Subaru Solterra 2023 : un pensez-y-bien
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Comme vous le savez probablement, le Subaru Solterra 2023 et le Toyota BZ4X partagent la même plateforme et ont été développées conjointement par les deux constructeurs nippons dans le but d’introduire une voiture électrique sur le marché rapidement. Et si vous avez été un tant soit peu intéressé par l'un ou l'autre, vous savez que les listes d'attente ne cessent de s'allonger, en partie à cause d'un faux départ agrémenté de rappels, mais aussi parce que les véhicules arrivent au Canada à pas de tortue, comme c’est le cas avec la majorité des véhicules électriques à l’heure actuelle.
La Solterra suscite beaucoup d'intérêt, mais arrivera-t-il à convaincre la clientèle fidèle et plutôt aventurière de Subaru et l'accompagner dans la transition vers les véhicules électriques? Pour trouver une réponse à cette question, le Guide de l’auto s'est rendu en Californie pour prendre le volant de cette nouveauté chez Subaru.
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La transmission intégrale symétrique virtuelle
Le Solterra repose sur une batterie de 72,8 kWh qui alimente une paire de moteurs, l'un à l'avant et l'autre à l'arrière. Ces deux moteurs sont identiques et développent conjointement 215 chevaux et 248 lb-pi de couple. L'autonomie est de 360 kilomètres, ce qui est un peu conservateur (sur papier), mais notre essai a révélé que, dans des conditions idéales, la Solterra peut franchir la barre des 400 kilomètres.
Alors que le BZ4X est disponible en configurations à deux ou quatre roues motrices, le Solterra reste fidèle aux racines de Subaru et n'est proposé qu'avec la traction intégrale symétrique.
Mais contrairement à la bonne vieille traction intégrale qui équipe les modèles Subaru qui carburent à l’essence, celle-ci est dépourvue d’arbres de transmission et de différentiels. Les moteurs avant et arrière communiquent par l'intermédiaire de câbles et d'ordinateurs. Le X-Mode est désormais virtuel et, de pair avec une garde au sol de 210 mm, il permet au Solterra de s’aventurer dans les sentiers (en toute modération, soulignons-le).
Or, ceux qui comptent remorquer devront s’abstenir, car le Solterra n'est malheureusement pas conçu pour ce genre d'activité.
Une expérience de conduite agréable et honnête
Subaru a réussi à créer un ensemble étonnamment agile au chapitre de la dynamique de conduite. Grâce à l'exécution rapide et précise du cerveau de la traction intégrale virtuelle, le Solterra se comporte solidement en virage tout en procurant un ressenti satisfaisant à travers le volant. Nous n'avons pas besoin de vous dire que les accélérations sont impressionnantes et dignes de celles d’une voiture électrique moderne. Une fois sur son erre d’aller, le Solterra déploie suffisamment de puissance pour boucler les trajets quotidiens.
Le groupe motopropulseur est doté d'un éventail de modes de conduite qui modulent la réactivité de l'accélérateur, mais aussi la répartition de la puissance entre l'avant et l'arrière, qui peut varier de 50/50, 70/30 et 40/60 en fonction de ce que les ordinateurs jugent bon. Il existe également un mode de conduite à une pédale pour optimiser la récupération de l’énergie par le freinage. On peut également moduler l’intensité de ce système via quatre niveaux sélectionnables.
Les modes Snow/Dirt, Deep Snow/Mud renforcent le caractère baroudeur du Solterra. Il existe même un mode Grip qui agit comme un régulateur de vitesse en conduite hors route.
Nous avons testé ces modes dans le cadre d'une courte randonnée hors des sentiers battus et, bien que le poids élevé du Solterra se fait sentir dans ces conditions, il s'est montré à la hauteur de la tâche.
À l'intérieur, les acheteurs qui optent pour le Solterra de base reçoivent un écran tactile de 8 pouces, tandis que les autres versions bénéficient d'un moniteur plus grand (12,3 pouces). Le système d'infodivertissement s’apparente à la nouvelle interface de Toyota, qui est, à notre avis, beaucoup plus intuitive et facile à utiliser que ce que Subaru aurait implanté dans le même écran.
Nous apprécions le fait que Subaru ait séparé les commandes de ventilation de l'écran pour en faciliter l'accès. Contrairement au BZ4X, le Solterra n'a pas de chauffage radiant, mais une pompe à chaleur qui maximise l'efficacité du chauffage de l'habitacle. Les sièges sont confortables, mais nous avons trouvé que la finition générale de l'intérieur était un peu trop rudimentaire pour le prix.
Si vous choisissez l'ensemble Luxe ou Technologie, vous obtiendrez une galerie de toit qui peut supporter 176 lb lorsque vous conduisez, et jusqu'à 700 lb lorsqu'elle est statique, ce qui correspond à une tente pour deux personnes.
Les équipements de sécurité sont nombreux, comme on peut s'y attendre de la part d'un modèle Subaru. De nouvelles caractéristiques s'ajoutent aux habituelles, comme le système d'arrêt d'urgence qui immobilise le véhicule tranquillement et active les feux de détresse si le conducteur ne réagit plus, lors d’une urgence médicale, ou s'il tombe dans les pommes après une nuit sans sommeil dans sa tente sur le toit…
Mise en garde…
Le Solterra est conservateur au-delà de son autonomie. La batterie est garantie 8 ans/160 000 km, mais Subaru souhaite – sans pour autant garantir - qu'elle dure 10 ans avec une dégradation maximale de 10%. Et selon le constructeur, cette mission vient avec son lot d’inconvénients.
Tout d'abord, la capacité de charge du Solterra est limitée à 100 kW sur un chargeur rapide. C'est peu, car les principaux concurrents peuvent atteindre plus du double de cette capacité. Mais cela ne vous concerne pas vraiment si vous prévoyez de faire la plupart de vos recharges à la maison.
En revanche, si vous avez l'intention de faire de fréquents et longs trajets qui nécessitent une ou plusieurs recharges rapides, vous devrez vous armer de patience. Et comble du malheur, Subaru a également souligné que le système de gestion de la batterie du Solterra ne vous laissera effectuer que deux recharges rapides par jour, toujours dans le but de préserver l'intégrité de celle-ci.
Finalement, il n'y a aucun moyen d'activer le préconditionnement de la batterie avant une charge, comme le ferait une Tesla. Un choix technique qui peut handicaper davantage la capacité de charge rapide!
Le mot de la fin
C'est le Far West en ce moment dans l'industrie automobile. Tous les constructeurs tentent désespérément de mettre au point des offres électriques décentes tout en restant fidèles à leurs racines. Subaru joue un jeu dangereux.
Avec des chargeurs rapides de plus en plus puissants et des concurrents offrant des options de charge plus intelligentes avec préconditionnement sur demande, il semble que le Solterra tire déjà de la patte. Ce conservatisme pourrait mettre en péril la réputation et la valeur à court et moyen terme du modèle.
Et avec un prix de départ de 54 295 $ hors livraison, et des ajouts de 4 100 $ pour l'ensemble Luxe ou de 7 800 $ pour l'ensemble Technologie, les acheteurs se retrouveront face à un dilemme important entre posséder un véhicule électrique de 60 000 $ qui est sur le point d’être obsolète, ou espérer avoir une batterie en meilleure condition…au bout de 10 ans.