Honda Accord 2023 : sagesse et maturité
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Bien que les ventes de l’Accord ne représentaient que 4% des ventes du constructeur au pays en 2022, cette dernière demeure un des piliers de la gamme. En témoigne ses 47 ans d’histoire, combiné au fait qu’il s’agisse encore d’une voiture très populaire chez nos voisins du sud. Certes, pratiquement deux fois moins que la Camry qui demeure loin devant en termes de popularité, mais Honda réussissait tout de même à vendre 154 612 unités chez les Américains, contre 3 706 de ce côté de la frontière.
Ne soyez donc pas étonnés si Honda Canada choisit de simplifier considérablement la gamme de versions pour 2023, qui ne compte désormais que trois déclinaisons. Deux fois moins qu’aux États-Unis, mais pour un marché qui ne représente à peine que 2% de celui des Américains. Remarquez, les choses pourraient changer en 2023, puisque le constructeur met désormais l’emphase sur l’hybridation.
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Une technologie qu’on qualifierait aujourd’hui de conservatrice, mais qui cadre à merveille avec ce type de produits. D’ailleurs, sachez que les rivales les plus populaires de l’Accord proposent elles aussi la technologie hybride, la Camry ayant néanmoins une longueur d’avance à ce chapitre.
Classique
Si la précédente Accord jouait esthétiquement une carte plus agressive, le modèle de 11e génération fait preuve de sagesse. Certes, on reconnaît l’essentiel des formes de l’Accord, qui exploite toujours le même châssis que le précédent modèle. Or, on se défait désormais de ces fioritures plus ou moins élégantes, proposant des traits qui passeront clairement mieux l’épreuve du temps.
La gamme débute ainsi avec une version EX dotée de jantes de 17 pouces et d’un toit ouvrant, livré d’office sur l’ensemble des modèles. On passe ensuite au modèle Sport doté de roues noires de 19 pouces, et sur lequel moulures et plastiques de finition passent au noir lustré, incluant la ceinture de fenestration. Puis, le trio se voit complété par la version Touring, aussi équipée de jantes de 19 pouces, mais plus classique d’approche.
Plus raffinée, l’Accord propose aujourd’hui un environnement très semblable à celui de la Civic et du CR-V. Un poste de conduite ergonomique sans faille, où la console centrale est magnifiquement conçue et où le sélecteur de vitesse n’est désormais plus à bouton-poussoir. On apprécie la simplicité du design de cet habitacle, malheureusement offert qu’en noir, mais qui sur le plan visuel est une réussite.
Cela dit, l’innovation se situe surtout au chapitre de l’écran central du modèle Touring, héritant désormais d’un écran de 12,3 pouces, lequel intègre l’assistant Google de même que la navigation. S’y trouvent également une puissante chaîne audio Bose à 12 haut-parleurs, la visualisation tête haute, les sièges en cuir perforés (chauffants et ventilés), de même que la charge mobile par induction.
Vous comprendrez bien sûr que cette version se situant au sommet de la gamme est celle qu’Honda souhaite majoritairement mettre de l’avant, sachant que l’acheteur moyen de l’Accord ne rajeunit pas et qu’avec l’âge, on souhaite obtenir de plus en plus de luxe. D’ailleurs, on estime chez Honda que 50% des ventes canadiennes iront vers les modèles Sport et Touring, qui se distinguent aussi par leur technologie hybride.
Une motorisation évolutive par rapport à celle du précédent modèle, mais qui permet néanmoins d’économiser 28% de carburant par rapport au modèle EX à essence.
En deuil
Un des secrets les mieux gardés de l’Accord était jusqu’ici l’option du moteur 2 litres de 252 chevaux, permettant d’obtenir un niveau de performance exceptionnel. Hélas, cette motorisation qu’on jumelait à une boîte traditionnelle à 10 rapports n’est plus, Honda souhaitant réduire considérablement la moyenne de consommation de carburant de ses modèles. Celui qui avait donc succédé au précédent V6 disparaît ainsi, donnant avantage à Hyundai, Kia et Subaru qui proposent chacun un puissant moteur turbo. Toyota est pour sa part le seul à toujours offrir le choix d’un V6, ce que très peu d’acheteurs choisissent.
