batterie au lithium-ion de 14,9 kWh permet à une S60 qui est équipée de cette motorisation de parcourir jusqu’à 64 km en propulsion entièrement électrique, affirme le constructeur. À quand la Cross Country T8 ?