Le fleuron québécois de pièces automobiles Uni-Sélect vendu aux Américains
Par Francis Halin et Sylvain Larocque
Cinq ans après le cri du cœur de l’un de ses fondateurs, le distributeur québécois de pièces d’auto Uni-Sélect passe aux mains du géant américain LKQ, qui l’avale pour 2,8 milliards $.
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« Cette acquisition renforce davantage les activités mondiales de distribution de pièces automobiles de LKQ », a souligné Dominick Zarcone, président et chef de la direction de LKQ Corporation, dans un communiqué.
« L’opération offre une valeur et des liquidités attrayantes à nos actionnaires et représente l’aboutissement des efforts de notre équipe dévouée visant à améliorer nos activités et à accroître l’efficacité en mettant l’accent sur l’excellence du service à la clientèle », a ajouté Brian McManus, président exécutif et chef de la direction de Uni-Sélect, qui en à l’emploi de l’entreprise depuis 2021.
Les actionnaires de l’entreprise recevront 48 $ par action, soit 19% de plus que le cours de clôture de vendredi et un prix jamais atteint par le titre d’Uni-Sélect.
L’analyste Benoit Poirier de Desjardins a qualifié l’offre de LKQ d’«opportuniste», soulignant qu’elle équivaut à 10,5 fois le bénéfice d’exploitation prévu par Uni-Sélect en 2024, ce qui est en deçà de la moyenne de 12,8 fois pour les entreprises du secteur.
Fleuron perdu
En septembre 2018, Gaston Trudel, alors âgé de 94 ans, s’était montré triste d’apprendre que le fleuron de pièces d’automobiles de Boucherville s’était mis en vente.
« Je trouve ça misérable », avait réagi M. Trudel au Journal, lui qui avait cofondé Uni-Sélect à Saint-Hyacinthe avec une dizaine d’autres entrepreneurs en novembre 1968.
Quelques mois plus tard, l’entreprise avait finalement mis de côté l’idée de chercher un acheteur. Or, moins de cinq ans plus tard, l’entreprise passe sous pavillon américain.