J'ai conduit 1 000 km sur les Autobahn et voici ce que j'en ai pensé
Au cours des dernières semaines, j’ai eu l’occasion de visiter l’Allemagne, l’Autriche et la République tchèque. Trois pays frontaliers, dans lesquels j’ai pu parcouru plus de 2 000 kilomètres, dont environ 1 000 sur les Autobahn, les fameuses autoroutes allemandes. J’ai adoré cette expérience, mais pas forcément pour les raisons que vous pouvez imaginer.
Je devais normalement conduire une Volkswagen Golf MK8 familiale, ce qui me réjouissait. Mais cette dernière était malheureusement accidentée lorsque je suis arrivé à l’agence de location. Surclassé par l’employée présente sur place, j’ai finalement pris le volant d’une voiture tchèque, une Skoda Superb Combi. Il s’agissait d’une familiale issue du groupe Volkswagen et dotée d’un 4 cylindres turbodiesel. Et avec un clin d’œil, la jeune femme au comptoir m’a dit « avec 200 chevaux vous devriez avoir plus de fun qu’avec 110 ». J’ai évidemment compris tout de suite où elle voulait en venir.
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Pourtant, ce n’est pas la vitesse maximale atteinte qui m’a le plus emballé sur l’Autobahn. Je ne vais pas vous mentir, lorsque j’ai pu rouler sur une portion illimitée quasiment vide, j’ai évidemment mis la pédale au fond et attendu que la voiture cesse d’accélérer. Un bref coup d’œil sur le combiné d’instrumentation m’a donné la vitesse maximale de ma Skoda : 227 km/h.
Et après ? J’ai fait comme la majorité des automobilistes, j’ai ralenti la cadence aux alentours des 160 -180 km/h. Le 31 décembre en après-midi, les Allemands se préparaient sans doute à réveillonner en famille. L’autoroute était peu fréquentée tandis que je remontais le temps en direction de Munich. La température était douce, la visibilité parfaite, grâce à un soleil légèrement voilé qui m’offrait une lecture irréprochable de l’asphalte défilant sous mes roues. Et soudain, j’ai ressenti un vrai sentiment de plénitude.
Une conduite rapide, mais surtout dynamique
Concentré sur ma conduite, je n’avais pas besoin de me focaliser sur mon tableau de bord pour éviter les contraventions. La vitesse grimpait jusqu'à 200 km/h lorsqu’il n’y avait personne autour de moi, puis descendait à 150-160 km/h, voire à 120 km/h lorsqu’il le fallait. La vélocité variant souvent, avec des accélérations et des freinages marqués, la conduite était beaucoup moins ennuyeuse et monotone que d’habitude.
Mis à part quelques inconscients, j’ai trouvé les conducteurs allemands très disciplinés et concentrés sur ce qu’il se passe autour d’eux. Et en deux semaines passées en Allemagne, je n’ai vu qu’un seul automobiliste rester sur la voie de gauche et peiner à se rabattre à droite. Je préfère ne pas commencer à compter le nombre d'automobilistes lambineux rencontrés tous les 1 000 km parcourus en Amérique du Nord… je risque d’atteindre un chiffre faramineux!
Je pense que la conduite respectueuse des Allemands vient aussi du fait que l’on fait appel à leur bon sens sur les portions illimitées. Donc si les conditions ne sont pas réunies, ils ralentissent. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de le vérifier dans les Alpes bavaroises, où la vitesse n’était pas limitée et où tout le monde roulait entre 100 et 110 km/h à cause de la neige tombant abondamment ce jour-là. Il est aussi important de souligner qu'il y a beaucoup de circulation sur certaines portions très fréquentées, et qu'à moins de conduire très tôt le matin, la quantité de camions et de voitures ne permet même pas d'atteindre 120 ou 130 km/h.
Faire confiance aux conducteurs
Ce que j’ai vu n’a pas valeur de preuve statistique, mais rares sont les automobilistes à rouler à plus de 160-180 km/h, y compris lorsque les conditions sont réunies. Pourquoi? Parce que rouler vite coûte cher!
Pour vous donner une idée, ma Skoda équipée d’un moteur 2 litres turbodiesel consommait 6,5 L/100 km à 130 km/h. À 160-180 km/h, il fallait plutôt compter 7,5 à 8 L/100, ce qui demeure acceptable. Par contre au-delà de 200 km/h, l’afficheur oscillait entre 11 et 12 L/100 km! Sachant que j’ai payé un litre de diesel entre 2,60 et 2,90 $ durant mon séjour, vous comprenez aisément pourquoi la majorité des automobilistes ne roulent pas en fous. Sans oublier l’usure de la voiture, et les coûts d'entretien que cela engendre de rouler plus vite.
Finalement, ce que j’aime le plus en Allemagne, ce n’est pas de bloquer le compteur de vitesse de ma voiture. C’est que lorsque je croise un panneau blanc barré de cinq bandes noires on fait appel à mon bon jugement. À mes capacités à adapter ma vitesse en fonction des circonstances que je rencontre, la densité du trafic, la météo, etc. Au-delà du fait d’avoir frôlé les 230 km/h à bord de ma familiale, c’est surtout cette confiance que l’on me témoigne qui me plaît.
À aucun moment je ne me suis senti en danger en roulant vite, sachant que je l’ai fait dans de bonnes conditions. Cela peut sembler paradoxal, mais je préfère rouler à 200 km/h sur une Autobahn déserte, qu’à 118 km/h dans un flot de voitures qui se suivent de trop près au Québec. J’espère que cette liberté demeurera encore longtemps en Allemagne, même si plusieurs voix s’élèvent pour limiter la vitesse à 130 km/h sur la totalité du réseau.
Et vous, avez-vous eu l’occasion de conduire en Allemagne? Si c'est le cas n’hésitez pas à nous faire part de votre propre expérience. Et si vous envisagez d’y aller un jour, vous pouvez consulter nos conseils pour conduire de manière sécuritaire sur les Autobahn.