Demeure donc au menu ce 4 cylindres turbocompressé de 1,5 litre produisant 192 chevaux, inchangé pour 2023, et dont la moyenne de consommation est estimée à 7,3 L/100 km. Littéralement deux litres de plus que les versions hybrides (Sport et Touring), qui ont encore une fois ce désavantage d’être chaussés de roues de 19 pouces, impactant négativement sur la consommation. D’ailleurs, l’Accord hybride consomme environ 4% plus de carburant que la Camry hybride, notamment en raison d’une plus grande résistance au roulement.
Les stratèges de la marque, fiers de souligner une réduction de consommation de 0,2 L/100 km par rapport au précédent modèle, soulignent que les consommateurs préfèrent cette option au chapitre des pneumatiques, notamment pour une question de look. Néanmoins, en observant la moyenne de consommation d’une version EX-L hybride vendue aux États-Unis et chaussée de roues de 17 pouces, on constate une réduction de consommation significative, passant de 44 mpg à 48 mpg (donc de 5,3 l L/100 km à seulement 4,9). Aurait-il été intéressant d’obtenir cette version chez nous? Bien sûr que oui.
L’hybride exploite toujours son moteur 2 litres, lequel adopte désormais l’injection directe de carburant. Un bloc jumelé à un moteur électrique et une batterie de 1,3 kWh, permettant d’obtenir une 204 chevaux combinés. Une puissance revue à la baisse par 8 chevaux face au précédent modèle, mais au profit d’un couple qui grimpe à 247 lb-pi. Cette motorisation est jumelée à une boîte baptisée E-CVT, mais qui en réalité, n’a rien d’une transmission à rapport continuellement variable. Il s’agit plutôt d’une boîte directe à un seul rapport, qui simule électroniquement des passages de vitesses, éliminant tout effet d’élasticité.
Très silencieuse, la version Touring mise à l’essai profite d’un pare-brise acoustique qui contribue certainement à bonifier l’insonorisation. Stable et très confortable, la voiture est non seulement bien suspendue, mais profite d’une structure rigide, gage de qualité. Ajoutons que Honda a aussi amélioré la visibilité de l’Accord, amincissant les piliers A de la même façon qu’avec la récente Civic. Il faut dire que jamais cette voiture n’aura été aussi volumineuse, gagnant près de 9 cm en longueur, et ce, en dépit d’un empattement similaire. Ainsi, et bien qu’on la catégorise toujours comme une intermédiaire, l’Accord 2023 ne concède aujourd’hui que 5 maigres centimètres à la Dodge Charger. C’est dire à quel point cette berline à pris du coffre.
Parlant de coffre, sachez que la version hybride conserve le même volume que la version à essence (473 litres), la batterie n’ayant aucun impact. Toutefois, l’hybride troque sa roue de secours au profit d’une trousse de gonflage temporaire et voit la taille de son réservoir d’essence passer de 56 à 48 litres.
Une facture qui fait mal
Sans surprise, le prix de l’Accord explose en 2023, comme celui des autres produits de la marque. Le modèle EX de base débute donc à 37 000 $ (+ 1 780 $ de frais de transport et préparation), alors que le pont vers l’hybride se fait à 41 000 $. Ajoutez ensuite 3 500 $ de plus pour la version Touring, qui à ce stade, vaut certainement la peine d’être considérée.
On peut ainsi imaginer qu’au Canada, la version Touring serait appelée à devenir la plus populaire. Malgré le fait qu’elle soit plus coûteuse par 2 600 $ que la plus luxueuse des Toyota Camry hybride.
En terminant, sachez que l’Accord demeure l’une des rares berlines de ce segment à ne pas offrir l’option du rouage intégral. Un facteur qui aurait pu convaincre plusieurs acheteurs canadiens, mais qui ne semble n’avoir que peu d’impact sur le marché américain. Ainsi, et parce que le Canada ne pèse qu’une plume dans la balance du succès de cette berline, le choix de ne conserver que des modèles à traction demeure.