Étude : les hybrides rechargeables loin d’être utilisés à leur plein potentiel
Un an après la publication d’une étude suisse qualifiant d’arnaque les véhicules hybrides rechargeables, voilà qu’un nouveau rapport de l’organisme International Council on Clean Transportation (ICCT) abonde dans le même sens en dénonçant la sous-utilisation de leur potentiel par les conducteurs.
La raison? Ils ne sont pas branchés assez souvent.
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En se basant sur des données de consommation de carburant rapportées par des utilisateurs du site Fuelly.com et d’autres provenant du California Bureau of Automotive Repair, l’ICCT a découvert que les déplacements réels en mode électrique avec les hybrides rechargeables peuvent être de 25 à 65% inférieurs à leur autonomie officielle, en moyenne.
Conséquemment, ces véhicules brûleraient de 42 à 67% plus de carburant que ce que disent les cotes de consommation de l’Environmental Protection Agency (EPA) aux États-Unis. Il est raisonnable de penser que le constat serait similaire au Canada.
« Il y a un risque que les constructeurs automobiles se servent des véhicules hybrides rechargeables pour se conformer aux futures normes antipollution bien que ceux-ci ne réduisent pas les émissions dans la conduite de tous les jours », note le rapport de l’ICCT, tout en ajoutant que plus de données seraient nécessaires pour avoir un portrait plus clair et plus précis de la situation.
Par rapport aux modèles hybrides réguliers, les hybrides rechargeables doivent être branchés systématiquement lorsqu’on ne s’en sert pas afin de maximiser leur capacité à se déplacer en mode électrique. Mais contrairement aux véhicules 100% électriques, bien des conducteurs n’ont pas ce réflexe parce qu’ils savent que le moteur à combustion est toujours là en cas de besoin.
Pourquoi acheter un véhicule hybride rechargeable alors, d’autant plus que le prix est supérieur? Bonne question. Sur ce dernier point, il faut mentionner que les subventions des gouvernements jouent drôlement dans la balance, rendant parfois l’écart avec les modèles hybrides quasi nul.
Comme solutions, l’ICCT propose justement de revoir les critères et les montants desdites subventions, peut-être par exemple en les faisant varier selon l’usage électrique réel (il faudrait pour cela avoir accès aux données enregistrées par chaque véhicule), sinon d’imposer un seuil minimum d’autonomie électrique pour être admissibles. Les constructeurs automobiles devraient également en faire plus pour faciliter l’acquisition et l’installation de bornes de recharges résidentielles, conclut le rapport.