Land Rover Range Rover Sport P440e 2023 : une batterie qui change tout!
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Le Range Rover Sport est complètement renouvelé en 2023. Le design conserve une certaine filiation avec le modèle sortant, mais se veut désormais plus épuré. La partie avant se distingue surtout par ses phares amincis, son pare-chocs aux entrées d’air revues et sa calandre dont le motif de la grille diffère.
De profil, on remarque les poignées de porte intégrées. Et à l’arrière, ce sont les feux arrière maintenant rectangulaires, le hayon lissé et la forme différente du diffuseur qui interpellent.
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Toutefois, le changement principal de cette génération se cache sous le capot. Il s’agit d’une motorisation hybride rechargeable. On retrouve toujours un 6 cylindres en ligne de 3 litres turbocompressé, mais associé à un moteur électrique. La puissance totale de ce groupe motopropulseur s’élève à 434 chevaux et le couple à 457 lb-pi.
Le constructeur a opté pour une batterie d’une capacité de 38,2 kWh. Une taille déjà respectable qui lui octroie une autonomie théorique de 51 miles, soit 82 km. Il s'agit d'une valeur plutôt flatteuse, qui permet de réaliser la majorité de ses déplacements quotidiens sans brûler une goutte d’essence.
Hybride rechargeable de grand luxe
Nous avons mis le Range Rover Sport P440e à l’essai aux États-Unis dans les montagnes bordant Salt Lake City. Un environnement similaire au nôtre, avec des températures plutôt fraîches et même une grosse tempête de neige durant l’après-midi!
Le modèle retenu par le constructeur était le luxueux Autobiography vendu 104 200 USD. De notre côté de la frontière, il correspond à la version HSE, la plus cossue. En ajoutant les options identiques à notre modèle d’essai ainsi que la teinte Bleu Varesine, on arrive à un total de 137 393 CAD.
Mensuellement, cela représente tout de même 3 091 $ pour financer le véhicule sur 60 mois à un taux de 6,49%. Et comme vous vous en doutez, cela fait en sorte que le Range Rover Sport PHEV ne peut prétendre à aucun incitatif gouvernemental.
Une fois la porte ouverte, on s’installe dans un habitacle richement doté et joliment réalisé. Comparativement à la génération précédente, l’évolution est notable à l’intérieur, avec un tableau de bord dorénavant surmonté d’un écran central de 13,1 pouces. La disposition des commandes sur la console centrale a aussi été remaniée. Là encore, pas de révolution, juste un changement dans la continuité.
Cela dit, il aurait été judicieux de revoir le positionnement de certaines commandes, comme les sièges chauffants qui nécessitent de faire deux manipulations pour en bénéficier (un bouton, puis un appui sur l’écran). Sans compter les boutons haptiques en bas de la console centrale, lesquels sont parfois peu réactifs et imposent d’appuyer plusieurs fois avant que la commande ne soit réellement sélectionnée...
Les sièges, confortables et bien enveloppants, n’appellent aucune critique. On trouve facilement une bonne position de conduite et on peut rouler longtemps sans ressentir de fatigue excessive. Un petit bémol par contre : l’instrumentation qui fait face au conducteur a un angle un peu trop prononcé quand le siège est réglé au plus bas. Sans être immense, l’espace dans l’habitacle est suffisant. Le coffre, dont le seuil de chargement s’avère un peu haut, offre assez d’espace pour voyager à quatre personnes.
Silence… ça pousse!
Nous sommes partis avec la batterie pleinement chargée. Le véhicule annonçait une autonomie théorique de 58 miles, soit 93 km. Avec -3° affichés au tableau de bord au moment de prendre la route, la température n’était pas vraiment handicapante pour le Range Rover Sport.
Grâce à son couple important, le P440e décolle sans bruit mais se permet tout de même de vous pousser dans le dos. Jamais de manière violente, mais avec une poigne suffisante pour mouvoir ce mastodonte de 2 658 kg. Le 0 à 100 km/h abattu en seulement 5,8 secondes en témoigne. Par ailleurs, l’insonorisation a été très bien travaillée par Land Rover. On se réjouit d’évoluer en silence, ce qui renforce l’impression de sérénité qui se dégage du véhicule.
Les kilomètres défilent, la neige commence à recouvrir l’asphalte, mais le Range Rover Sport n’en a cure. Chaussé de Michelin X-ice Snow, des pneus fort convaincants, il poursuit sa route de manière imperturbable. Quelques chemins mêlant terre et boue sont expédiés comme une simple formalité. Et en dépit de jantes de 22 pouces de diamètre, nous avons apprécié le confort de roulement, qui demeure très bon, y compris dans les quelques nids-de-poule que nous avons rencontrés.
Au bout d’un moment, nous avons finalement entendu le moteur à essence se mettre en marche. Un rapide coup d’œil sur l’odomètre nous indique que nous avons parcouru 58 miles (93 km), ce qui surpasse les données officielles! Il s’agit d’un des points forts du véhicule, d’autant plus que le moteur à essence ne s’est pas montré particulièrement économe une fois la batterie épuisée.
En étant très précautionneux avec l’accélérateur, nous avons réussi à descendre à 11,3 L/100 km. Mais en ayant le pied droit un peu plus pesant, l’indicateur a rapidement grimpé jusqu’à 13,2 L/100 km. Sachant que nous n’avons pas évolué en ville, le 6 cylindres n’est pas vraiment sobre en carburant lorsqu’il ne peut plus compter sur la batterie pour avancer.
La fiabilité en question
Si vous lisez le Guide de l’auto régulièrement, vous savez que la fiabilité prévue fait partie des points faibles des Land Rover. Le constructeur a déjà communiqué sur le fait qu’il faisait son possible pour améliorer la situation.
Lors de notre essai routier, nous avons malheureusement connu deux problèmes. Le premier, c’est une vibration du côté gauche du capot lorsque le vent s’est levé. Il n’y avait aucun risque qu’il se soulève et frappe le pare-brise, mais il n’est jamais agréable de constater que son capot bouge ainsi avec du vent latéral!
Après le dîner, nous avons également vu un témoin allumé au tableau de bord qui indiquait « problème avec les suspensions, faites vérifier le véhicule ». En coupant le moteur et en le redémarrant, le problème a disparu, ce n’était donc qu’un bogue électronique. Quoi qu’il en soit, ce sont des choses difficiles à pardonner pour un véhicule vendu plus de 130 000 $ que nous n’avons conduit que pendant 160 km…
Pour conclure cet essai routier, si vous cherchez un véhicule plutôt exclusif, bien fini, performant et à l’autonomie électrique convaincante, le nouveau Range Rover Sport P440e pourrait vous convenir. Gardez néanmoins à l’esprit qu’il faudra vivre avec quelques lacunes ergonomiques, une consommation d’essence décevante une fois la batterie épuisée et une fiabilité prévue qui demeure inférieure à la moyenne.