Toyota 4Runner 40e anniversaire 2023 : clin d’œil au passé, vivement le futur
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Après le Tundra (2022) et le Sequoia (2023), ce sera au tour des Tacoma et 4Runner de subir une refonte complète pour l’année-modèle 2024. Dans le cas du second, il est plus que temps : la génération actuelle date de 2010!
Question de maintenir l’intérêt des consommateurs cette année, Toyota a inclus davantage de dispositifs de sécurité sur les différentes versions et a gardé le 4Runner TRD Sport ajouté l’an dernier, mais surtout, il propose une édition limitée 40e anniversaire plutôt cool.
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Nous avons d’ailleurs fait l’essai de l’un des 400 exemplaires qui sont disponibles sur le marché canadien. Vous trouverez nos impressions ci-dessous.
La nostalgie de la course
Les bandes rouges, orange et jaunes qui ornent les flancs de ce 4Runner évoquent directement les anciennes camionnettes TRD de course des années 1980. Elles contrastent joliment avec la carrosserie Noir minuit, bien que le Rouge Barcelone et le blanc soient aussi offerts. La calandre TRD adopte un style classique et, sur les côtés, les nouvelles jantes en alliage au fini bronze sont particulièrement attrayantes.
Ce même fini orne également les inscriptions « Toyota » et « 4Runner » ainsi que le logo de la marque. Après avoir ouvert le hayon, lequel comprend une vitre à commande électrique, on découvre à sa base un beau clin d’œil aux cinq générations du 4Runner, dont la silhouette n’a pratiquement jamais changé.
L’espace utilitaire est très généreux (du moins dans ce modèle à cinq places et non sept), atteignant 1 336 litres. Le volume augmente à 2 540 litres en repliant la banquette arrière, dont le dossier divisé 40/20/40 rehausse le côté pratique. On aime aussi la prise de 120 volts qui s’y trouve. Par contre, il faut pas mal s’étirer pour accéder au chargement tout au fond du coffre en raison de la marche intégrée au pare-chocs arrière. Cette dernière aidera toutefois ceux qui doivent charger du matériel sur la galerie de toit optionnelle.
Habitacle dépassé
Haut sur pattes, le Toyota 4Runner demande un peu plus d’efforts pour monter à bord qu’un VUS intermédiaire conventionnel (des marchepieds latéraux sont disponibles, mais plus ou moins utiles). Normal, il est construit sur un châssis de camion et adopte une garde au sol supérieure (9,6 pouces) étant donné sa vocation hors route. L’habitacle, avec ses commandes, ses cadrans et ses affichages, trahit grandement l’âge de ce vénérable 4x4. Les coutures bronze, la plaque sur la planche de bord et les emblèmes 40e anniversaire sur les appuie-têtes avant sont les seuls indices d’un cachet spécial dans cette nouvelle édition.
Pas besoin de vous dire que le nouveau système multimédia de Toyota attendra à la prochaine génération. L’actuel a reçu son lot de critiques au fil des ans, autant par son manque de convivialité que par son côté peu attrayant. Les cartes de navigation sont un bon exemple. L’écran, dont la dimension s’avère juste assez respectable, est au moins à portée de main et compatible avec Apple CarPlay et Android Auto.
Les sièges du 4Runner accommodent les gros gabarits (au détriment du soutien latéral) et sont judicieusement recouverts de cuir synthétique, plus facile à garder propre que du tissu ou du cuir véritable – idéal pour un baroudeur. Concernant la visibilité, on n’a pas vraiment de reproche à faire, sauf peut-être l’essuie-glace arrière qui ne balaie pas une assez grande surface.
Mécanique dans la vingtaine
Le Toyota 4Runner 2023 fait encore confiance au même V6 de 4 litres et à la même boîte automatique à cinq rapports… qu’il y a 20 ans! Certes éprouvée et durable, cette mécanique bruyante et rugueuse livre une puissance correcte mais sans plus, soit 270 chevaux. Le couple est supérieur, à 278 livres-pied, ce qui donne plus de chance lors des accélérations, des manœuvres hors route et du remorquage (capacité maximale de 5 000 livres).
Évidemment, avec un si petit nombre de rapports, le V6 doit trimer dur et la consommation en souffre : 13,8 L/100 km en moyenne selon Ressources naturelles Canada, 14,1 L/100 km au terme de notre essai hivernal alternant ville, autoroutes et chemins de campagne. Mince consolation : de l’essence ordinaire suffit ici.
Plus doux et plus silencieux sur la route qu’un Jeep Wrangler, qui est l’un de ses deux principaux adversaires avec le Ford Bronco, le 4Runner est désavantagé par un centre de gravité plus élevé, un effet de plongée marqué lors des freinages brusques et une direction en manque de précision qui requiert souvent des corrections avec le volant.
Comme beaucoup de sentiers étaient trop enneigés durant la semaine d’essai, nos séances hors route se sont limitées à des chemins de gravier et forestiers, certains passablement défoncés par le gel. Le 4Runner a bien encaissé les chocs la plupart du temps, sans se montrer vraiment déstabilisé.
L’édition 40e anniversaire n’est guère mieux équipée que le modèle de base, cependant. Pour obtenir un différentiel arrière verrouillable, moniteur et sélecteur multiterrain, plaques de protection, suspension améliorée, pneus tout-terrain et plus encore, il faut se tourner vers les versions TRD Hors route ou TRD Pro.
Notre verdict
Le 4Runner n’a pas tout à fait ce qu’il faut pour suivre un Wrangler ou un Bronco. Sa structure et sa conception sont également archaïques. Pourquoi acheter un tel véhicule en 2023? Parce que c’est un Toyota, d’abord et avant tout. Fiabilité, durabilité et valeur de revente sont au rendez-vous.
Au fait, le prix de base s’élève à 51 050 $ (quasi identique à la concurrence directe) et il faut ajouter 3 330 $ pour l’édition 40e anniversaire, sans compter les frais de transport et de préparation de 1 890 $.
Avant de l'acheter, vous devez vous poser deux questions. D’abord, en avez-vous vraiment besoin? Sinon, un Highlander vous satisfera davantage. Ensuite, pouvez-vous attendre? La prochaine génération s’en vient avec un nouveau châssis, une nouvelle motorisation et un intérieur qui promet d’être drôlement plus moderne et sophistiqué.
Bien sûr, acheter un véhicule qui vient tout juste d’arriver sur le marché reste un pari, mais on aurait plus tendance à faire confiance à Toyota qu’à Ford dans ces cas-là.