BMW M2 2023 : le retour de l'enfant prodige
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Plus que jamais dans son histoire, la M2 de deuxième génération (G87) s’approche du calibre des M3 et M4 de la marque bavaroise, tout en conservant le caractère très joueur que lui prête son rouage de type propulsion et son 6 cylindres en ligne parfaitement équilibré.
Pour concevoir cette deuxième génération de la M2, les ingénieurs de BMW ont pris la variante Competition de la première génération du modèle (F87) comme barème pour ce qui est de la dynamique et des performances. La puissance est toutefois relevée d'un cran par l’adoption d’un moteur dérivé des M3 et M4 libérant 453 chevaux, soit près de 90 de plus que celui de la première M2.
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Pour ce premier contact, c’est une M2 de couleur Zandvoort Blue qui nous attendait dans le stationnement. Équipée de la boîte manuelle à six vitesses offerte en option mais sans frais (la boîte de série est une automatique à 8 rapports) et de sièges baquets en carbone faisant partie du groupe M Carbon (13 000 $), c’est la bagnole parfaite pour une virée sur les routes montagneuses au nord de Scottsdale.
Presque aussi lourde que la M4
Cette M2 de deuxième génération est élaborée sur la plate-forme CLAR, laquelle est partagée avec les M3 et M4. Ses dimensions ont progressé par rapport au modèle antérieur, et sa masse a augmenté au point où la nouvelle M2 est presque aussi lourde que la M4. Sur les routes balisées sur lesquelles nous avons roulé, cette augmentation de la masse ne s’est pas avérée aussi néfaste que ce que l'on pourrait redouter.
Cela étant dit, BMW n’a pas loué un circuit pour la nouvelle M2, alors que le constructeur l'avait fait pour la première génération du modèle à Laguna Seca et à Mosport pour la version CS. Bref, comme ce premier contact a eu lieu sur les routes, et non sur circuit, il n’était pas possible de pousser la voiture à sa limite pour des raisons évidentes de sécurité. Toutefois, les routes étaient souvent très sinueuses et comportaient plusieurs changements d’élévation, un environnement bien adapté pour ce coupé sport de haut calibre.
Premier constat, la direction est d’une précision et d’une linéarité hors du commun et la caisse de cette M2, renforcée à l’avant comme à l’arrière, est très rigide. La voiture conserve une répartition optimale des masses, ses voies sont maintenant plus larges, ses liaisons au sol sont assurées par une suspension sport spécifique avec amortisseurs pilotés, et elle roule sur une monte pneumatique mixte avec des jantes de 19 pouces à l’avant et de 20 pouces à l’arrière. Tous ces éléments font en sorte qu’elle est un vrai plaisir à piloter, même si elle est plus lourde qu’avant.
Un moteur remarquable
BMW est passé maître dans la conception et la mise au point du 6 cylindres en ligne, et celui de la M2 ne déçoit pas. Avec 453 chevaux, soit presque 10 de plus que celui de la M2 CS antérieure, ce moteur biturbo est performant et vif avec sa zone rouge débutant à 7 200 tr/min. Avec la boîte manuelle, le groupe propulseur est simplement exceptionnel, et c’est un plaisir de jouer du levier pour en extraire tout le potentiel de performance.
Pour les conducteurs expérimentés, il est possible de désactiver le système électronique facilitant le rétrogradage au moyen d’un sous-menu dans l’interface, ce qui permet de faire le talon-pointe soi-même, le pédalier étant agencé avec brio. Avec ce système en fonction, un conducteur qui ne maîtrise pas le talon-pointe pourra malgré tout exploiter cette boîte avec panache, l’électronique assurant automatiquement la montée du régime moteur avant le passage au rapport inférieur.
Comme la M2 possède un différentiel actif calibré M, la répartition vectorielle du couple est au programme, et le dispositif de contrôle de la traction peut être calibré sur dix niveaux d’intervention pour permettre des dérives contrôlées de diverses amplitudes. Il aurait été intéressant de valider son fonctionnement sur une plage étendue de ces réglages, mais le contexte d’un essai sur les routes ne le permettait pas.
La M2 affiche un look résolument sportif avec ses larges ailes abritant sa monte pneumatique mixte, mais elle demeure assez sobre avec un subtil becquet recouvrant le coffre. Elle est dotée d’une calandre spécifique avec lamelles horizontales, ainsi que de quatre sorties d’échappement, ces éléments évoquant immédiatement sa vocation sportive. La M2 en fait juste assez côté style sans tomber dans l’excès.
Dalle numérique et nouvelle génération du iDrive
L’habitacle de la M2 fait la part belle à la dalle numérique du Curved Display ainsi que la huitième génération du système de télématique iDrive dont l’affichage a été conçu spécifiquement pour les modèles M. D’abord lancé sur les i4 et iX à motorisation électrique, ce Curved Display et son système de télématique se retrouvent maintenant déclinés sur tous les nouveaux véhicules de la marque, de la Série 7 à la M2.
Dans un premier temps, la M2 sera offerte dans les cinq couleurs de carrosserie suivantes : Bleu Zandvoort, Rouge Toronto, Gris Brooklyn, Blanc alpin et Noir saphir. Le constructeur compte ajouter d’autres couleurs de la série Frozen au fini mat un peu plus tard mais, malheureusement, il ne sera pas possible de commander des couleurs de la série Individual. En effet, l’usine d’assemblage de San Luis Potosi au Mexique, où sont assemblées les variantes de la Série 2, n’est pas équipée pour appliquer ces teintes.
M2 Competition, M2 CS, xDrive?
Si l’on se fie à l’historique des modèles M, des moutures Competition et CS de la nouvelle M2 devraient logiquement suivre dans un avenir plus ou moins rapproché. Toutefois, il appert que BMW n’a pas mis de programme de développement en œuvre pour une éventuelle M2 Competition, du moins pour l’instant, ce qui laisse envisager que cela pourrait être reporté lors de la remise à niveau du modèle dans quelques années.
Par ailleurs, comme les M3 et M4 sont aujourd’hui disponibles avec le rouage intégral xDrive et que la nouvelle M2 est animée par une version du même moteur que les M3/M4, il serait techniquement possible de créer une M2 intégrale. Reste à voir si cela cadrerait avec la vocation plus joueuse de la M2…
Ce que l’on sait, c’est que le modèle M le plus vendu en 2022 a été la i4 M50 électrique, la division de performance de BMW ayant abordé ce virage avec brio. Selon Franciscus Van Meel, chef de la division M, les modèles électriques et électrifiés compteront d’ailleurs pour plus d’exemplaires vendus que ceux à motorisation strictement thermique dès 2027.
Il n’est donc pas étonnant d’apprendre que la motorisation hybride rechargeable du nouveau VUS de performance XM, essayé récemment, se retrouvera également sous le capot de la prochaine M5.
Dans ce contexte, la M2 2023 sera donc le dernier modèle à motorisation purement thermique, et sans aucune forme d’électrification, produit par la division de performance de BMW. Pour qui veut mettre la main sur une véritable auto sportive conçue pour les « puristes », l’avis est donné de ne pas tarder…